Le 7h50 de Jean-Yves Chapelet, maire de Bagnols : « concernant le commerce, il faut que ça bouge »
Le maire Jean-Yves Chapelet fait le point, et par la même occasion un tour d’horizon du commerce Bagnolais. Et il l’annonce : « on va tenter des choses. »
Objectif Gard : un sujet d’actualité pour commencer. On a appris ce mardi que Bagnols était retenue parmi 200 villes du pays pour intégrer le dispositif « Action coeur de ville ». Qu’est-ce-que ça implique ?
Jean-Yves Chapelet : c’est l’aboutissement d’un travail avec le député (et conseiller municipal Anthony Cellier, ndlr). On s’est porté candidat et il a porté le dossier. Ce dispositif, c’est la reconnaissance que Bagnols est une ville centre. L’idée c’est de mailler un réseau secondaire des villes. Bagnols, c’est 18 000 habitants, quatre collèges, deux lycées, huit écoles, un commissariat, une gendarmerie et un centre hospitalier qui, si on ne regarde que la ville, est surdimensionné. Avec ce dispositif, on va pouvoir compter sur l’État pour les cinq ans à venir.
Est-il encore un peu tôt pour parler des actions ?
Oui, il faut qu’on identifie bien où on doit mettre le paquet, et l’État viendra nous accompagner d’une façon plus marquée sur des dossiers où il intervient déjà, comme la rénovation urbaine. Il n’y aura pas d’actions supplémentaires, mais les actions seront aidées avec plus de force, et ça pourra concerner le logement, les transports ou encore le commerce.
Une nouvelle aide à l’installation des commerces
Justement, sur le commerce, Bagnols est candidate au FISAC (Fonds d’intervention pour la sauvegarde de l’artisanat et du commerce). Où en est-on ? Et surtout, pour quoi faire ?
Le directeur de cabinet du maire, Jérôme Talon : il s’agit d’un programme sur trois ans qu'on a déposé en début d’année pour 2018, 2019 et 2020. La réponse de l’État est attendue au plus tard pour septembre, mais on espère l’avoir en mai, et on ne doute pas d’être retenus. Tout est fait en coordination entre la Ville, l’association des commerçants et la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI). La CCI a diagnostiqué quatre axes (*). Les actions seront financées par la Ville, l’association des commerçants et la CCI. 365 000 euros seront investis sur trois ans pour dynamiser le centre-ville. La Ville mettra 70 000 euros par an sur trois ans et le FISAC 81 000 euros en tout.
J-Y C : C’est parce qu’on a ces financements croisés qu’on peut y aller, il y a un effet d’aubaine.
JT : Ça nous permet de faire plus. Autre point intéressant : lors du conseil municipal du 7 avril, il y aura à l’ordre du jour une aide à l’installation des commerces, avec une participation de la mairie au loyer de 50 % plafonnée à 300 euros par mois sur douze mois. On a déjà trois dossiers en attente du vote de la délibération.
J-Y C : Ça va dans le bon sens. Pour les commerces on va aussi faire en sorte d’avoir un marché nocturne les jeudis de l’été sur la place Mallet. On va tenter des choses, l’important c’est que ça bouge.
Quel état des lieux faites-vous du commerce du centre-ville de Bagnols ?
On a eu un peu de mieux mais on a reperdu ce mieux sur la fin de l’année dernière. Il faut que nous arrivions ensemble à relancer le centre-ville. Ça passe par le FISAC, l’aide à l’installation, les marchés des jeudis, le développement de la vidéo-protection dans le centre-ville… C’est symbolique, mais on va mettre 5 000 euros de plus de subventions pour l’association des commerçants sur le budget 2018. La CCI mène également une action en proposant à des franchises de visiter le centre-ville. Une vingtaine a été identifiée, notamment pour le centre-ville. Aujourd’hui, on a une action forte, mais tout ne va pas se faire en un jour.
Hors centre-ville, il y a des inquiétudes, relayées par un collectif, concernant la zone de Bourdilhan. Beaucoup de rumeurs circulent, qu’est-ce qui est prévu réellement ?
Déjà, je précise que le Plan local d’urbanisme a été voté en 2014 et qu’il n’y a eu aucun recours de déposé. Pour Bourdilhan, le plan qui est dans le PLU est celui qu’a voulu l’association de Bourdilhan à l’époque. À savoir l’aménagement de la zone en quatre parties, avec de l’habitation à l’est et une zone économique à l’ouest, avec du commerce, de l’économie, des habitations, un rond-point. Cette zone est identifiée depuis très longtemps comme une zone de développement économique.
La clinique Lagaraud, qui a besoin de s’agrandir, une mutuelle, qui veut faire un nouvel EHPAD à Bagnols, et l’ADAPEI30 veulent mutualiser leurs projets sur cette zone. C’est du développement économique. Ça va créer de l’emploi et de la richesse, mais il faut de la place. C’est pour ça qu’on a identifié la zone du Murel Sud. On a un porteur de projet et des promoteurs travaillent sur le dossier. Pour équilibrer leur projet, ils mettent un Décathlon, un Darty… et sur un plan découvert par l’association, du logement social. Il n’y aura pas de logement social, je suis catégorique. Du logement oui, mais pas du logement social. Mais je n’ai pas encore eu de plan en mairie. Ma marque de fabrique, c’est la concertation. On aura la même démarche le jour où le promoteur me présentera un plan. On discutera avec tout le monde.
« Il nous faut des moyennes surfaces pour éviter que les gens partent au Pontet »
Donc il est possible qu’il y ait à terme un Décathlon et un Darty à Bourdilhan ?
Peut être, mais je ne peux pas le garantir. Pour l’instant je n’ai pas vu de plan et je n’en ai pas discuté. Je reçois l’association de Bourdilhan la semaine prochaine et on discutera. Par contre, si le projet est que la zone ne se réalise pas, je ne serai pas d’accord car le PLU est approuvé et que je suis aussi en charge du développement économique.
Autre sujet, l’ex-« petit Intermarché » des Escanaux. Quel est le projet ? Où en est-on ?
Le projet est dans une phase de négociation. Il est prévu du service, de l’habitat et certainement un hôtel, mais ça dépendra des négociations.
La Fnac arrivera à Bagnols d’ici la fin de l’année. D’autres enseignes sont-elle à prévoir ?
Pour l’instant non. Ma volonté est de faire bouger les choses. Lorsque Intermarché a proposé de faire venir la Fnac, on a été partant car il nous manque une moyenne surface culturelle. Il nous faut des moyennes surfaces pour éviter que les gens partent au Pontet. De plus en plus d’enseignes développent des produits pour les villes de notre importance. Il faut en profiter. Et ce n’est pas en opposition avec le centre-ville. Les gens qui ne s’évaderont pas à Nîmes ou Avignon resteront à Bagnols. Ce n’est pas l’un contre l’autre.
Propos recueillis par Thierry Allard
* Moderniser les entreprises de proximité existantes, améliorer l’environnement et l’offre commerciales, promouvoir le commerce et l’artisanat local et développer le professionnalisme et l’innovation dans les pratiques commerciales.