Tout commence en 2013, lorsque la mairie constitue un groupe de travail (*) autour de la première guerre mondiale.

Un groupe constitué de huit élus et passionnés bénévoles, chargé de « retracer la vie du village pendant cette période et de rendre hommage aux "Poilus" rochefortais », explique l’adjointe au maire Josiane Manya, membre du groupe de travail. Un groupe de travail qui va rapidement plancher sur une matière précieuse : un corpus de plus de 200 lettres d’un « Poilu » local, Auguste Breysse, adressées à son épouse Marie-Louise et retrouvées par hasard dans une boîte à chaussures dans le grenier d’une maison de la commune. Un fonds que ses propriétaires ont accepté de confier aux archives municipale, et qui montre une étonnante richesse documentaire.

« Ces lettres sont bien écrites, elles racontent la guerre et le quotidien d’un "poilu" », explique Patrick Sandevoir, adjoint au maire et membre du groupe de travail lui aussi. Des lettres dans lesquelles on retrouve de nombreux noms, sur lesquels ont travaillé les membres du groupe de travail, tout comme sur le parcours du soldat Breysse, pour écrire un beau livre, « Un Poilu rochefortais témoigne ». L’ouvrage sera commercialisé à partir du 5 novembre au prix de 15 euros à la mairie, à l’occasion de l’exposition « Les Rochefortais dans la Grande guerre ».

Un Rochefortais qui a 27 ans lorsque la guerre éclate. Il est alors comptable dans une savonnerie, à Avignon. « Il avait déjà fait son service militaire, pendant trois ans, relate Bernard Lamaty, membre du groupe de travail. Il est fourrier, ce qui veut dire qu’il gère l’intendance des vêtements du 255e régiment d’infanterie. » Caserné à Pont-Saint-Esprit puis à Nîmes, il sera envoyé notamment au front de l’Est où il sera fait prisonnier et interné en Saxe. Il reviendra en janvier 1919 à Rochefort, et ne sera démobilisé qu’en avril 1919. Il ouvrira après la guerre un commerce de vins à la rue des Teinturiers, à Avignon.

Le programme

Ce travail a donc nourri le programme de la commémoration du centenaire de l’armistice, pour laquelle la commune a été labellisée Mission centenaire. Un programme qui a pour colonne vertébrale l’exposition « les Rochefortais dans la Grande guerre », du 5 au 17 novembre dans le hall de la mairie, et le samedi 10 novembre de 14 heures à 17 heures. La présentation du livre « Un Poilu rochefortais témoigne » sera assurée par le groupe de travail le mercredi 7 novembre à 18 heures à la salle du conseil municipal.

Une conférence sur la femme et l’évolution de son statut social pendant la Grande guerre sera proposée le jeudi 8 novembre à 18 heures, toujours à la salle du conseil municipal. L’opéra du Grand Avignon proposera un spectacle musical de chants de guerre et de paix le samedi 10 novembre  à 20h30 au Castelas, il s’agira du seul événement payant de la programmation, puisque l’entrée est à 14 euros (12 euros et 6 euros réduit).

L’incontournable commémoration du centenaire de l’armistice sera pour le lendemain, avec formation du défilé à 11 heures devant l’hôtel de ville en présence de la Légion étrangère. L’école de musique donnera un concert, « chants de mémoire, de partage et de paix », le mardi 13 novembre à 18h30 au Castelas, et la programmation s’achèvera le vendredi 16 novembre avec le spectacle « Tranchée mon amour » de la compagnie Exil théâtre, à 20h30, au Castelas.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

* Constitué de Georges Mathon, Francis Budet, Aurélie Narcisi, Bernard Lamaty, Josiane Manya, Louis Rouvière, Patrick Sandevoir et Danièle Pecoup.