NÎMES Avec Alcide, "C'est beau, une ville..."
La maison d'édition nîmoise, Alcide, sort un nouveau livre. Des photos de Nîmes pendant le confinement. Un récit visuel pas du tout anxiogène et même parfois rigolo.
Philippe Ibars est un enseignant en anglais, lettres, sémiologie de l'image et en culture de la communication. Il fait des photos depuis des lustres et a déjà sorti, chez Alcide, un autre livre équivalent sut les jardins de a Fontaine. Autant dire qu'il aime sa ville et qu'il sait en partager les moindres mais somptueux détails.
Pour l'éditeur Yann Cruvelier, " Nous ne voulions surtout pas de livre sur le confinement ! Mais quand nous avons vu le charme et l'élégance des photographies de Philippe Ibars pendant le confinement, nous avons immédiatement pensé qu'il fallait laisser une trace de cet épisode étrange. "
Ce livre n'est pas un reportage même si ces clichés témoignent d'un instant, d'une tranche de vi(ll)e. Pas de touristes, quelques rares piétons, un confinement plus ou moins bien exécuté mais toujours de bonnes photos. On a laissé le temps au temps. " Philippe Ibars fait quelques clins d’œil à Edward Hopper ou à Sempé mais qu'est-ce qu'une cité sans café, sans restaurant, sans commerce ou encore sans cinéma ? Qu'est-ce qu'une ville sans échange ni rencontre ? " poursuit Yann Cruvelier. La réponse, vous l'aurez sous l’œil d'Ibars.
Avec ce petit ouvrage illustré, un format parfait (12cmX17cm) pour mettre dans une poche ou sur un coin de table, vous aurez en souvenir quelques moments de pureté citadine. Une mémoire à partager pour laquelle chacun aura ses anecdotes.
Pour accompagner ses photos, un seul petit texte d'introduction. " Pour faire le portrait d’une ville confinée (ou pas) il faut d’abord l'aimer. Il faut l'aimer pour ce qu'elle a de beau. Mais cette beauté ne s'emprisonne pas dans les cartes postales. Elle est bien entendu dans tous les legs bimillénaires, grande fierté nîmoise. Elle est dans la modernité, l'audace des bâtisseurs. Elle est dans le banal qui se conjugue au quotidien. Elle est dans les couleurs. Elle est dans les eaux car Nîmes est une ville d’eau qui feint de l’ignorer, dans le havre originel de ses jardins de la Fontaine, dans tout son patrimoine boisé… "
La beauté d'une ville est aussi dans les gens qui la peuplent, ce sang qui coule dans ses artères. C'est tout cela qui fait la beauté de la ville. Mais…Du mardi 17 mars à 12 heures au lundi 11 mai 2020, en réponse à la pandémie de Covid-19, la population a été " confinée ". Cette page inattendue de notre histoire a duré cinquante-cinq jours. Comme toutes les villes de France, Nîmes s'est soudain enfermée.
" Passée la sidération des premières heures, j'ai voulu faire le portrait de ma ville endormie, dans le respect des mesures sanitaires imposées : déplacements dérogatoires, périmètre à respecter, limites horaires… Mais que restait-il ? Une ville vide. Une ville à l’os. Une ville belle et triste. Solitude, désœuvrement, errance, rares piétons, silence pesant. Mais, peu à peu, c’est le chant des oiseaux qui réveille le cadre. Puis, le mal s'apprivoise avec sur les visages une éclosion de masques et moins de réclusion. Vélos, trottinettes, chiens qu'on promène, cris des enfants qui jouent le temps d’une sortie permise, une vie confinée, mais une vie quand même. C'est beau, une ville… "