Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 10.03.2020 - anthony-maurin - 4 min  - vu 653 fois

MARDI ÉCO Le gouverneur de la Banque de France était à Nîmes pour une grande première

Le gouverneur de la Banque de France,François Villeroy de Galhau (Photo Banque de France).

Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau était à Nîmes pour une visite express, une première depuis des lustres, pour une conférence ayant pour thème : comment va l’économie française dans l’économie mondiale ?

De mémoire de Nîmois, nul n’avait jamais vu le gouverneur dans la cité des Antonin ! Pourtant, la Banque de France s’y est installée depuis plus d’un siècle et Nîmes fut même l’une des premières cités dans laquelle la structure nationale s’est positionnée.

Honoré d'une telle visite, le directeur gardois de la Banque de France, Philippe Saigne-Vialleix, le dit clairement : " 172 ans après son ouverture, la succursale de la Banque de France de Nîmes accueillait pour la première fois le gouverneur. La visite de François Villeroy de Galhau avait été organisée en trois temps. La première partie a été consacrée à une rencontre avec les agents de la Banque de France, d’abord chacun à son poste de travail puis en réunion d’ensemble. Une rencontre a suivi avec les conseillers gardois de la Banque de France dont le thème principal a été de mesurer les premières conséquences économiques du coronavirus sur la vie de leur entreprise. "

Point chiffré

Une conférence donnée au Lycée Daudet par le forum Charles Gide avec deux principales thématiques et en compagnie de Jean Matouk. Le gouverneur a évoqué l’économie française qui lui paraît résiliente dans un environnement extérieur ralenti. Il a aussi parlé des défis français et européens à relever. Un programme dense !

Après quelques prévisions concernant le coronavirus, les problèmes à venir et leur gestion, le gouverneur s’est lancé dans la bataille économique. " Une première enquête " à chaud " auprès de 8 500 entreprises montre le contraste entre la production constatée (sur janvier-février, NDLR), induisant une bonne croissance à +0,3, et une incertitude forte sur la production à venir liée au Coronavirus, débute François Villeroy de Galhau. Ceci ramène notre prévision de croissance à +0,1 sur le premier trimestre de l’année 2020 ; nous publierons notre prévision sur l'année le 23 mars prochain. "  Ce ralentissement est potentiellement sévère mais temporaire. Sa durée dépendra des mesures sanitaires nécessaires, en Chine comme en Europe.

Passons au Brexit et le départ des Britanniques de l’Union européenne. Dans son Monetary Policy Report de janvier, la Banque d’Angleterre révise d’un demi-point à la baisse sa prévision de croissance du PIB en 2020, en raison principalement de contraintes sur l’offre de travail et de la faible croissance de la productivité.

Mais la BoE anticipe que la croissance de la demande devrait accélérer graduellement à mesure que la croissance mondiale repart, que la baisse de l’incertitude liée au Brexit ainsi que la relance budgétaire stimulent les dépenses de consommation.

Le pouvoir d'achat progresse

Pour le reste, la menace de l'instabilité financière, en particulier dans les pays émergents refait surface. D'un autre côté, la zone euro et la France devront relever le défi de l'endettement car l'inflation reste modérée mais retournerait vers la cible à moyen terme.

Le chômage poursuit sa baisse en France (environ 8 %) comme en Europe (environ 7 %) où 11 millions d'emplois ont été créés depuis 2013. Autre sujet d'inquiétudes, le gouverneur a noté qu'en France, il y avait, entre 2016 et 2019, une hausse soutenue du pouvoir d'achat par habitant d'environ 5 %. D'ailleurs, ce même pouvoir d’achat par habitant a progressé de 1,8 % en 2019 (au plus haut depuis 2007). Il devrait se maintenir à un rythme important en 2020 notamment grâce aux mesures de baisses d’impôts

Concernant les défis purement français, le François Villeroy de Galhau a tenu a évoquer la compétitivité publique qui est largement à redresser. Dans les faits, la meilleure efficacité des dépenses publiques est un impératif avec 56 % du PIB en France contre 45 % pour la zone euro hors France. Enfin, ramener la croissance des dépenses en volume d’environ 1 à moins de 0,3 % par an semble être un objectif à tenir impérativement. Le chômage structurel doit lui aussi baisser.

Voyons plus large et revenons sur le plan européen. Le soutien des citoyens à la monnaie unique est à un plus haut taux connus. En 1999, il était à 68 % en France comme en moyenne en Europe quand il n'était qu'à 57 % en Allemagne. L'an dernier, il était à 72 % en France, à 76 % en Europe et à 82 % en Allemagne.

Le PIB par habitant de la zone euro a progressé presque aussi rapidement que celui des États-Unis depuis 1999. De même, la hausse de l’emploi en zone euro est globalement similaire à celle des États-Unis au cours des vingt dernières années. À l'international, il faut que l'Europe affirme sa souveraineté en faisant jouer un rôle plus important à l'euro.

Pour le directeur gardois de la Banque de France, Philippe Saigne-Vialleix, il faut " rester calme et agir juste : notre principal risque économique dans la durée, ce serait de passer de la vigilance qui s'impose à une surréaction en chaîne qui nous bloquerait. Il nous faut bien surmonter ce choc dépend de nous, ensemble. Dans cet " ensemble ", vous pouvez compter sur les services de la Banque de France pour soutenir nos entreprises. "

Anthony Maurin

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