BAGNOLS/CÈZE « Prime covid » : les soignants de l’hôpital moins bien lotis que ceux de Nîmes et d’Alès
Fin mars, le président de la République, Emmanuel Macron, annonçait une « prime covid » de 1 500 euros maximum pour le personnel soignant engagé au quotidien dans la lutte contre la pandémie.
Une prime qui sera effectivement de 1 500 euros pour les soignants du centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes et du centre hospitalier d’Alès, mais seulement de 500 euros pour le centre hospitalier de Bagnols qui ne fait pas partie de la liste annexée au décret mettant sur pied cette prime. « Pour le Gard, il n’y avait que Nîmes dans la première liste, explique le directeur du centre hospitalier de Bagnols, Jean-Philippe Sajus. Nous avons alors appris qu’une deuxième liste, complémentaire, serait réalisée, alors nous avons mobilisé nos équipes pour fournir toutes les statistiques nécessaires. »
Las, malgré l’envoi de toutes ces informations détaillées, qui démontraient que « Bagnols n’est pas passée au travers de la crise du covid. Nous avions six à sept cas en moyenne par jour », affirme le directeur, son établissement ne figure toujours pas dans la seconde liste, alors que celui d’Alès y est rentré. « Les représentants du personnel sont dans une totale incompréhension », poursuit-il.
Car le centre hospitalier de Bagnols a, à l’image de celui d’Alès, « mis en place une organisation équivalente en renforcement de moyens », rappelle Jean-Philippe Sajus. Sans compter que Bagnols a abrité le premier cluster du département. Alors le directeur a transmis à nouveau des éléments ce week-end pour tenter d’intégrer le « club » des centres hospitaliers dont les soignants bénéficieront de la prime de 1 500 euros. En attendant, « a minima, début juillet nous verserons les 500 euros au personnel », précise le directeur.
500 euros, et peut-être moins : comme le soulignait le syndicat Sud mardi lors d’une mobilisation à l’entrée de l’hôpital, certains soignants ne toucheront pas l’intégralité de cette prime. En effet, certains ont été arrêtés pendant la crise et ont été mis en « autorisation spéciale d’absence » (ASA). L’équivalent en quelque sorte du chômage partiel pour des soignants de services, comme la chirurgie, qui ne tournaient plus, ou très peu, au plus fort de la crise. Or, ces ASA provoquent un abattement sur la prime.
« Nous avons discuté de la situation avec les deux organisations syndicales représentatives, FO et la CGT (Sud n’a pas d’élus au centre hospitalier, en tout cas pour l’instant, ndlr), et nous devons encore nous rencontrer fin juin pour prendre une décision finale », explique Jean-Philippe Sajus, qui rappelle qu’il s’agit d’une question « purement réglementaire, ce n’est pas un choix du directeur. »
La négociation va donc porter sur la possibilité de prendre sur les heures supplémentaires cumulées avant la crise pour préserver les primes, ou de faire du 50/50 entre les heures supplémentaires et les ASA, pour les personnels qui avaient encore des heures supplémentaires à solder. « Nous avons proposé et rien imposé », affirme le directeur de l’établissement.
Par ailleurs, il a fallu procéder à des ajustements du côté du secteur long séjour de l’établissement des "7 Sources", qui a été très touché par la pandémie. « Le personnel de l’Ehpad des "7 sources" a eu d’emblée 1 000 euros de prime alors que celui du long séjour n’avait que 500 euros, pose le directeur. Et nous avons eu une notification en début de semaine pour intégrer le personnel du long séjour qui percevra lui aussi 1 000 euros. »
Thierry ALLARD