ÉCONOMIE L’Occitanie perd 21 000 postes dans le privé en 2020
Le deuxième confinement accompagné de nouvelles restrictions dans certains secteurs stoppe la reprise de l'activité du troisième trimestre en Occitanie. La masse salariale soumise à cotisations repart à la baisse au quatrième trimestre, impactée par le chômage partiel. Sur l’ensemble des quatre trimestres de l’année 2020, elle recule de 6 % après une hausse de 3,9 % en 2019.
Le rebond de l'emploi du troisième trimestre ne suffit pas à compenser les pertes du reste de l'année. Sur douze mois, les effectifs reculent de 1,5 % en Occitanie, soit 21 000 postes détruits, dont la moitié dans l'hébergement-restauration, le secteur le plus touché.
La dégradation s'amplifie dans l'industrie qui perd 3 600 postes sur un an tandis que la construction continue de créer de l'emploi. Ce trimestre est marqué par le confinement qui a duré six semaines et par des restrictions importantes imposées dans certains secteurs de l'économie. L'activité de la région se contracte ainsi à nouveau après avoir redémarré cet été.
Le recours au chômage partiel a augmenté en fin d'année. Au cours du quatrième trimestre, ces indemnités qui ne sont pas soumises à cotisations sociales représentent 3,6 % de la masse salariale totale en Occitanie, contre 2,4 % au précédent.
Sur un an, l'emploi industriel recule
Dans le secteur de l’hébergement et restauration, l’emploi rechute ce trimestre, -2,2 %, après un rebond lié aux réouvertures cet été (+7,2 % au troisième trimestre). Sur 2020, la baisse est de 10,6 %, soit une perte sèche de 10 000 postes dont près de 7 000 dans la seule branche de la restauration. Le secteur concentre ainsi la moitié des pertes totales d’emplois en Occitanie sur l'année.
Hors intérim, les autres activités de services est le deuxième secteur qui subit le plus de pertes en 2020 en raison notamment des restrictions imposées dans certains domaines. L'emploi recule de 3,9 % sur trois mois et de 6,5 % sur un an.
Au total, dans le tertiaire hors intérim, les effectifs se contractent de 0,2 % au quatrième trimestre sous l'effet des mesures de restrictions et du deuxième confinement. Sur un an, l'emploi recule de 1,4 %, soit 14 275 postes détruits. L'emploi dans l’industrie s'est contracté tout au long de l'année 2020. La baisse s'amplifie au quatrième trimestre : -0,6 % après -0,2 % au précédent. Sur un an, l'emploi industriel recule de 1,7 %. Le secteur a détruit 1 320 postes sur les trois derniers mois et 3 620 postes en 2020. La fabrication de matériel de transport et notamment l'aéronautique subit désormais la crise.
Sur un an, l’agro-alimentaire limite ses pertes (-0,1 %) et les industries extractives, de l’énergie, du traitement de l’eau et des déchets sont les seules activités industrielles où l'emploi progresse (+0,2 %).
Bonnes nouvelles
Heureusement qu'il y a un rayon des meilleures nouvelles ! La construction a créé plus de 2 650 postes sur l'année 2020 malgré les tensions économiques dans la région. Au quatrième trimestre, l'emploi progresse de 0,6 % sur trois mois et de 2,2 % sur un an. Toutefois, cette embellie est concentrée sur les travaux spécialisés et de second œuvre (+2,6 % sur un an, soit +2 400 postes), tandis que l'emploi dans la construction de bâtiments est stable.
Dans le génie civil, les effectifs ont progressé de 1,3 % en 2020. Le commerce termine 2020 en hausse : +0,4 % ce trimestre après +0,7 % au précédent, et 740 postes créés au total en un an (+0,3 %). Enfin, la santé et action sociale est le seul secteur tertiaire dont l'emploi augmente fortement fin 2020 (+1 % sur trois mois et +1,4 % sur un an).