ÉDITORIAL Aya Nakamura aux JO de Paris : où est le problème ?
Dommage pour les détracteurs, cette polémique rance finit par avoir l'effet contraire escompté.
Vous n'aimez pas le style de la chanteuse française Aya Nakamura ? Vous avez bien le droit. Vous trouvez que ses chansons sont trop commerciales et uniquement à destination des radios ? Vous avez une critique parfaitement entendable. Vous regrettez que les paroles de ses hits ne soient pas suffisamment destinées à tous les publics ? C'est en effet sûrement le cas. Mais est-ce que le choix d'Aya Nakamura pour l'ouverture des Jeux olympiques de Paris décidé par les organisateurs est une mauvaise décision ? Si le débat porte uniquement sur le choix artistique, c'est discutable. Mais qu'est-ce que la couleur de peau de l'artiste vient faire dans le débat ? Sauf à y voir encore une fois une sacrée perdition de quelques-uns dans notre pays... Quelle honte ces critiques racistes ! D'autant qu'Aya Nakamura est pressentie pour interpréter rien de moins qu'Édith Piaf, un monument de la chanson française... Quelques arguments supplémentaires pour le ramassis d'aigris qui pullulent sur les réseaux sociaux. D'abord, depuis cinq ans, Aya Nakamura est l'artiste féminine française la plus écoutée dans le monde. Elle est aussi la Française qui vend le plus de disques en dehors de nos contrées. Le Centre national de la musique a été obligé de rappeler que son deuxième album, « Nakamura », sorti en 2018, devrait dépasser le million de ventes à l’étranger et devenir ainsi le disque en français le plus écouté de tous les temps. Et que dire de la dernière vidéo du Gouvernement pour faire la promotion des JO à Paris sur un titre d'Aya Nakamura sur le réseau social des ados, TikTok ? Il s'approche des 10 millions de vues en quelques jours. Un record absolu pour une vidéo gouvernementale. Dommage pour les détracteurs, cette polémique rance finit par avoir l'effet contraire escompté. Le monde n'est pas interpellé par cette chanteuse aux ventes exceptionnelles, mais par la stigmatisation d'un autre temps, bien loin d'une image d'ouverture de la France à quelques mois d'accueillir les peuples du monde sur ses terres...