Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 30.04.2021 - thierry-allard - 6 min  - vu 772 fois

FAIT DU JOUR « On n’attend que ça ! » : les bars, restaurants et lieux culturels réagissent aux annonces présidentielles

Évrard Zaouche derrière lune des cinq caisses-comptoirs destinées à la vente des billets et des confiseries (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

David Tebib, président de l'USAM (Photo : Abdel Samari)

Après six mois de fermeture, les lieux culturels, bars et restaurants, enceintes sportives ainsi que les commerces dits « non essentiels » pourront rouvrir, a annoncé le président de la République, Emmanuel Macron, hier dans la presse quotidienne régionale. 

Objectif Gard est allé à la rencontre des principaux concernés : patrons de bars, de restaurants et directeurs de lieux culturels réagissent à l’annonce présidentielle, qui ressemble au bout du tunnel pour eux, même si certaines restrictions seront toujours en vigueur dans un premier temps. 

Evrard Zaouche, directeur du Cinéma CGR à Nîmes : « On est de retour le 19 mai, c’est une excellente nouvelle. D’autant que depuis plusieurs jours, les cinémas sont ouverts chez nos voisins italiens et espagnols. Nous avons plus de 400 films sur les étagères donc on va se mettre au boulot dès à présent. Mais entre nous, on est même prêt pour ouvrir le 8 mai si besoin. En ce qui concerne les protocoles sanitaires, nos spectateurs peuvent être rassurés, on a mis en place un sens de circulation unique. Gel, désinfection sont en place. Sans compter notre système d’aération moderne qui est un plus. »

Fred Jumel, le directeur général et artistique de la Smac Paloma (Photo DR/)

Fred Jumel, directeur de la salle de musique actuelle Paloma à Nîmes : « Vous me l’apprenez ! Ces annonces sont de très bonnes nouvelles. On ne s’attendait pas à cela aussi rapidement et c’est tant mieux. On avait anticipé avec l’installation d’une scène extérieure. Nous n’avons pas annulé les spectacles du mois de juin, on va donc pouvoir les maintenir. Pour les mois de juin et juillet, nos spectacles en intérieur comme hors des murs vont pouvoir se dérouler normalement. Enfin un retour à la vie sociale ! Pour nos spectateurs, on va maintenant travailler sur l’accueil pour éviter des files d’attente interminables. Car on sent un réel engouement ! Il y a une forte attente et faut que l’on soit au rendez-vous. »

Les deux co-gérants de la Moba Arnold Métrot et Emmanuel Girard (au centre sur l'échafaudage) entourés de leurs coopérateurs (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Arnold Metrot, directeur artistique de la Moba, salle de concerts coopérative de Bagnols, qui fête ses 4 ans cette semaine : « Nous sommes très contents, c'est bien d'avoir un plan avec des dates claires. Lors des dernières réunions avec le ministère de la Culture, on n'arrivait à avoir aucune date. Nous avons encore un concert programmé en mai, on va voir si on peut le garder. Mais le problème est toujours sur le fait de rester assis. On imagine mal les concerts se tenir chez nous sous leur forme initiale c'est-à-dire des gens qui profitent de la musique debout avec un verre. Mais les gens ont besoin de culture, on organise des concerts en streaming, on accueille des résidences artistiques... Et même si la jauge est limitée, même sans buvette, on fera quelque chose. On attend de voir ce qu'on entend par pass sanitaire mais on est plutôt optimiste. Les 11 et 12 juin, on organise d'ailleurs la première édition de Bagnols sur chaise. »

La directrice de la conservation départementale, Béatrice Roche, à côté de "Bouquet de canas et dahlias", tableau d'Albert André volé en 2006 (DR)

Béatrice Roche, directrice de la conservation départementale du Gard, qui gère le musée d’Art sacré de Pont-Saint-Esprit, le musée Albert-André de Bagnols et le musée Pierre-de-Luxembourg de Villeneuve : « La réouverture ? On n’attend que ça ! Nous sommes très heureux. Nous étions déjà dans les starting-blocks pour tout préparer et accueillir le public au plus tard début juin. Nous sommes dans l’attente des conditions d’accueil des visiteurs. Nous avions pu ouvrir de juin à début octobre 2020 avec un protocole sanitaire strict, mais nous sommes encore dans l’attente pour savoir si nous pourrons faire des visites de groupe et des ateliers car nous sommes impatients de pouvoir accueillir de nouveau le public scolaire. » 

Maud Paschal, directrice du Périscope à Nîmes. (Photo : Stéphanie Marin / Objectif Gard)

