SAINT-HILAIRE-DE-BRETHMAS L'ancienne mairie accueillera le nouveau centre de santé communal
Pour enrayer la désertification médicale qui la frappe comme beaucoup d'autres, la commune de Saint-Hilaire-de-Brethmas mise sur un projet de médecine salariée en lançant son propre centre de santé communal. Trois médecins généralistes ont vocation à investir les locaux de l'ancienne mairie qui va être réaménagée.
Après le départ du docteur Troulhias il y a cinq ans, puis celui de Ginette Sapède au printemps dernier, la commune de Saint-Hilaire-de-Brethmas, qui compte encore deux praticiens, n'est plus en mesure de satisfaire la totalité de ses 4 700 habitants. "Beaucoup de Saint-Hilairois partent se soigner à Vézénobres, qui connaîtra bientôt la même problématique, puisque le docteur Jacques Gras partira bientôt à la retraite", prévient Agnès Lalande, élue déléguée au Personnel. Celle qui est aussi chirurgien-dentiste à Alès est surtout aux manettes d'un projet ayant vocation à enrayer cette désertification médicale : la création d'un centre de santé communal.
"On espère ouvrir le centre en fin d'année"
"Il y a beaucoup de centres de santé communaux dans le Nord, quelques-uns dans la région Occitanie, mais pas encore dans le Gard", affirme la dernière nommée, fin prête à donner naissance au premier projet du genre dans le département. Publiée une première fois il y a un an, sans succès, l'annonce visant à recruter trois médecins généralistes sur le mode très attractif du salariat a été réactivée il y a quelques semaines.
Depuis, des contacts ont été noués avec des médecins intéressés aux profils très variés. Un jeune couple en sortie d'études, un quinquagénaire expérimenté qui, après avoir bourlingué en outre-mer, envisagerait de se poser, un médecin retraité, âgé de plus de 70 ans, qui serait prêt à reprendre du service : tous semblent disposer à s'établir à Saint-Hilaire-de-Brethmas. "Le projet est finalisé. Il ne nous manque plus que le cahier des charges de la Fabrique des centres de santé. Il est prévu qu'on envoie le dossier à l'ARS (agence régionale de santé, Ndlr) en septembre", annonce Agnès Lalande. Et d'ajouter : "Après quoi, l'ARS a deux mois pour nous répondre. Si tout va bien, on espère ouvrir le centre en fin d'année ou au début de la prochaine."
Une quinzaine de communes irriguées
Si la commune est en mesure d'opérer si vite, c'est parce qu'aucune construction n'est envisagée dans un premier temps. En effet, face au caractère "urgent" de la situation, le maire, Jean-Michel Perret, a eu l'idée d'installer le futur centre communal de santé dans les locaux de l'ancienne mairie, établie sur la place Eugène-Daufès, au cœur du vieux village. "C'est une installation provisoire. On a eu des contacts intéressants et on ne veut pas les laisser filer. Pour aller plus vite, sachant qu'il nous faudrait au moins trois ou quatre ans pour faire du neuf, on a opté pour cette solution qui est aussi la plus économique", justifie l'édile saint-hilairois, évoquant une enveloppe oscillant entre 50 000 et 100 000 euros pour la remise aux normes des bâtiments, entre autres. "Dans quelques années, on se penchera sur la réalisation d'une maison de santé pluridisciplinaire, quelque chose de plus étoffé", prévient par ailleurs Jean-Michel Perret.
Labellisée "Petite ville de demain", la commune de Saint-Hilaire-de-Brethmas endosse une vocation de centralité. Ainsi, une quinzaine de communes environnantes situées au sud-est d'Alès profiteraient du futur centre communal de santé et de ses trois médecins-généralistes, soit environ 11 000 habitants. "On pense déjà savoir qui sera la directrice du centre", prévient Agnès Lalande, tandis que les secrétaires médicales ne seront pas difficiles à convaincre tant les CV abondent ces derniers jours. "Une fois lancés, si les médecins s'entendent bien et veulent faire leur petite popote entre eux, en libéral, on n'a rien contre car ça nous augmente la charge de travail et la masse salariale", conclut l'élue au Personnel. Un vrai choix politique de la part de l'équipe municipale, en somme, qui dépasse une nouvelle fois ses fonctions pour "rendre service" à sa population.
Corentin Migoule
Et aussi : Initialement espérée pour le deuxième semestre de l'année 2022, la livraison du projet d'aire de jeux inclusive, lancé au printemps 2021 (relire ici), a pris du retard. Il est même "en stand-by depuis quelques mois" de l'aveu du maire, Jean-Michel Perret. "Mais une réunion est programmée à la rentrée avec l'ensemble des professionnels du secteur du handicap. Le projet n'est pas du tout arrêté. On connaît déjà le lieu (parc du centre de loisirs Les Cocci'Malins, Ndlr). On espère qu'il sera livré avant la fin du mandat", poursuit l'édile saint-hilairois, au sujet d'un dossier piloté par Isabelle Valy, conseillère municipale déléguée au Handicap.