LE 7H50 de Robert Malm : "Nîmes mérite d'avoir un club en Ligue 1"
Objectif Gard : Une rencontre Brest-Nîmes, c'est toujours particulier pour vous ?
Robert Malm : Oui, c'est une saveur particulière parce que j'ai évolué dans les deux clubs et cela me rappelle plein de souvenirs. Déjà à Brest (2005-2006), où à la fin de la saison j'avais disputé une Coupe du Monde avec le Togo. Après à Nîmes, où on obtient le maintien après la saison 2008/2009, à la dernière journée, justement contre Brest. Chaque fois que les deux équipes se rencontrent, que ce soit à Nîmes ou à Brest, c'est toujours des souvenirs qui reviennent.
Le doublé que vous réalisez face à Brest en 2009 (1-2) est-il plus important que celui inscrit l'année précédente face à Laval (3-1) ?
(Rires puis hésitation) Tous les deux comptent énormément pour moi. Le premier parce que l'on retrouve le monde professionnel après plus de six ans en National. Ce doublé finit par achever une saison qui aura été compliquée mais avec un dénouement plus qu'heureux, avec la montée. Celui de Brest, vient juste maintenir le club en Ligue 2, l'asseoir un peu plus pour qu'il devienne ce qu'il en est aujourd'hui. Même si le club est redescendu entre-temps, il est remonté aussi rapidement. Ces deux buts ont permis de pérenniser le club et de laisser là où il a au minimum sa place, c'est à dire en Ligue 2.
Cela fait bientôt dix ans que vous avez quitté le club. Quel est votre sentiment sur cette deuxième place actuelle des Crocos ?
Quelque part je me dis qu'on aura fait un bon boulot, mis en place quelques fondations qui étaient solides. Et que le club aujourd'hui est sur le point, et je l'espère vraiment de tout coeur, de pouvoir monter en Ligue 1. En dix ans, il s'est passé beaucoup de choses. Je me dis qu'il y a toujours autant de ferveur et de passion dans cette ville. Nîmes mérite d'avoir un club en Ligue 1. Tout ça a été très long. On a même cru à un moment donné que Nîmes n'allait pas y arriver. La première étape était de remonter de National en Ligue 2, c'est ce qu'on a fait. Les garçons font un parcours intéressant depuis trois saisons et j'espère pour eux qui toucheront le graal.
C'est amusant, vous avez fait 14 clubs et joué seulement un an et demi à Nîmes, mais vous dites "on" et vous connaissez l'histoire du club... Le NO vous a vraiment marqué ?
J'y ai vécu un maintien et une montée, donc c'est fort. Ce que je trouve regrettable aujourd'hui c'est que les joueurs ne sont plus curieux. Partout où je suis passé, je me suis imprégné de l'histoire du club. Cela m'intéressait et notamment à Nîmes. Je fais partie des joueurs qui ont joué à Montpellier et Nîmes, pour moi c'est quelque chose d'important.
Qu'est-ce que cela vous fait d'imaginer Nîmes en Ligue 1 ?
Je vais enlever mon costume et ma casquette de consultant et je vais revenir à Robert Malm qui est passé par Nîmes. En tant que joueur, je serais le premier heureux. Pour Nîmes, pour tout ce que ça peut représenter : les gens, la ville, la Féria, la ferveur... Ce serait énorme. Même si Nîmes a plus un passé en Ligue 1 du côté du stade Jean-Bouin que des Costières. Vous demandez aux purs nîmois : "c'est quoi la Ligue 1 ? " ils vont vous parler des souvenirs à Jean-Bouin. Ce stade, qui était un vrai traquenard, disons-le, les adversaires avaient peur d'y aller. Les garçons actuels ont l'occasion d'écrire une nouvelle belle page de l'histoire du club et de retrouver la Ligue 1 au stade des Costières.
Vous qui suivez les Crocos tous les week-ends, en quoi le Nîmes de cette saison a-t-il ce petit truc en plus pour monter qui lui a fait défaut la saison dernière ?
Nîmes a retrouvé le succès à la maison, comparé à la saison dernière où c'était surtout une des meilleures équipes à l'extérieur. Cette année, ils arrivent à jumeler les deux. Aujourd'hui avec 59 buts marqués, c'est la meilleure attaque du Championnat. Nîmes arrive toujours à faire plier ces adversaires. La dernière victoire 4-1 à Orléans démontre une force offensive qui est de retour parce que les mois de janvier et février ont été très compliqués pour les Nîmois. Ils sont sur la bonne pente pour finir cette dernière ligne droite qui les amènera certainement en Ligue 1. Il manque quatre à cinq victoires à obtenir sur les neuf derniers matches pour vraiment solder cette montée et que le club puisse se tourner vers la Ligue 1.
Par contre, si Nîmes monte en Ligue 1 vous ne pourrez plus commenter les Crocos ?
(Rires) Figurez-vous que je fais aussi la Ligue 1 le dimanche soir. Il suffit que Nîmes joue le PSG ou l'OM l'année prochaine et j'aurai tout autant d'honneur à venir commenter Nîmes, d'autant plus en Ligue 1 !
Corentin Corger