MIALET Déchiré, le conseil municipal élit deux nouveaux adjoints
Une semaine après un conseil municipal sous haute tension qui a accouché d'un retrait des fonctions d'adjoints de deux conseillers municipaux, une nouvelle séance plénière s'est tenue ce vendredi soir à Mialet. Tout aussi tendu, le rendez-vous s'est soldé par l'élection de deux nouveaux adjoints.
Les vendredis se suivent et se ressemblent à Mialet. Une semaine après un conseil municipal actant le retrait du titre d'adjoint à deux conseillers municipaux (lire ici), Nathalie Servais et Pierre-Élisée Souchon en l'occurrence, une nouvelle séance plénière attendait les élus mialétains ce vendredi soir.
Une fois de plus, une trentaine d'habitants de cette commune de 650 âmes nichée au nord d'Anduze avait fait le déplacement jusqu'à la petite salle du conseil. Si certains ont pris leurs précautions en l'investissant avec un bon quart d'heure d'avance, d'autres sont une nouvelle fois restés à la porte. C'est alors que se nouait l'acte 2 de la "Fenêtre-gate".
Comme la semaine dernière, les "refoulés" ont voulu l'ouvrir pour suivre et écouter les débats depuis l'extérieur. Sauf qu'il ne vous aura pas échappé qu'il faisait pour le moins frisquet ce vendredi soir, alors que la pluie s'intensifiait. Ainsi, certains ont refusé que la fenêtre ne soit ouverte. Embarrassé tandis que deux mialétains tentaient d'installer leur chaise de camping près de la table du conseil, Jack Verriez, le maire, a finalement ordonné l'ouverture de ladite fenêtre.
Un ancien opposant élu 3e adjoint
Avec cinq minutes d'avance malgré ces bisbilles, la séance du conseil municipal du 29 octobre s'est amorcée. Comme vendredi dernier, Michel Roussel, membre du désormais "club des 5" formant la nouvelle opposition, a sollicité la parole. "Nous ne participerons pas au vote car ce remaniement ne nous appartient pas. C'est votre décision monsieur le maire", a-t-il lu au nom de son groupe, alors qu'il était invité à se prononcer sur le remplacement ou non des deux postes d'adjoints laissés vacants.
À l'unanimité, les huit autres membres du conseil municipal ont voté pour ce remplacement. À scrutin secret et à la majorité absolue, les 13 conseillers ont donc procédé à l'élection du nouveau 1er adjoint au maire. Si Michel Roussel a émis sa candidature, c'est Gaëtan Brahic qui, avec trois voix en sa faveur, a été élu.
Évidemment, l'élection du nouveau 3e adjoint a occasionné le même équilibre en matière d'attribution des voix. Membre de la liste d'opposition initiale, la même qui a recueilli 30% des suffrages face à celle menée par Jack Verriez et élue au printemps 2020, Xavier Borghero l'a emporté contre Eva Marion, ex-membre de la majorité, désormais affiliée au "club des 5" dans la nouvelle opposition (oui c'est compliqué).
Fraichement élu, le 3e adjoint, qui par son basculement dans le camp d'en face, comme l'ont aussi opéré David Gourdon et Isabelle Rieutord, a permis à l'édile mialétain de conserver une majorité, et par la même occasion la main sur les projets, n'a pas souhaité s'exprimer sur ce choix.
"Les 13 élus municipaux veulent la même chose"
De leur côté, les cinq membres de la nouvelle opposition redonnent vie à la page Facebook intitulée "Mialet, un nouvel horizon" par des publications régulières. Ces derniers s'interrogent notamment sur "le positionnement actuel de ces trois élus qui formaient l'opposition vis-à-vis des projets donnés par le maire. Ont-ils oublié leurs convictions ?"
Fidèle depuis la première heure à Jack Verriez, Gaëtan Brahic, nouveau 1er adjoint, joue lui la carte de l'apaisement. "Il ne faut pas oublier qu'on est dans une vallée de camisards, de résistance, où les gens ne sont pas toujours d'accord et le font savoir", resitue-t-il en premier lieu. Et d'ajouter : "J'aimerais que le calme revienne. On fait ça pour les administrés, pas pour nous."
Le trentenaire, qui dit avoir "du temps" à consacrer à la vie communale en raison d'une activité professionnelle nocturne, entend "mener à leur terme les projets pour lesquels nous avons été élus". Et Gaëtan Brahic d'achever : "Il y a beau y avoir des dissonances dans le groupe, les idées restent les mêmes. Aujourd'hui, les 13 élus municipaux veulent la même chose. Mais peut-être à des rythmes différents..."
Corentin Migoule