DÉPARTEMENT Sueurs froides pour la majorité de Gauche
Avec une majorité relative, l’incident de ce matin a rappelé que rien n’était joué d’avance au Département…
C’est dans l’inquiétude qu’a démarré, ce matin, l’examen du budget 2019. Depuis les élections départementales de 2015, aucun budget ne peut être validé sans les abstentions des élus de Droite et du Centre. Un fait que se sont fait un plaisir de rappeler les présidents des groupes d’opposition, Laurent Burgoa et Thierry Procida.
Un budget difficile
D'abord, le contexte. Contrairement aux années précédentes, l’exercice 2019 est l’un des plus difficiles à boucler. D’un côté, l’exécutif de Gauche doit respecter le corset de l’État, qui lui impose de ne pas augmenter ses dépenses de fonctionnement de 1,2%. De l’autre, il doit assumer une augmentation des dépenses sociales, dont il n'a pas la maîtrise, en raison d'une hausse des allocations comme le RSA (Revenu de solidarité active).
Alors la majorité a dû faire des choix. Parfois difficiles, comme le non-remplacement d’une cinquantaine de départs à la retraite, la baisse de ses subventions pour les relais emplois, assistants familiaux... « Ça fait deux ans que le Département a baissé sa subvention de 500 000€ au Pont-du-Gard. Cette année la TDENS (taxe départementale sur les espaces naturels sensibles, ndlr) baisse de 150 000€ », tient à rappeler le conseiller départemental communiste et président du site, Patrick Malavieille.
Peut mieux faire pour la Droite…
In fine, le budget primitif 2019 avoisine le milliard d’euros avec des dépenses de fonctionnement estimées à 776 M€ et des investissements soutenus, à hauteur de 136 M€. Pour la Droite, ces économies ne vont pas assez loin. Le président du groupe le Bon Sens Républicain, Laurent Burgoa, réclame plus d’efforts sur la masse salariale et une baisse de la contribution versée au SDIS (Service départemental d’incendie et de secours).
« Il y a eu trois audits sur la gestion des pompiers. Nous sommes étonnés de voir que rien n’a changé. Notre contribution financière est de 42,42 M€, identique à 2018 », regrette l’élu. Se voulant rassurant, le président socialiste, Denis Bouad, répond : « nous avons toute l’année 2019 pour y travailler. Effectivement, votre idée n’est peut-être pas mauvaise mais pour l’heure je respecte les engagements que j’ai signés. »
Du côté du groupe Centristes et Indépendants, son président, Thierry Procida, aurait apprécié un geste fiscal, citant en exemple « Nîmes métropole (présidée par le centriste Yvan Lachaud, ndlr) qui a baissé le prix de l’eau, des transports… » Idem à Nîmes où la taxe foncière va baisser l'an prochain. Seulement, la Gauche se plaît également à rappeler que les aides du Département ne sont pas pour rien dans ces mesures populaires.
Et tout bascule…
D'ailleurs, l’intervention du président du groupe socialiste, Christophe Serre, a bien failli mettre le feu aux poudres. Le Socialiste a rappelé que si baisse de la fiscalité il y a à Nîmes, elle « est rendue possible grâce à la baisse de la contribution communale de la ville de Nîmes au SDIS de 3 M€. » Après une suspension de séance, Thierry Procida lance un ultimatum : « suite au discours de M. Serre et aux agressions sur nos deux groupes respectifs, nous réclamons des excuses. » Des excuses sous peine de ne pas voter les taux de taxes (inchangés) préalable au vote du budget.
Ne souhaitant pas souffler sur les braises, Christophe Serre assure être « une personne cordiale. Nous avons aussi parfois entendu des choses qui pouvaient nous offusquer. Alors si le mot le plus important, est le « mot » excuse, c’est platement. » Une façon de prendre ses responsabilités pour permettre à la collectivité de poursuivre ses politiques publiques.
Demain, tous les présidents de groupe ont rendez-vous dans le bureau du président avant le vote solennel du budget. Une séance au cours de laquelle chacun sera, là-aussi, amené à prendre ses responsabilités.
Coralie Mollaret