FAIT DU JOUR Pour lutter contre la sclérose en plaques, Nathan pédale jusqu'au cap Nord
Parti à vélo de Laudun-l'Ardoise le 2 novembre 2021, le Gardois Nathan Pigourier rejoindra le point le plus au Nord de la planète dans quelques jours. Le jeune homme âgé de 29 ans raconte chaque jour son périple sur sa page Facebook et tente de lever des fonds contre la sclérose en plaque. Alors qu'il espérait récolter 2 400 €, sa cagnotte affiche déjà plus de 31 000 €.
Il n'en est pas à son premier fait d'arme. Alors qu'il occupait un poste dans l'industrie, Nathan Pigourier décide de tout plaquer en 2019. "Je voulais faire un break avant de me réorienter, se souvient-il. Je suis tombé sur des vidéos de voyage à vélo sur Internet et j'ai voulu tester. Ma copine de l'époque m'a pas mal poussé et je suis allé m'équiper à Décathlon."
Vélo, duvet, matelas, tente, réchaud... l'aventurier laudunois investit 700 euros de matériel au premier prix et débute un premier périple. "Au départ, le but était d'aller jusqu'à Nantes, explique-t-il. Finalement, je me suis pris au jeu et j'ai fait deux tours de France de 4 200 puis 3 200 kms. Je partais le matin et m'arrêtais à la tombée de la nuit, puis je faisais du porte-à-porte à la recherche de personnes qui accepteraient de m'héberger."
Huit pays traversés
Au fil des kilomètres et des rencontres, Nathan Pigourier voit les choses en plus grand. Fin 2021, il décide de pédaler jusqu'au cap Nord avec un but bien précis : récolter de l'argent pour la recherche contre la sclérose en plaques. "J'ai été touché par le parcours d'un couple de retraités qui m'avait accueilli au tout début de mon premier voyage, justifie-t-il. Cette rencontre m'a donné envie de poursuivre ce type d'aventure et de raconter des histoires. La femme avait la sclérose en plaque et elle est décédée depuis. Je me suis dit que mon prochain périple pourrait permettre certaines avancées."
France, Suisse, Luxembourg, Belgique, Pays Bas, Allemagne, Danemark avant de rejoindre la Norvège en ferry, ce cycliste un peu givré enchaine les bornes. Pour l'accompagner dans le grand froid, une quarantaine de kilos de bagages - duvets, vêtements, chaussures... - qu'il transporte d'étape en étape. "Mes parents m'ont filé quelques vivres et j'ai embarqué un reste de riz et quelques spéculoos qui restaient dans mon appartement, indique Nathan Pigourier. J'ai aussi pris un peu d'argent pour les éventuelles réparations pour mon vélo. Mais sinon, je me fais héberger chaque nuit chez des habitants."
Certains lui offrent le gîte et le couvert, d'autres juste leur garage pour qu'il puisse d'abriter du vent. "Un soir en Allemagne, j'ai galéré pendant 1 heures 30 dans la nuit, sous la pluie et le vent glacial avant de réussir à trouver quelqu'un, raconte l'aventurier. Mais d'une manière générale, je n'ai pas à me plaindre. J'ai fait de super rencontres."
Désormais à moins de 600 kilomètres du cap-Nord, sa ligne d'arrivée, Nathan Pigourier devra encore affronter les éléments une à deux semaines. "Quand il fait juste froid, ça va, assure-t-il. C'est plus compliqué les jours de tempête, quand il grêle ou que la route est enneigée." Des aléas du quotidien qu'il raconte à ses quelques 7 500 suiveurs sur les réseaux sociaux.
Parmi eux, des proches qu'il espère retrouver pour un break de quelques mois pendant lequel il compte raconter dans un livre les détails de son épopée. Avant de reprendre la route pour de nouvelles aventures ? "Je ne me vois pas faire autre chose, confie Nathan Pigourier. Il y a tellement de choses que j'aimerais faire et de pays que je rêve de visiter."
Boris Boutet