VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON Malgré la covid-19, l’architecture en fête se tient ce week-end
« Nous avons eu peur jusqu’au dernier moment de ne pas pouvoir tenir cette fête » : la directrice pour encore quelques semaines de la Chartreuse de Villeneuve Catherine Dan n’en fait pas mystère, cette neuvième édition de l’Architecture en fête, qui se tient ce week-end, se tient dans des conditions exceptionnelles.
Exceptionnelles car la Chartreuse, centre national des écritures du spectacle, doit se conformer à une douzaine de protocoles sanitaires différents, et que l’Architecture en fête, désormais rattachée aux Journées nationales de l’Architecture, propose d’ordinaire des ateliers en accès libre impossibles à tenir dans le contexte actuel.
Dans ce cadre, « c’est un véritable défi qu’a relevé le personnel de la Chartreuse », soulignera la maire de Villeneuve Pascale Bories lors de l’inauguration de l’événement vendredi soir. D’autant que « c’est la première année où nous avons autant de partenariats hors les murs », affirme la directrice de la Chartreuse. Ainsi, le Fort Saint André, la Chapelle des Pénitents gris, l’Office de tourisme du Grand Avignon, la commune ou encore le musée Pierre-de-Luxembourg participent tous à des degrés divers à cette édition.
Cette année, le thème national des Journées de l’Architecture est « l’architecture du quotidien », et celui de l’Architecture en fête « Surprendre. » Le but : « se donner mutuellement les clés de compréhension de l’architecture, sans oublier ce qui nous environne, estime le directeur régional des affaires culturelles Occitanie, Michel Roussel. S’il y avait une connaissance de l’architecture, nous ne verrions pas certaines horreurs en entrées de ville. »
Au-delà de cet aspect, l’idée est aussi de faire découvrir et mettre en valeur le métier d’architecte, très largement représenté dans notre pays avec 30 000 architectes, 100 000 emplois et un chiffre d’affaires de plus de 6 milliards d’euros, comme le rappellera Michel Roussel. Dans le Gard, on compte 3 000 architectes et plus de 1 000 sociétés d’architecture.
Concrètement, cette année la Chartreuse et ses partenaires ont dû s’adapter. Ce fut le cas toute la semaine avec les ateliers scolaires, qui n’ont pas pu se tenir dans le monument. Il a donc fallu aller dans les écoles et collèges, mais in fine « 1 780 élèves de neuf établissements scolaires de Villeneuve, Avignon, Pujaut et Rochefort-du-Gard ont été touchés », souligne Catherine Dan. Et covid oblige, les ateliers d’habitude proposés le week-end, la construction d’édifices en Kapla notamment, sont cette année annulés.
Il n’en reste pas moins que l’événement propose tout de même un programme dense. « Nous avons dû repenser une programmation qui permette d’accueillir un maximum de visiteurs autour de propositions qui ne nécessitent pas de contact », explique le secrétaire général de la chartreuse Quentin Carrissimo-Bertola. On y retrouve des expositions, celle d’Éléna Salah, prolongée à la Chartreuse, au fort et au musée, celle du photographe Philippe Malone, elle aussi prolongée à la Chartreuse, mais aussi une exposition des étudiants de 2e année à l’ENSAM, l’école d’architecture de Montpellier, avec des propositions architecturales de comblement d’une dent creuse urbaine, là aussi à la Chartreuse.
Le centre d’art la Fenêtre, à Montpellier, propose quant à lui une exposition sur les petits lieux d’habitation, et la résidence d’artistes de Saint-Laurent-des-Arbres Echangeur 22 présente une exposition sur le thème des communs.
Plusieurs projections et visites sont également au programme jusqu’à demain soir. Le programme complet est ici. Gratuit, mais sur réservation sur le site de la Chartreuse.
Thierry ALLARD