ALÈS 600 manifestants contre le pass sanitaire et bien plus encore...
Pour le quatrième samedi consécutif, les anti-pass sanitaire du bassin alésien ont défilé dans les rues de la capitale cévenole pour crier leur mécontentement. Mais d'autres revendications se sont aussi agrégées ce samedi.
Fait suffisamment rare pour être souligné, Police et organisateurs s'accordent sur le chiffre désignant les manifestants alésiens ce samedi. Un chiffre qui s'établit autour de 600 personnes. Pour le quatrième samedi consécutif, les anti-pass sanitaire ont crié leur colère dans les rues de la capitale cévenole après s'être élancés comme d'ordinaire de la sous-préfecture, pour un défilé qu'ils voulaient "festif et revendicatif".
Sur un parcours légèrement modifié n'empruntant pas l'avenue du général de Gaulle pour plonger directement dans les rues du centre-ville, un public mêlant gilets jaunes, syndicalistes, responsables d'associations libertaires, et citoyens, a tenté d'enrôler cafetiers, restaurateurs, commerçants et passants pour faire grossir une mobilisation qui s'essouffle très légèrement.
À grand renfort de chants, les manifestants ont d'abord dézingué "le pass de la honte", Macron et son gouvernement, évidemment. "Et le pass il sert à quoi ? Travaille, consomme et ferme ta gueule !", ont-ils scandé. Avant d'enchaîner : "Macron si tu savais, ton pass où on se le met..." Une mesure condamnée par Hubert, retraité, venu de Saint-Ambroix car "rien ne va plus, le pass c'est juste la goutte d'eau qui fait déborder le vase".
Comme le Saint-Ambroisien, certains ont profité de ce samedi militant pour hurler haut et fort la liste de tous les éléments qu'ils aimeraient voir disparaître : le capitalisme, une "planète poubelle", le racisme, la réforme de l'assurance chômage et la réforme des retraites. Disséminés au sein du cortège, plusieurs leaders munis d'un mégaphone ont donné de la voix sans discontinuer. "C'est tellement la merde qu'on sait plus quoi écrire, c'est tellement la merde qu'on sait plus comment le dire", a-t-on aussi entendu.
Pour autant, le rejet du pass sanitaire a cristallisé l'essentiel de la mobilisation. Les craintes liées à la vaccination des enfants, multiples au sein des manifestants. Comme chez cette dame qui prétend - sans désigner lequel - avoir vu le message suivant affiché dans un cabinet médical : "Enfants, adolescents, jeunes : prudence ! Attendre la fin des essais cliniques."
Enfin, si la majeure partie des anti-pass rejette en bloc la vaccination, ce n'est pas le cas de tous les militants du jour. Parmi eux, un chef d'entreprise gardois, gérant d'un parc d'attractions, a témoigné anonymement. Père de famille, le quadragénaire dit être vacciné depuis plusieurs semaines mais a tout de même rejoint le cortège ce samedi. "Après un gros mois de juillet, la fréquentation de mon parc s'est écroulée dès le 21 juillet et l'entrée en vigueur du pass. Je ne comprends pas pourquoi on doit faire appliquer une loi qu'on nous impose. Et ce que je comprends encore moins, c'est pourquoi on a tapé sur les parcs de loisirs trois semaines avant les bars et restaurants."
Corentin Migoule