L'INTERVIEW Pauline Pradier, Miss France Agricole 2023 : "On peut être féminine et agricultrice"
Chaque année, sur les réseaux sociaux, a lieu l'élection de Miss et Mister France Agricole. En 2023, une Gardoise a raflé l'écharpe du concours. Il s'agit de Pauline Pradier, 32 ans, vigneronne à Saint-Nazaire, à côté de Bagnols-sur-Cèze. Elle fait le bilan de son année avant de rendre son titre, la semaine prochaine.
Objectif Gard : En quoi consiste le concours de Miss France Agricole ?
Pauline Pradier : Le but, c'est de mettre le monde agricole à l'honneur et de lui donner une image positive. Chaque année, on représente un département et une filière. Pour ma part, en tant que Miss, je voulais également montrer qu'on peut être féminine et agricultrice. Mais aussi courageuse et polyvalente sur une exploitation agricole.
Vous êtes vous-même vigneronne à Saint-Nazaire à côté de Bagnols-sur-Cèze ?
Pendant douze ans, j'ai travaillé avec mes parents. Cela fait maintenant sept ans que je suis en Jeune agricultrice et que je me suis installée. Aujourd'hui, je suis seule sur l'exploitation de 50 hectares, parce que mon père est parti à la retraite... enfin un peu (rires). Je suis la cinquième génération sur le domaine de Vallaurie.
Comment avez-vous entendu parler de ce concours de Miss et Mister France Agricole ?
Je l'ai découvert sur les réseaux sociaux et dans les magazines. Je me suis dit pourquoi pas. J'avais envie de montrer qu'on était de nombreuses femmes dans le monde agricole. Je crois qu'on est autour de 29 %. Je voulais prouver que des jeunes croient en la filière et aussi motiver des jeunes à s'installer. La population agricole est un peu vieillissante, il y a de nombreux départs à la retraite.
Vous êtes la dixième élue de Miss France Agricole ?
Oui, et cela faisait 10 ans que la viticulture n'avait pas été représentée. (...) En plus, la filière connaît des difficultés en ce moment.
Que retenez-vous de cette année en tant que Miss France Agricole ?
Ça a été une expérience incroyable. Tout au long de l'année, j'ai participé à plusieurs salons et évènements. J'en retiens des rencontres humaines avant tout, je suis devenue amie avec des agriculteurs. Ça m'a fait grandir car on est très sollicité, on doit parler aux médias...
Quand les gens vous voient, comment ils réagissent ?
J'ai fait beaucoup de photos. Les gens sont contents de nous voir, on est accessible. J'étais contente d'échanger avec eux sur mon métier, ma passion. Je leur posais aussi des questions sur leur exploitation.
Est-ce que vous avez eu l'occasion de rencontrer des personnes connues pendant cette année ?
Oui, j'ai rencontré le président de la République au Salon de l'agriculture qui m'a félicitée pour mon titre. J'y ai vu également Nicolas Canteloup. La semaine dernière, j'étais avec le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, avec le préfet de l'Hérault. J'ai aussi rencontré toute l'équipe de l'émission L'Amour est dans le pré et même Karine Lemarchand. Certains sont devenus des amis, notamment Aurélia (saison 13) qui faisait partie de mon jury.
Cette année a donc été très enrichissante. On imagine que vous ne vous attendiez pas à vivre tout ça.
Je n'aurais jamais cru vivre ça dans ma vie. J'espère que ma successeur sera tout aussi contente que moi, je lui souhaite en tout cas. Il faut qu'elle profite car une année, ça passe vite. Il faut être fière de représenter le monde agricole. Il ne faut pas oublier qu'on nourrit la France.
Est-ce que cette expérience vous a fait changer votre regard sur l'agriculture ou au contraire, est-ce que ça l'a renforcé ? Vous allez continuer à vous engager ?
J'ai toujours aimé le monde agricole, je suis née dedans, c'est une évidence. On fait un métier de passion. Je souhaiterais encore plus que l'année dernière valoriser le travail des agriculteurs. Ils le méritent. Moi-même, je reste très présente sur Instagram, j'ai envie de montrer encore plus ma polyvalence sur l'exploitation : qu'on peut faire du vin, du tracteur, de la comptabilité... Je suis partout. Les consommateurs ouvrent une bouteille en quelques minutes mais ne se rendent pas compte du travail derrière. Je voudrais aussi valoriser les femmes dans l'agriculture et leur rappeler qu'il faut croire en leurs rêves. Je vais faire partie des associations "Agriculteurs ont du cœur" et de Voxdemeter.
Vous pouvez suivre Pauline Pradier sur Instagram en cliquant ici.