Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 09.03.2020 - abdel-samari - 5 min  - vu 1706 fois

LE 7H50 d'Yvan Lachaud : "Dans la vie, il faut être honnête et sincère"

Photo Objectif Gard

Malgré les sondages, Yvan Lachaud est confiant. Sur le terrain du matin au soir, il mise sur sa bonne étoile pour créer la surprise dimanche prochain. Avec son équipe de campagne, ses colistiers et ses propositions concrètes, il met ses dernières forces dans ces municipales 2020. Il est l'invité du 7H50.

Objectif Gard : Comment se déroule ces derniers jours de campagne ?

Yvan Lachaud : Très, très bien. J'ai une belle équipe avec des compétences. Ils sont sur le terrain à chaque instant pour expliquer notre programme dans tous les quartiers de la ville. Un programme, rappelons-le, chiffré, précis et transparent. Enfin, nous avons déjà confié les délégations aux colistiers, chacun est donc investi sur son secteur.

Si vous deviez préciser trois priorités de votre programme ce serait quoi ?

Il y a trois urgences à Nîmes. D'abord, une urgence civique autour de la sécurité, le social et la solidarité. Ensuite, une urgence économique où nous devons mettre le paquet sur le développement de la formation et de l'emploi. Il y a par ailleurs une urgence écologique pour lutter contre le réchauffement. On est les premiers à subir chaque été à Nîmes la canicule avec des températures affolantes. Ces urgences sont au coeur de notre programme. Et les Nîmois doivent absolument décider en fonction de cela. Personne sur ma liste ne vit de politique. Les enjeux ne sont donc pas personnels mais collectifs, tournés uniquement vers les Nîmois de tous âges.

Les quartiers de Nîmes sont aussi au coeur de votre projet...

Beaucoup de choses sont en lien effectivement. La première des choses simples : la voirie. 80% est en mauvais état. C'est une catastrophe. Nous consacrerons 10 millions d'euros pour la réfection. Les habitants le méritent. Pas uniquement le centre-ville. Nous souhaitons également donner plus de moyens aux conseils de quartiers et développer des espaces de rencontre pour échanger avec les habitants et sortir de ce sentiment bien juste d'abandon en dehors des élections. C'est avec les habitants que l'on veut construire sans imposer. Et quand je parle des quartiers, je parle aussi du quartier Richelieu, Notre-Dame, de la rue de la République. Enfin, il faut plus de sécurité. C'est pourquoi nous installerons des commissariats municipaux dans chacun des quartiers pour offrir la tranquillité que chacun mérite.

Vous annoncez 30 000 étudiants sur le territoire de Nîmes à l'horizon 2030. Est-ce réellement possible face à Montpellier ?

Bien entendu. C'est d'ailleurs ce qui nous pénalise. Nous avons réussi à attirer 3 000 étudiants sur un mandat à l'Agglo. Nous avons rempli l'EERIE, l'IUT de Nîmes, des filières se sont développées, comme l'aéronautique à Nîmes-Garons. Il faut poursuivre et accélérer cette dynamique. D'abord en construisant un vrai campus étudiant. Jean-Paul Fournier a vendu tout l'arrière de la rue Hoche à des promoteurs immobiliers, alors que je me suis battu pour que l'on reprenne l'ancien hôpital Hoche dans l'objectif de créer une grande université nîmoise. C'est juste scandaleux et sans vision pour l'avenir du territoire. Franchement, déjà en 2007 avec Philippe Berta nous avions présenté le projet au maire de Nîmes de faire venir l'université technologique à Nîmes. Il l'a refusé. Moi, je veux mettre toute mon énergie pour développer la formation et l'apprentissage. Il faut développer l'université en urgence et 30 000 étudiants, c'est l'objectif pour rendre Nîmes, demain, aussi fort que Lyon, Toulouse ou Montpellier.

Certains vous reprochent votre bilan à Nîmes métropole. Reconnaissez-vous des erreurs ?

