LES GARDOIS AUX JO Pierre Plihon et Jean-Charles Valladont, l'or comme cœur de cible
En France, Nîmes est probablement la capitale du tir à l'arc. Parmi les trois membres de l'équipe tricolore engagée aux Jeux Olympiques de Tokyo, deux sont licenciés à l'Arc club nîmois. Il s'agit des expérimentés Pierre Plihon et Jean-Charles Valladont, 32 ans tous les deux, et qui rêvent du plus prestigieux des métaux pour cette olympiade.
C'est en Sologne, aux côtés de leur directeur sportif Olivier Grillat, que les deux meilleurs archers gardois ont préparé leurs JO. Un cadre idyllique où Jean-Charles Valladont vit désormais au quotidien. "J'ai passé huit ans à m'entraîner à 100% à l'INSEP, explique celui qui est licencié à l'Arc club nîmois depuis 2014. Aujourd'hui, je n'y retourne que pour les grosses phases du travail. Le reste du temps, je m'entraîne de manière autonome. J'ai 32 ans et j'avais envie de vivre à la campagne. Quand on a tout le temps la tête dans le guidon, on ne peut performer qu'un temps. Pour durer, il faut arriver à s'épanouir en dehors du sport."
Médaillé d'argent en 2016 à Rio, Jean-Charles Valladont connaît la recette d'une olympiade réussie, après avoir vécu l'échec à Pékin où il s'était montré "trop spectateur". Même constat pour Pierre Plihon, monté à la 5e place mondiale en 2014, qui a quant à lui découvert les Jeux Olympiques il y a cinq ans. "Dans ma tête, j'avais gagné rien qu'en participant et je suis passé à côté."
Une qualification au forceps
Forts de leur expérience de l'événement et de CV reconnus sur la scène internationale, les deux Nîmois ont composté au forceps leur ticket pour Tokyo. "La saison ne s'est pas déroulée comme je l'espérais, mais au bout du compte, le premier objectif est atteint, illustre Pierre Plihon. Maintenant, le but c'est d'aller chercher le titre."
Après une saison où ils sont restés légèrement en retrait par rapport aux meilleurs, les pensionnaires de l'Arc club nîmois le savent : la médaille d'or serait un véritable exploit. Surtout en individuel, où 64 archers seront sur la ligne de départ. "Le niveau est très homogène et tout le monde peut battre tout le monde surtout dans sur un compétitions comme les Jeux", veut croire Jean-Charles Valladont.
L'épreuve par équipe comme meilleure chance
Le vice-champion olympique en titre peut aussi rêver d'un sacre partagé avec son coéquipier Pierre Plihon et le Clermontois Thomas Chirault. "Il n'y a que 12 équipes engagées, donc sur le papier c'est plus accessible, reconnait-il. Pour cela, il faut que tout le monde soit au top au même moment." D'autant que la France entrera en lice contre les États-Unis du recordman du monde Brady Ellison.
Si les deux Gardois envisagent de poursuivre jusqu'à Paris 2024 - "si la niaque est toujours là" - une médaille d'or à Tokyo viendrait sans aucun doute couronner leurs très belles carrières. Quoi qu'il arrive ces sportifs peu médiatisés seront sous les feux des projecteurs des médias du monde entier l'instant de quelques flèches. Qu'elles finissent ou non en plein cœur, celui des fiers bénévoles de l'arc club nîmois contraints par la crise sanitaire à suivre la compétition de loin battra sans doute un peu plus vite qu'en temps normal.
Boris Boutet
Cette nuit, les Gardois sont passés à côté de leurs qualifications. Sur 64 archers engagés, Jean-Charles Valladont a terminé 57e tandis que Pierre Plihon a pris la 36e position. Pas de quoi entamer leurs chances de médaille, mais leur tableau s'annonce difficile pour le tournoi individuel qui débute mardi. Jean-Charles Valladont affrontera le Néerlandais Sjef van der Berg en 32es de finale tandis que Pierre Plihon fera face à l'Américain Jack Williams.
Avant cela, Jean-Charles Valladont aura une première occasion de briller aux côtés de Lisa Barbelin, dans l'épreuve mixte qui se débute ce samedi dans la nuit. Puis l'équipe de France masculine, bonne dernière des qualifications, tentera de créer la surprise face aux États-Unis, ce lundi à 2h30, heure française.