FAIT DU JOUR Alès : Face à la précarité, le boom des assiettes solidaires
Rongée par la précarité et le chômage (16,7%), Alès dispose néanmoins d'un réseau associatif actif et structuré, notamment dans les quartiers prioritaires. Au poiut de proposer aujourd'hui au grand public une alternative crédible aux restaurants privés traditionnels. Des tables à but social qui jouissent d'un succès vertueux.
Incontournable à Alès, la Cantine solidaire est née il y a deux ans dans le quartier de Rochebelle. Le principe : des menus à prix libres, 3,50 ou 11 €. Ceux qui payent le "prix fort" financent le repas des moins fortunés. Pas de contrôle, le concept est basé sur la bonne foi et la solidarité. Victime de son succès, l'association - uniquement supportée par des bénévoles et des services civiques - tourne désormais sur ses propres ressources et a récemment déménagé pour s'offrir une terrasse. "On ne pensait pas en arriver là !", sourit Etienne Kretzchmar, co-fondateur. Nombre de couverts : 70. Ouvert le lundi, mardi, mercredi et vendredi. Réservations : 06.37.82.51.80
Créé il y a seulement un an, le Collectif renaissance en Cévennes (Crec) mène des actions en faveur des personnes dans le besoin. "On a soutenu une jeune maman à la rue en l'équipant chez Emmaüs de l'essentiel pour nourrisson, on a donné de la nourriture et des vêtements au réfugiés de St-Julien-les Rosiers, on va mettre en place une soupe mensuelle gratuite pour les plus démunis à partir de janvier", indique Louisa Chala, coordinatrice de projets. Pour financer toutes ces actions, la fondatrice, aidée de 13 bénévoles de plusieurs communes des Cévennes, organise tous les mois un couscous ou tajine solidaire dans la salle Bellaroussi de Tamaris. Un repas complet et convivial à 13 € qui attire chaque fois une centaine d'anonymes, élus ou citoyens. L'occasion aussi pour l'association de mettre de côté une marmite pour les sans-abris du Samu social. Prochain repas le 14 décembre 2016 - 513, rue de Lajudie. Réserver au 07.83.59.92.42 ou louisa.chala@gmail.com.
Précurseur en la matière et plus connue, Main dans la main organise le même type de repas à la Maison pour tous du quartier des Cévennes. 30 bénévoles œuvrent chaque mois pour accueillir entre 100 et 180 personnes. Grâce aux fonds récoltés, les femmes de Main dans la main partent régulièrement en voyage ensemble. "L'objectif est que toutes ces mères et épouses, retraitées actives ou non, puissent sortir de leur quotidien et découvrir autre chose. Cet événement permet également d'ouvrir le quartier, d'y faire venir les gens. Sans eux et le soutien de la mairie, tout ça n'existerait pas!", souligne Djazia Bendjeddour. D'autres actions sont également organisées : ateliers cuisine pour les enfants, couture, repas mensuel pour les sans-abri, etc. Prochaine rencontre ce mercredi 16 novembre au profit du Téléthon. Tarif : 12 €. Réservation au 06 43 61 20 43 ou 06 52 41 59 72.
Initiative institutionnelle mais non moins solidaire : le nouveau restaurant d'application de l'Esat des Olivettes, L'Arbousier, qui forme 17 travailleurs handicapés en apprentissage, encadrés par cinq cuisiniers professionnels. "Nous devons faire face à l'exigence de l'équilibre économique. Ce restaurant renforce notre offre auprès des personnes que nous accueillons. Aujourd'hui seulement 35% des travailleurs handicapés sont en emploi, contre 65% pour la population générale", explique Colette Helleboid, directrice du centre. Sur place, les apprentis sont rémunérés à hauteur du SMIC. La finalité étant - pour ceux qui y parviendront - d'obtenir par la suite une validation d'acquis pour intégrer le milieu ordinaire. 40 couverts. Menu à 12,50 €. 96, boulevard Charles Peguy. Réservation au 04.66.30.41.51. Concept similaire près du centre ville avec Le p'tit St-Jo, mis en place par le foyer St-Joseph, 3 avenue Pierre Coiras.
Dernière sélection : Le traiteur solidaire. Cette entreprise d'insertion au statut associatif a pour objectif de recréer du lien social, de remettre dans le monde du travail, des personnes éloignées de l'emploi. Fondée en janvier dernier, elle a signé son premier contrat d'insertion le 1er octobre avec un sénior au chômage depuis deux ans. Un engagement de 4 mois en tant que commis de cuisine, renouvelable en fonction des projets de la personne. "On veut embaucher crescendo en fonction de notre activité. On aimerait arriver à trois à la fois. Pour l'instant, on ne peut pas. Mais nous n'avons que des bons retours et nous avons des mariages prévus l'an prochain", indique Thierry Pascalin, président de la structure. Pour buffets, cocktails, événements.... Contact : 04 66 24 76 17.