Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 04.09.2024 - Louis Valat et Coralie Mollaret - 4 min  - vu 510 fois

FAIT DU SOIR L'effet Léon Marchand booste la fréquentation des clubs de natation

Léon Marchand

Léon Marchand.

- DR

Les exploits de Léon Marchand aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ont ravivé la passion pour la natation, avec une hausse notable des inscriptions à Alès et Nîmes. Dans la première, les tout-petits se jettent dans les bassins, tandis que dans la seconde, ce sont les jeunes adultes qui répondent à l'appel de l'eau.

Il est devenu, en quelques semaines, un véritable héros national. Peu connu du grand public il y a encore peu, Léon Marchand est ressorti des Jeux Olympiques de Paris 2024 avec un beau palmarès, le plus impressionnant de ces olympiades : quatre médailles d'or, dont une en 400 m quatre nages avec un record olympique à la clé, ainsi qu'une médaille de bronze au relais 4 × 100 mètres quatre nages. En prime, le nageur de 22 ans a été choisi en dernière minute par le Comité d'organisation pour éteindre la vasque olympique lors de la cérémonie de clôture et l'emmener au Stade de France, marquant symboliquement la fin de cette quinzaine de rêve. Sa popularité a depuis largement dépassé les bassins. Pour mémoire, il a même été longuement applaudi lors d’un match de basketball de la Team USA, alors qu’il était simplement en tribunes, tandis que sur le terrain se succédaient LeBron James, Stephen Curry ou encore Kevin Durant. Ce qui en dit long sur sa stature nouvelle. Alors que de nombreux spécialistes du sport attendaient une influence de Léon Marchand sur l'engouement pour la natation, il est désormais pertinent de mesurer, à cette rentrée, l'effet concret de son succès sur les inscriptions dans les clubs de natation dans le Gard.

À Alès, les jeunes nageurs inspirés par le « Roi Léon »

Dans la sous-préfecture, l'impact des Jeux Olympiques de Paris 2024, et les performances de nageurs français comme Maxime Grousset, Florent Manaudou et surtout de la nouvelle coqueluche Léon Marchand, ne passe pas inaperçu au Cercle nautique des Cévennes Alès (CN Cévennes Alès). C'est peu de le dire. D’après Gwénaël Serio, entraîneur des petits au club depuis plusieurs années, la demande d’inscriptions a littéralement explosé. « Là, ça y est, on le sent. Nous avons des enfants de cinq à quatorze ans, et tout est déjà complet au niveau des inscriptions », explique-t-il avec fierté. Un niveau d'engouement exceptionnel et, surtout, inédit pour le club. « Nous sentons vraiment l'effet Jeux Olympiques, que ce soit sur les demandes de loisirs ou sur celles des plus jeunes qui envisagent déjà la compétition après l'apprentissage », ajoute le coach. Alors que l'année dernière avait déjà été jugée bonne par les dirigeants avec environ 110 enfants inscrits dans la tranche d'âge des six à dix ans, le nombre a grimpé à 125 cette année. Un nouveau record pour l'association.

À Alès, le club de natation fait le plein d'inscriptions. • Photo d'illustration. DR

D’autant plus que, le CN Cévennes Alès est loin d’être un simple club de loisirs. C'est une association résolument orientée vers la compétition, avec pour objectif de former le plus grand nombre de jeunes nageurs pour, à terme, les amener au plus haut niveau. Depuis 2000, le club a été représenté à presque tous les Jeux, à l’exception de ceux de Rio en 2016 et de Paris en 2024. Le plus récent des participants est Charly Epoh qui, en 2021, a défendu les couleurs du Cameroun lors des olympiades de Tokyo. C’est dire l'excellence du club. Bien que le nageur qu'Objectif Gard avait rencontré en février dernier (à relire ici) n’ait, cette fois, malheureusement pas pu se qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris. Cette année donc, l’effet Léon Marchand fait des vagues jusque dans les Cévennes. « La plupart des parents nous parlent des Jeux Olympiques au téléphone et disent que cela a donné envie à leurs jeunes de se lancer dans la natation », confirme Gwénaël Serio.

À Nîmes, ses exploits olympiques séduisent les jeunes adultes

Du côté de Nîmes. Mathieu Dubois, 48 ans, a repris le Nautic Club Nîmois, un club où Yannick Agnel, double médaillé d'or aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, a fait ses débuts. « Jusque-là, on avoisine les 850 licenciés. On s’entraîne dans les piscines de Pablo, Iris, Fenouillet, ainsi que le centre nautique Némausa. » Comme des millions de Français, ce passionné des bassins n’a raté aucun exploit de Léon Marchand : « Même si on s’y attendait, ça nous a provoqué de belles émotions. Bien sûr, on en a parlé entre nous ! Ça motive ! » Pour lui, la France a mis en place « une bonne politique » concernant l’apprentissage des jeunes pour prévenir les noyades. Les exploits de Léon Marchand auront-ils des conséquences au Nautic Club nîmois ? Une envolée des licenciés, peut-être ? « Je ne sais pas… Le plus surprenant, c’est que nous avons une forte population de jeunes adultes entre 20 et 30 ans qui s’inscrivent. »

Le Nautic Club Nîmois a fêté ses 50 ans en 2022. • Photo d'illustration. DR

Toutefois, Mathieu Dubois estime que la France devrait aller plus loin « en développant la pratique au haut niveau avec des cursus universitaires adaptés, alliant entraînements et scolarité. Cela peut passer par la création de cursus universitaires. Ça évitera que nos nageurs partent s'entraîner aux États-Unis. » Il avance son expérience nîmoise : « Avec l’Institut d’Alzon, nous avons conventionné pour aménager les horaires », permettant ainsi aux « requins » et autres petits « dauphins », les différentes catégories de nageurs, de performer dans les bassins. 

Louis Valat et Coralie Mollaret

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