RENTRÉE. Joutes oratoires en cascade au Conseil général
Certains les préfèrent aquatiques, d'autres verbales… Ce matin, le président du conseil général, Damien Alary et les "frères ennemis de l'opposition" se sont adonnés à une brillante démonstration de joutes oratoires. Un avant-gout des cantonales de 2015.
En forme ! Le président du conseil général et ancien candidat à l'investiture PS pour les municipales nîmoises n'a toujours pas digéré la conférence de presse, donnée le 20 septembre, par "les deux frères ennemis de l'opposition" : le conseiller général UMP et président du groupe URI Laurent Burgoa et le conseiller général UDI Thierry Procida.
Cartouches et fusil. "Je voulais effectuer une mise au point", explique Damien Alary, "quand on dit que le président du conseil général n'a pas de crédibilité (…) que la culture de Damien Alary c'est le matraquage fiscal (…) Vous faites du mal à l'institution ! (…) Il doit sans doute avoir quelque chose dans l'air ici. Vous votez tout, et dehors vous me critiquez".
Dans l'assemblée, les élus de l'opposition trépignent. Laurent Burgoa interrompt alors le président : "C'est vous qui nous avez donné le fusil et les cartouches. Nous n'avions qu'à appuyer sur la gâchette". "Taisez-vous, je ne vous ai pas encore donné la parole". " Tiens, est-ce que Fournier nous donne la parole au conseil municipal", rétorque le conseiller (DVG) Bernard Auzon-Cape à Thierry Procida.
Dentifrice. Avec son verbe haut, Damien Alary attaque : "Les 150.000 euros donnés à Paloma, les 4,7 millions pour la rue Hoche (…) Si vous arriviez par malheur à l'assemblée, vous supprimerez cela ?". "Non, mais en fait vous faites votre rentrée politique en direct…", soupire Thierry Procida. Le conseiller prend la parole : "Nous sommes dans une opposition constructive. On est pas d'accord sur tout, on gérerait différemment, c'est tout".
"Ah bon ! Je n'ai pas entendu cela dans la presse (…) Vous décrédibilisez l'institution", réplique Damien Alary. "Mais c'est vous qui donnez une mauvaise image du département", renchérit Laurent Burgoa. Et de faire référence au "show du mois de juillet dans les Jardins de la Fontaine pour au final ne pas vous présenter à la mairie. Les Gardois ne vont pas l'oublier aux cantonales".
Piqué au vif, le président du Conseil général clôt le débat : "Ma volte-face nîmoise n'a rien à voir avec la politique fiscale du département. J'ai laissé ma collègue Françoise Dumas qui va vous mettre le compte (…) Ah M.Burgoa, vous êtes comme un tube de dentifrice, lorsque qu'on appuie dessus ça sort, mais ça ne rentre jamais ".
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com