CHU DE NÎMES Sophie coiffe gratuitement le personnel soignant : "ça fait du bien au moral"
Confinée depuis le 17 mars dernier, Sophie Grillot, coiffeuse à la tête du salon Le comptoir des ciseaux à Nîmes, a décidé de mener une action solidaire en faveur du personnel soignant du centre hospitalier universitaire Carémeau.
Sophie Grillot le regrette un peu aujourd'hui, "si j'y avais pensé avant j'aurais pu faire encore plus plutôt que d'attendre chez moi que le temps passe". L'idée lui est venue en regardant un reportage à la télévision. Alors, s'inspirant de l'initiative de coiffeurs qui proposaient bénévolement leurs services au personnel soignant dans un hôpital parisien, la Nîmoise en a fait de même au centre hospitalier universitaire Carémeau. L'information a été transmise à tous les services de l'établissement et très vite, en quelques heures, le carnet de rendez-vous de la coiffeuse s'est rempli. Samia, aide-soignante au service Gynécologie obstétrique et maternité du CHU de Nîmes, a obtenu un rendez-vous in extremis. "Il ne restait que trois places lorsque ma collègue et moi avons voulu nous inscrire, commente-t-elle tandis que Sophie s'affaire sur son brushing. Ça fait vraiment du bien au moral."
Pari réussi donc pour la coiffeuse nîmoise qui n'avait pas d'autre ambition en installant son salon éphémère dans la salle socio-esthétique de l'Institut de cancérologie du Gard. Éphémère car son action solidaire a démarré jeudi dernier à 13 heures, s'est poursuivie lundi après-midi et s'est terminée hier, mercredi 6 mai à 17h30. En trois après-midis, Sophie Grillot a coupé et coiffé les cheveux d'une vingtaine de personnes. Un moment de détente devenu inaccessible depuis la mise en place du confinement le 17 mars dernier, un sas de décompression d'autant plus appréciable en cette période de crise sanitaire. "Comme dans tous salons de coiffure, ils se sont laissés aller en toute confiance, ont parlé de leurs ressentis et c'est bien", se satisfait la coiffeuse.
Sophie Grillot pourrait renouveler cette action solidaire dans un autre contexte que celui d'une crise sanitaire. "C'est une réflexion que je suis en train de mener. Mais il faut que je vois en fonction de mon planning parce que j'ai mon propre salon et que je suis seule." Le salon de la Nîmoise rouvrira ses portes dès lundi.
Stéphanie Marin