La « Glorieuse Rentrée » des vaudois en 1689 est, de l'aveu même de Napoléon, « l'une des plus belles épopées du XVIIe siècle ». Elle reste pourtant largement méconnue. Odyssée incroyable qui voit des protestants des vallées piémontaises, chassés et réfugiés en Suisse, décider de rentrer chez eux en traversant les Alpes !

Les cols, la neige, l'altitude, les paquetages, les combats... racontés par le héros même des vaudois, le pasteur et colonel Arnaud. La réussite de l'entreprise a une forte résonance en Cévennes et c'est même là un des ressorts de la guerre des Camisards. Autour du récit d'Arnaud, l'historien Jean-Paul Chabrol raconte ces liens très tôt noués entre Cévennes et vallées piémontaises.

À la fin du mois d'août 1689, des Vaudois armés franchissent une partie des Alpes du Nord pour « rentrer dans leurs vallées piémontaises » dont ils avaient été chassés trois ans plus tôt. 350 km, des cols à plus de 2000 m d'altitude, la pluie, la neige, des dénivelés impressionnants...

Respectivement persécutées par Louis XIV et par son neveu le duc de Savoie, les minorités religieuses cévenole et vaudoise se sont identifiées avec l'Israël de l'Ancien Testament dans sa longue route vers la Terre Promise. « L'Israël des Cévennes » ne pouvait qu'admirer la prouesse de « l'Israël des Alpes ».

Se plonger dans l'incroyable Glorieuse Rentrée des Vaudois, c'est aussi comprendre l'un des ressorts de la guerre des Camisards et de ses soubresauts, de 1702 à 1710.

Diplômé de l'Université, professeur agrégé d'histoire et de géographie, Jean-Paul Chabrol a longuement enseigné à l'Institut universitaire de formation des maîtres d'Aix-en-Provence. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages de référence sur les Cévennes, la guerre des Camisards, le prophétisme protestant, la « Bête » du Gévaudan...