Maud Paschal, directrice du Périscope, à Nîmes : « C’est presque une bonne nouvelle. Presque dans le sens où j’ai perdu toute la saison, il ne reste que des miettes maintenant. Je suis très déçue. Jamais je n’aurais pensé que cette saison aurait pu être aussi terrible. Après avoir passé notre temps à jongler, nous allons pouvoir rouvrir, c’est quand même une bonne chose. Nous avons d’abord un "hors les murs" au Carré d’art à Nîmes le 19 mai, puis nous allons aussi pouvoir maintenir nos deux spectacles de la dernière semaine de mai : Grâce de la compagnie Appach le 25 mai et Mon rouge aux joues de Magma Collectif, le 28 mai. Toutefois, nous allons avancer l’horaire de 21h à 19h pour respecter le couvre-feu. Puis au mois de juin, du 10 au 12, nous accueillerons le festival Rires en scène organisé par la compagnie du Théâtre du miroir. Nous avions anticipé en demandant à pouvoir jouer au lavoir du Puits Couchoux, mais peut-être que finalement les spectacles seront joués en salle, tout ou partie. À voir... Quant à la jauge, d’après les informations que j’ai, elle devrait être limitée à 35% dans un premier temps. Chaque spectateur ou groupe de spectateurs, devra être séparé par deux sièges. Ce qui veut dire que nous aurons 40 à 45 places de disponibles. »

David Tebib, président de l’USAM Nîmes-Gard : « C’est une bonne chose, c’est le retour des supporters dans le Parnasse infernal pour la fin de saison. On entrevoit le commencement du bout du tunnel. C’est un formidable pont pour la saison prochaine. Cet été, le football et le rugby pourront accueillir presque normalement le public et nous en septembre, on sera prêts et organisés pour la mise en place des accueils. »

Julien Prat, gérant de l'Avant-garde, à Nîmes (Photo : Corentin Corger / Objectif Gard)

Julien Prat, gérant du restaurant Avant-garde, à Nîmes : « Enfin on peut se projeter, commencer la préparation des cartes et le recrutement. J’ai l’impression que le plan en trois étapes est relativement adapté et proportionné mais je suis agréablement surpris par cet optimisme et cette volonté de dire on avance. Ça fait plus de six mois que l’on est fermé. On reste une petite structure avec une terrasse de 26 à 28 places, en respectant la distanciation sociale. C’est rentable, ça vaut le coup. De toute façon, il est hors de question que le jour où on puisse rouvrir on fasse la fine bouche. Non seulement on ne peut pas se le permettre et de plus il est hors de question de faire rejaillir une image négative. Avec un couvre-feu à 21h on va organiser un petit service le soir. Ça reste jouable vu que l’on n’est pas encore en pleine période estivale avec la présence des touristes. En tout cas, on va montrer qu’on est là et qu’on est actif. » 

Vincent Behgdal, propriétaire du restaurant le Comptoir des halles, à Alès (Photo : Corentin Migoule / Objectif Gard)

Vincent Behgdal, propriétaire du restaurant le Comptoir des halles, à Alès : « J’ai fêté la bonne nouvelle avec un tennis entre amis pour m’aérer l’esprit avant la reprise. C’est un vrai soulagement. En plus pour une fois les annonces arrivent suffisamment à l'avance pour qu'on puisse se préparer même si je suis un peu stressé à l’idée de reprendre le rythme de 100 couverts par jour. Contrairement à certains confrères qui ne pourront pas rouvrir, on a la chance d’avoir une grande terrasse. Nous allons fêter les quatre ans du restaurant le 20 mai, donc cette réouverture, c’est un beau cadeau. On a hâte. La restauration, c’est un partage avec les clients, les amis, les habitués. C’est mon métier et c’est aussi ma passion. C’est un plaisir de revoir les gens boire un sirop en terrasse, manger une salade, etc. » 

Le gérant du bar-restaurant-tabac de l'Univers, à Villeneuve, Joseph Falanga (Photo : Marie Meunier / Objectif Gard)

Joseph Falanga, gérant du bar-restaurant-tabac de l'Univers à Villeneuve-lez-Avignon : « On attend les annonces officielles. Nous l'été, on ouvre de 6h à 1h du matin. Il faut que le couvre-feu cesse vraiment, sinon la saison va être compliquée. Là, ça devrait faire des soirées pleines de fin juin à fin août, ce n'est pas assez, mais on va être obligé de s'en contenter... A priori, la fête de la musique est maintenue à Villeneuve, le festival d'Avignon va avoir lieu, c'est encourageant. Mais j'ai peur que les gens aient encore des craintes de s'installer en terrasse car les contaminations restent possibles en extérieur. Il ne faut pas que cette situation dure plus mais bon... personne n'y est pour quelque chose et il faut se montrer prudent. »

Nicolas Carbo, gérant du Napoléon et du Bar Joe, à Nîmes : « J’ai envie d’ouvrir mais j’attends vraiment la forme avec un protocole clair et précis pour pouvoir prendre une décision. On ne veut pas ouvrir et que ce ne soit pas viable. Un couvre-feu déplacé à 21h pour le Napoléon c’est top car c’est une affaire de journée. Mais pour le Bar Joe, si j’ai un match de foot qui commence à 20h ? Les gens voient la première mi-temps et on leur dit de partir ? C’est un peu compliqué. On l’a déjà expérimenté. Encore une fois je veux ouvrir mais je veux voir les conditions noir sur blanc. »

La rédaction

Thierry Allard

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