DÉPARTEMENT Budget 2016 : le Bon Sens Républicain réclame 11 M d'€ d'économies
Budget 2016. Le groupe d'opposition a conditionné son vote à des économies substantielles sur le fonctionnement du Département. A défaut, et avec le soutien de toute l'opposition, la collectivité se retrouverait paralysée.
Rompre le silence. Voilà le premier objectif du Bon Sens Républicain, qui a organisé ce matin, une conférence de presse au Département. Depuis la fuite sur une hausse d'impôts envisagée par l'exécutif, le groupe - qui a fait campagne contre cette mesure - s'est gardé de tout commentaire. "Aujourd'hui, nous voulons livrer notre état d'esprit et faire pression sur la Majorité qui élabore le budget 2016", annonce le président de groupe, Laurent Burgoa.
Un budget "difficile" soumis à une baisse des dotations de l'État (11 M d'€) et une hausse des dépenses sociales. Mais "cela n'explique pas tout", pour Laurent Burgoa qui ne manque pas de tacler "le manque d'anticipation des anciens présidents Alary et Denat. On le constate avec l'annuité de la dette qui pèse lourd sur notre épargne. Elle est passée de 28 M en 2011 à 44 M en 2015".
La droite souhaite 11 M d'€ d'économies
Pour pouvoir entériner l'exercice 2016, soumis au vote le 7 avril, la gauche doit trouver un compromis avec la droite, Majorité relative oblige. Une position de force dont se délecte Laurent Burgoa, toujours prêt à agiter le chiffon du "vote sanction". Traduisez : le rejet du budget. Pour l'heure, la droite revendique son "esprit constructif". Les conseillers départementaux, à l'instar de l'élu de Saint-Gilles Eddy Valadier, saluent l'effort de "transparence" du président PS Denis Bouad qui leur a fourni "tous les documents" de travail nécessaires pour formuler leurs propositions.
La gauche va être servie : le Bon Sens Républicain conditionne son abstention à 11 M d'€ d'économies sur le budget de fonctionnement (charges à caractère général). "Cela passe par une renégociation des contrats de prestation de services (45 M d'€), des contrats de maintenance (1,7M d'€) ou par une diminution des frais de colloques et de séminaires (100 000 €)", détaille Pascale Bories, élue du canton de Villeneuve-lès-Avignon et adjointe aux finances de la commune éponyme. Toutefois, pas question de "toucher au SDIS ou à la prévention spécialisée", Laurent Burgoa invitant la majorité à couper dans le "budget culture et sport qui sont des compétences facultatives".
Hausse des impôts : la droite ne ferme pas la porte
La question de la fiscalité reste encore un sujet délicat à droite. En campagne, le Bon Sens Gardois (UDI et Les Républicains) avait promis de ne pas toucher à la fiscalité. "Nous n'y sommes pas foncièrement favorables", déclare Laurent Burgoa. Une formule qui ne ferme pas la proposition de l'exécutif d'augmenter la taxe du foncier bâti de 10%. "Nous sommes toujours en négociation avec la gauche. Si augmentation d'impôts il y a, elle sera exclusivement dédiée aux financements des investissements (…) Ce sera la seule fois du mandat et il n'y aura pas de hausses déguisées, type taxe sur l'électricité ". Un impôt qui avait fait polémique en septembre au sein de la droite.
Le 4 avril soit trois jours avant le vote du budget, le groupe d'opposition prendra officiellement position. "Il n'y aura pas de liberté de vote", assure Laurent Burgoa qui sait pertinemment que l'union de son groupe fait sa force.
Coralie Mollaret.