L’ENTRETIEN DU JEUDI « Je suis un homme libre et ça dérange ! », lâche Jean-Paul Boré
Jean-Paul Boré aime rappeler qu’il est un marathonien, qu’il a réussi la jolie performance de courir 150 km en 24 heures. Pour ces municipales, l’homme semble avoir appliqué les mêmes méthodes que dans la course. Il est parti bien avant ses concurrents, arpentant le terrain tranquillement, à son rythme. Et en trois ans, après 200 réunions auprès des Nîmois, il a fédéré autour de lui une équipe de près de 700 membres. A un mois du premier tour, il ne lui reste plus qu’à réussir le sprint final.
Objectif Gard : Vous êtes tête de liste de l’association Tous Pour Nîmes. Est-ce possible de rivaliser contre les grosses écuries que sont les partis politiques ?
Jean-Paul Boré : Bien sûr ! C’est déjà arrivé dans le pays et ça va se produire encore plus. Vous savez, 72% des gens en France pensent que les partis politiques sont finis. Chez nous, tous les membres de la liste conservent leurs opinions politiques. C’était le socle de confiance entre nous. Après, évidemment, on a plutôt le cœur à gauche même si, en Préfecture, j’ai demandé à être classé dans « divers » : ni à gauche, ni à droite.
OG : Parlez-nous de Marine El Fakir Mornet, cette jeune femme de 22 ans qui se retrouve à la deuxième place sur votre liste. C’est un sacré pari ?
Marine, c’est un pari que je suis sûr de réussir. Je suis absolument certain de gagner. On ose la jeunesse et on passe à l’acte. C’est une fille compétente qui a toutes les qualités.
OG : Si vous êtes élu, elle sera votre première adjointe ?
En gagnant, et à la place à laquelle je l’ai placée, je m’assure que Marine sera élue. Mais je vais vous raconter une anecdote pour vous montrer comment on fonctionne. Quand j’ai présenté les 55 noms à mes colistiers, personne ne savait quelle place il occuperait. Il n’y a aucune velléité dans ma liste.
OG : On va poursuivre sur l’hypothèse de votre victoire. Quelles seraient vos trois premières mesures en tant que maire ?
Je prends la question de la sécurité à bras-le-corps en mettant en place l’office de la sécurité.
OG : Tiens, la même proposition que Françoise Dumas…
Vous rigolez ? Demandez-lui de vous en parler de cette proposition. Moi, je peux vous en parler pendant au moins une heure. Je ne suis pas sûr que ce soit réciproque.
OG : On en revient aux mesures ?
L’office de la sécurité, donc. Je vois aussi comment on peut stopper le musée de la Romanité rapidement pour en faire un centre d’international d’affaires. Je lance un quartier des arts dans les quartiers Ouest de Nîmes parce qu’il faut arrêter de faire pleuvoir où c’est déjà mouillé. A Pissevin, par exemple, il y a des milliers de propriétés qui sont invendables. Si on investit dans ces quartiers, on fait remonter le prix du foncier.
OG : Que devient le TCSP avec vous ?
Je l’arrête et je mets en place des navettes électriques qui feront le tour de l’Ecusson. D’ailleurs je rouvrirai le boulevard de Prague mais avec du design.
OG : Y a-t-il des négociations avec le PS pour une alliance au deuxième tour ?
Non, parce que personne ne nous approche. J’ai eu des discussions avec Damien Alary mais avec Françoise Dumas, je n’ai pas réussi. En septembre, j’ai proposé des primaires. Ça a été refusé immédiatement par Stéphane Tortajada. Nous restons très ouverts même si à gauche il y a une fatwa sur Jean-Paul Boré.
OG : Comment vous l’expliquez ?
Par la peur du renouveau. On préfère rester dans le système. Et puis, je suis un homme libre et ça dérange.
Coralie Mollaret et Tony Duret