GARD Agressions de médecins : la tension ne faiblit pas dans le Gard avec, en 2012, une hausse de 21 % des délits
Le Conseil National de l'Ordre des médecins a publié les résultats 2012 de l’Observatoire de la sécurité des médecins.Agression de médecins en 2012
Les résultats de 2012 montrent un recul, qui ne paraît pas signifiant du nombre de violences à leur égard (798 en 2012 contre 822 en 2011) et du taux de victimation (0,40 pour 0,41 en 2011). Néanmoins, ces constats sont à pondérer par un nombre de déclarations d’incidents bien supérieur à la moyenne nationale des 10 années écoulées (666 fiches), et par un taux de dépôt de plaintes encore trop faible (seuls 33% des incidents recensés en 2012 ont été suivis d’un dépôt de plainte).
Les résultats confirment que les généralistes restent les plus touchés par l’insécurité, représentant 56% des médecins agressés ce qui est plus que leur proportion dans la population médicale. Les ophtalmologistes sont une nouvelle fois en tête des spécialités les plus touchées (46 fiches, soit 6% du nombre total de fiches recensées). Viennent ensuite les psychiatres (43 fiches) - en contact avec des publics difficiles -, les dermatologues (29 déclarations), les médecins du travail (26 fiches) et les gynécologues/obstétriciens (25 fiches, contre 37 l’année précédente). La proportion d’incidents ayant concerné des spécialistes ne cesse de progresser année après année : elle est passée de 35% en 2008 à 40% en 2011, et 44% aujourd’hui.
Parmi les facteurs induisant les agressions à l’égard des médecins, le reproche d’une mauvaise prise en charge, dont le délai à obtenir un rendez-vous est la cause la plus alléguée (un incident sur quatre). Les tentatives de vols ou encore le refus de prescription et un temps d’attente jugé excessif sont les causes les plus citées.
L’analyse territoriale des données fait apparaître une liste de départements les plus touchés très similaire à celles des années précédentes. Ainsi, malgré une amélioration sensible par rapport à l’an dernier, la Seine-Saint-Denis reste le département d’où émanent le plus de déclarations (46 fiches pour l’année 2012, contre 67 l’année précédente), talonné encore une fois par le Nord (45 déclarations) et Paris (41). Mais c’est au regard du taux de victimation départemental, que l’on peut concrètement identifier les départements les plus impactés par l’insécurité. En tête de ce classement apparaît le Vaucluse (1,9% des médecins du département ont déclaré un incident en 2012), suivi de la Loire (1,5%), du Cher (1,2%) et de la Seine-Saint-Denis (1,2%).
Dans le Gard, ce sont 17 déclarations qui ont été enregistrées (pour 14 en 2010 et 2011, soit une hausse de 21%). Concernant le taux de victimation, on retient pour le Gard, un pourcentage de 0,8%, ce qui place le département à la 14ème place des départements français.
«Il faut rester vigilant, car ces données ne représentent que la partie émergée de l’iceberg, de nombreux médecins ne déclarent pas systématiquement les violences dont ils sont victimes. Nous encourageons donc tous les médecins à déclarer les incidents auxquels ils sont exposés, afin d’apporter des réponses efficaces à l’insécurité qui les touche», explique le Docteur Bernard Le Douarin, Coordonnateur National de l'Observatoire pour la sécurité des médecins.
Les dix ans de cet Observatoire sont aussi l’occasion de faire un bilan. Si le nombre d’incidents semble se stabiliser depuis quelques années (798 signalements en 2012, 822 en 2011 et 920 en 2010), force est de constater que le nombre d’incidents déclarés en 2012 reste particulièrement élevé, de 20% supérieur à la moyenne annuelle de l’Observatoire (666). Le CNOM, persuadé de la nécessité de la prévention pour le maintien durable de l’offre de soin sur tout le territoire, reste plus que jamais mobilisé, notamment par la mise en place du protocole national de sécurité et sa déclinaison départementale. Dans le Gard, le protocole a été signé le 26 février (lire notre article).