Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 27.05.2018 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 3841 fois

FAIT DU JOUR Le calvaire d'un chef d'entreprise et son épouse enlevés, séquestrés, torturés

À partir de ce lundi 28 mai, la Cour d'Assises du Gard, va juger deux hommes accusés d'avoir kidnappé un chef d'entreprise et son épouse.
Le palais de justice de Nîmes./ Objectif Gard

Un couple séquestré et frappé pendant 3 heures.

Pendant près de 3 heures, ce 28 janvier 2014, en soirée, un couple, dont le mari était le directeur du centre commercial Leclerc à Nîmes, va vivre un calvaire dans sa villa. Dans la garrigue, deux individus se sont cachés pour s'en prendre au coffre-fort. Un coffre-fort qui n'existe que dans leur tête. Mais pendant plusieurs heures le couple va recevoir une multitude de coups afin de consentir à fournir les clés de l'hypothétique trésor. Ils seront bâillonnés, ligotés, avant que des produits ménagers nocifs, comme du Destop et de la Javel, ne leur soit pulvérisé sur le corps.

6 interventions chirurgicales liées aux brûlures

Les conséquences médicales vont être dramatiques notamment pour le directeur du supermarché Leclerc qui sera transféré comme grand brûlé dans un hôpital spécialisé de Marseille. 20 % de la surface corporelle de cet homme a été atteint par les produits dangereux. Il sera opéré 6 fois sous anesthésie générale pour des greffes et restera pendant 4 mois dans des services hospitaliers. Son épouse également envoyée à Marseille aura 6% de la surface du corps rongé par les détergents et restera hospitalisée durant la même période. Pendant plus d'un an, ils seront suivis tous les jours pour des soins, des pansements.

Ils emportent les cartes bancaires

Les deux agresseurs quittaient le domicile des victimes et dérobaient la voiture de madame qui sera retrouvée incendiée à Nîmes. Lors de cette agression hyper violente, ils ont volé deux téléphones, des bijoux et des cartes bleues avec lesquelles ils vont effectuer 6 retraits. Vingt et un mois après les faits, en octobre 2015, la police judiciaire en charge des investigations va remonter le fil de l'enquête et appréhender deux hommes qui depuis crient leur innocence. Ce Nîmois de 23 ans et le Saint-Gillois de 28 ans comparaîtront à partir de ce lundi 28 mai, devant la Cour d'Assises du Gard. Ils sont accusés d'"arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie commis en bande organisée."

La défense veut plaider l'acquittement

" On plaide un acquittement total. Le dossier ne permet pas de condamner les deux accusés car il ne repose sur rien", tranche maître Hugo Ferri pour la défense.

"Des faits d'une extrême cruauté" selon la partie civile

" Les mis en cause sont formellement identifiés non seulement par les victimes, mais aussi par des éléments qui figurent dans le dossier. Les auteurs de cette agression sont d'une dangerosité extrême. Il y a un faisceau d'éléments qui les incriminent très directement, souligne maître Valérie Bach, l'avocate Nîmoise partie civile pour le couple. Les victimes attendent beaucoup du procès qui est une épreuve énorme pour eux... Ils vont se retrouver face aux accusés. Après l'agression, ils ont vécu jusqu'à l'arrestation des deux hommes dans la peur de les croiser dans la rue. Depuis l'interpellation, mes clients sont formels, il s'agit des auteurs", conclut-elle. Le verdict est attendu mercredi...

Boris De la Cruz

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