Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 26.10.2021 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 11309 fois

GARD À 86 ans, il est condamné à ne plus voir sa femme après 64 ans de mariage

Photo d'illustration DR

Tribunal. Il est puni par le tribunal correctionnel de Nîmes pour des violences conjugales. Il a menacé avec le bois du porte essuie-tout son épouse qui avait mal choisi les abricots.

« Je veux retourner à la maison. Je ne voudrais pas finir les derniers jours de ma vie séparé de ma femme », déclare, avec émotion, à la barre du tribunal correctionnel, cet homme de 86 ans. Un homme marié depuis 64 ans avec son épouse et qui ne veut surtout pas entendre parler de séparation ou de divorce. S’il est renvoyé devant le tribunal correctionnel, c’est qu’il est suspecté de violences conjugales survenues au domicile de ce couple en juin dernier dans une commune proche de Nîmes. Tous les deux ont eu une vie sans histoire. Chacun travaillait. Ils ont eu un enfant et des petits enfants.

 « Tu finiras au cimetière et moi en prison »

Sauf que le 6 juin dernier, l’octogénaire a dérapé. « Tu finiras au cimetière et moi en prison », a-t-il prédit à son épouse qui a confié durant l’enquête des gendarmes avoir peur de son mari depuis quelques temps. Elle craint son caractère devenu totalement changeant et explosif. Elle a tellement peur de lui et de l’arme qu’il a au domicile, qu’elle dort avec un bâton de défense dans son lit. À en croire madame, jusqu’en janvier dernier tout se passait bien, mais le caractère de son époux est devenu impossible, si bien que cette femme de 87 ans refuse dorénavant la vie commune.

Elle a mal choisi les abricots, il devient irascible

L'homme explose un matin pour une histoire d’abricots. Et oui, la maîtresse de maison s’est vu reprocher ses mauvais choix dans les fruits. D’ailleurs, devant la juridiction, l’indigestion est perceptible... L’octogénaire s’énerve à cette évocation et déclare : « Je veux vous expliquer la dispute. Ma femme a acheté des abricots de très mauvaise qualité. Je me suis énervé, c’est vrai j’ai perdu mon calme. Mais elle a un caractère dominant et elle veut toujours avoir raison ». La situation a totalement dégénéré ce jour-là. Le monsieur, à bout de nerf, prend le manche en bois du porte essuie-tout en menaçant d’envoyer son épouse au cimetière.

Pour le conseil du retraité, il n’y a pas eu de violence, aucun acte physique sur son épouse. Oui, mais les violences sont aussi psychologiques reprend le représentant du procureur de la République.

« Je prends la parole avec une infinie tristesse et beaucoup d’amertume. Une dame à 80% invalide qui ne peut plus se déplacer se retrouve aujourd’hui à déposer plainte contre son mari, souligne l’avocat de la victime. Dans le huis clos pitoyable, il voulait la faire taire. Et, une nouvelle fois, c’est la victime qui part, puisqu’elle va déménager. Elle veut être en sécurité et souhaite une interdiction de contact avec son époux».

Le mari est finalement condamné à 3 mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans. Il lui est interdit d’entrer en contact avec son épouse et de se présenter à son domicile.

Boris De la Cruz    

Boris De la Cruz

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