NÎMES Le contournement ouest encore en discussion, la Ville valide
L’agglomération nîmoise, constituant le pôle démographique et économique majeur du département du Gard, se caractérise par un étalement urbain important et une très forte centralité, avec près de la moitié de la population des communes de l’agglomération qui travaille à Nîmes. Le dernier conseil municipal évoquait l'avenir du contournement ouest.
Ce constat ainsi que la distance importante des déplacements des usagers ont entraîné une densification du trafic au sein de l’agglomération qui, associée à une faiblesse du réseau de transit, impose de traverser l’hypercentre de Nîmes dont les voiries du réseau structurant subissent une saturation quotidienne (boulevard Salvador Allende, RN106). Les conditions de circulation très dégradées sur les axes principaux de Nîmes engendrent des impacts négatifs sur la population riveraine, mais aussi pour l’ensemble des Nîmois et des usagers de la route, tant en termes de pollution, nuisances sonores et de sécurité routière, notamment au droit de la RN106.
La mise en place du contournement ouest de Nîmes (CONIMES), sous maîtrise d’ouvrage de l’État représenté par la DREAL Occitanie, s’inscrit dans une démarche globale de restructuration du réseau de transport de la métropole nîmoise, qui aura des effets sur l’ensemble du département du Gard. Les buts du contournement sont clairs : contribuer aux politiques de déplacements mises en œuvre à l’échelle régionale en assurant le raccordement des flux de transit à l’autoroute A9.
Il devrait également mieux organiser les déplacements à l’échelle de l’ouest du territoire nîmois, en particulier désenclaver la zone industrielle de Saint-Césaire. Il améliorerait l’accessibilité des quartiers ouest et nord de Nîmes, allègerait le trafic de l’échangeur Nîmes-Ouest et sur la RN106 en traversée de Nîmes. La Ville a émis un avis favorable au dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique (DUP) du contournement ouest de Nîmes, porté par l’État représenté par la DREAL Occitanie.
Autre sujet de discussion, le devenir du statut de la RN113, pour son tronçon compris entre Milhaud et le giratoire kilomètre zéro à Nîmes. Il en va de même pour la suite du dossier et de la RN106 pour son tronçon compris entre le giratoire Kilomètre Zéro à Nîmes et le raccordement au CONIMES, notamment si un transfert de compétence est envisagé ayant un impact potentiel pour la ville de Nîmes.
Pour Vincent Bouget, élu de l'opposition sur la liste Nîmes citoyenne à Gauche : "Je ne vais pas tout redire ici, mais rappeler que ce projet porté par l’État est déjà très ancien, qu’il est en panne depuis une vingtaine d’années et que l’on nous demande de rattraper aujourd’hui le retard de l’État. Si pour certains, le contournement ouest est encore une bonne solution pour déporter le trafic de transit qui aujourd’hui traverse la ville, des doutes, des craintes existent quant à son impact sur l’environnement, sur les espaces naturels comme sur le climat. La crainte que ce projet ne soit, à terme, qu’un aspirateur à voitures est forte alors qu’il nous faut maintenant tout faire pour favoriser les modes de déplacement alternatifs à la voiture. Nous constatons le grand retard de notre agglomération, de notre ville en matière de transports en communs et de mobilité douce. Et nous ne sentons pas une volonté politique très affirmée pour rattraper ce retard. Quoiqu’il arrive, nous veillerons à ce que cette infrastructure ne soit en aucun cas un prétexte à l’ouverture d’une urbanisation débridée entre les zones urbanisées et le CONIMES."
La majorité du groupe d'opposition a voté un avis favorable assorti de recommandations au dossier d’enquête préalable à la DUP du contournement ouest de Nîmes, pour permettre l’instruction publique de ce dossier. Pour autant, des voix s’élèvent pour contester d’ores et déjà la pertinence du projet, "le vote défavorable de notre collègue Marianne Bernède va dans ce sens", conclut Vincent Bouget.