Aucun responsable politique ne peut vous dire qu'il a tout réussi parfaitement. Ce serait mentir. Par contre, qui formule des reproches sur mon bilan ? Mes adversaires politiques ? Ils ne vont jamais dire le contraire. Pourtant, je peux vous dire que je suis très fier de mes six ans à l'Agglo de Nîmes. J'ai fait en sorte de gérer la collectivité comme une entreprise. Tout comme à la Ville aux côtés de Jean-Paul Fournier pendant de nombreuses années où, en tant qu'adjoint aux finances, j'ai réussi à faire baisser la dette de 100 millions d'euros. Parlons de Nîmes métropole. Qui a permis à plusieurs entreprises de s'installer ? De faire baisser le chômage de 14,5% à 11,9% ? De créer 6 000 emplois ? Et 3 000 étudiants en plus pendant le mandat... Sur la question des économies, 80 millions d'euros sur la délégation de service public autour de l'eau qui a permis une baisse du prix de 20% avec une société co-gérée par les Nîmois (Eau Nîmes Métropole, NDLR). Je peux rajouter les 75 millions d'euros sur la DSP des transports qui nous ont offert des marges de manœuvres pour réaliser la première partie de la T2 et terminer la seconde partie de la T1 sans augmenter le prix des transports. Un mot enfin sur la taxe Gemapi (taxe pour la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations, NDLR) que j'ai refusé d'appliquer alors que l'État nous incitait à le faire et l'effort sur la gestion des ordures ménagères qui, là aussi, a permis une baisse globale pour tous les habitants de l'Agglo.

Un mot également sur la nouvelle gare Nîmes-Pont du Gard. Pourquoi ne pas avoir prévu cette fameuse troisième voie qui aurait évité aux Nîmois de payer le prix fort pour s'y rendre ?

D'abord, dans la vie, il faut être honnête et sincère. En 2012, il a été décidé, entre l'État, la SNCF, le Département, la Région et l'Agglo de Montpellier et de Nîmes avec à sa tête Jean-Paul Fournier, l'installation de cette gare de Manduel. Moi, je le dis : pour l'avenir de notre territoire, cette gare est indispensable. Mais c'est le maire de Nîmes qui a signé ce projet et il n'avait jamais prévu cette troisième voie. J'ai le document à votre disposition si vous le souhaitez. C'est d'ailleurs ce que m'a toujours opposé la SNCF quand j'ai insisté pour réaliser cette troisième voie. Pendant six ans, la SNCF n'a pas joué le jeu et j'ai conscience que cela complique la vie des Nîmois. C'est pour cela que nous avons tout fait pour obtenir des économies sur le projet et nous avons réussi à dégager 10 millions d'euros qui sont affectés à cette troisième voie. Mais qu'est-ce que vous voulez, Nîmes métropole n'a pas le droit de construire des rails ! Nous avons donc trouvé des solutions alternatives avec la Région afin qu'à chaque arrivée de trains, il y ait un TER ou une navette Tango. Et c'est le cas. Cela coûte d'ailleurs 250 000 euros par an à l'Agglo de Nîmes. C'est une compensation en attendant de faire cette troisième voie, qui est une impérieuse nécessité.

Parlons de Magna Porta que vos adversaires critiquent car, à ce jour, rien n'a vu le jour malgré les promesses...

C'est faux. Il y a 180 hectares d'espace. C'est un boulevard de développement économique pour le territoire. Mais celui qui vous dit que tout se fait en un jour vous ment. Faut être humble et sérieux. Nous avons le Mas Larrier. Il y aura des espaces de co-working, un chantier s'ouvre en lien avec la sécurité autour de l'eau. Phytocontrol, l'une des plus belles entreprises de la région, est partie prenante. Il y aura également un parc d'attractions sur le thème de la romanité. C'est une chance extraordinaire. Alors restons calmes et agissons.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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