Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 10.07.2024 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 269 fois

FAIT DU SOIR La douceur et l’excellence estivale du vin local

Christel Guiraud, Denis Verdier, Christophe Aguilar des Vins IGP du Gard (Photo Anthony Maurin)

Christel Guiraud, Denis Verdier, Christophe Aguilar des Vins IGP du Gard (Photo Anthony Maurin)

Un point sur la situation de la viticulture dans le Gard et sur les animations estivales de la fédération des vins IGP du Gard.

« La période est compliquée, mais juillet est déjà là et l’œnotourisme doit être valorisé. Nos IGP jouent le jeu à fond ! », débute Denis Verdier, président gardois de la fédération des vins IGP. Il est certain que l’été est propice aux festivités, à la légèreté et à la rencontre humaine. Quoi de mieux que de consommer local et qualitatif ? Avec modération bien entendu…

« Nous sommes en effet dans une situation difficile mais nous devons apparaître positifs. C’est une obligation, mais nous devons aussi avoir les pieds sur Terre. Nous avons une belle programmation estivale et nous allons apprendre à danser sous la pluie ! », poursuit le président Verdier.

Rassurez-vous, la situation gardoise est identique à celle qui émerge en national. De la vallée du Rhône au Bordelais en passant par la Loire et la Bourgogne. « La consommation est en baisse, c’est structurel mais ça nous interroge : comment intéresser les jeunes ? D’un autre côté, nous sommes en Europe et la concurrence avec nos collègues espagnols fait chuter les prix. Les prix de revient explosent à cause de la conjoncture, les pluies du printemps posent le problème, notamment en bio, du mildiou et si on parle de l’inflation que connaissent aussi tous les Français… Nous sommes pris dans un ciseau. »

Christel Guiraud, Denis Verdier, Christophe Aguilar des Vins IGP du Gard (Photo Anthony Maurin)
Christel Guiraud, Denis Verdier, Christophe Aguilar des Vins IGP du Gard (Photo Anthony Maurin)

L’inquiétude rode donc sur les exploitations viticoles du Gard. Malgré d’excellentes ventes en vrac depuis une dizaine d’années, il faut se remobiliser. Les stocks nationaux sont énormes et il faudra aider les vignerons les plus endettés, surtout les nouveaux installés.

« Les syndicats sont aussi là pour ça, mais il nous faudra modifier profondément la filière, innover avec des produits frais et moins alcoolisés, plus fruités… Regarder du côté des cocktails, des bulles… Nos IGP peuvent aller chercher une belle valeur ajoutée dans cette entrée de crise, nous allons trouver des solutions mais la marque Sud de France nous manque… », avoue Denis Verdier.

Les vins IGP du Gard (Photo d'illustration Anthony Maurin)
Les vins IGP du Gard (Photo d'illustration Anthony Maurin)

Christophe Aguilar, président des vins IGP Coteaux du Pont du Gard, reprend : « C'est un changement de paradigme ! Nous étions axés sur la vente en vrac mais nous devons aller vers les ventes directes, multiplier les produits, partir à l’export pour ceux qui le peuvent, aller chercher les clients dans les salons pour les autres… »

Il est probable que les Gardois se sont vus un peu trop beaux. Dans le même temps, voir et sentir une telle amélioration dans la qualité des vins locaux ne pouvait qu’encourager à l’excès ! Si, en France, il existe cinq gros négoces, les Gardois ont laissé leur vie entre leurs mains. Ils doivent maintenant se réapproprier leur avenir.

Les vins IGP du Gard (Photo Anthony Maurin)
Christel Guiraud, Denis Verdier, Christophe Aguilar et Danny Peregrine des Vins IGP du Gard (Photo Anthony Maurin)

« Nous ne devons négliger aucun marché, même si c’est une niche comme les vins peu alcoolisés, ceux sans alcools ou les bulles, il y a encore de l’avenir dans le vin mais nous devons recalibrer notre offre ! », explique Christophe Aguilar.

Christel Giraud, président des vins IGP Cévennes, pense quant à lui que « la crise est sans précédent, même en Cévennes ! L’attaque de mildiou est importante chez nous car nous sommes à 90 % en bio. Il faut cependant voir le verre à moitié plein et cette programmation estivale en est le symbole. »

IGP vin gardois. (photo IGP)

On démarre par la 15e édition de la fête du vin des Cévennes à Anduze du 19 au 21 juillet au parc des Cordeliers avec 25 vignerons et de belles nouveautés !

On pourra enchaîner avec les Vignerons sur le Pont, au Pont du Gard. Au cours de six soirées d’été, vous pourrez retrouver 28 vignerons pour une neuvième édition pleine de belles choses. En partenariat avec Lio, un train au départ de la gare de Nîmes centre vous embarquera jusqu’à Remoulins où une navette vous déposera au Pont du Gard, retour identique mais dans l’autre sens…

Dégustation au Parc des Cordeliers. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Enfin, la 11e édition de la fête du vin des Cévennes à Saint-Ambroix le 4 août de 10h30 à 22h30 sur l’esplanade refaite il y a deux ans et en présence de 14 vignerons.

Pour ces trois animations, le principe est le même, avec six euros vous avez un verre sérigraphié, un carnet de dégustation, un crayon et la possibilité de déguster pour ensuite faire vos emplettes si vous le désirez. Le vin, ça se partage, buvez moins mais buvez mieux !

Anthony Maurin

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