GRAND AVIGNON Culture : une application pour savoir quoi voir, et comment
La date du lancement officiel de To see or not to see ne devait évidemment rien au hasard : le jour de l’ouverture du Festival d’Avignon, In et Off, et de leur foisonnement de pièces, une quarantaine pour le In et pas moins de 1 416 pour le Off.
Pas forcément facile de s’y retrouver dans tout cela, et ensuite de s’organiser pour voir tout ce qu’on a envie de voir.
S’y retrouver, créer des passerelles et décloisonner
« Mon métier est producteur de spectacles, et j’ai pris l’habitude de faire des plannings du Festival pour mes amis », explique Pierre Beffeyte pour décrire la genèse de To see or not to see, l’application qu’il a créée avec Benoît Justeau à partir de son expérience du « vrai casse-tête » qui l’attendait chaque année à l’approche du Festival.
En 2015, les deux hommes montent donc une première version de leur application de bouche à oreille permettant aux spectateurs de noter et commenter les pièces du Festival qu’ils venaient de voir. Prête pour l’édition 2015 du Festival, l’application rencontre un joli succès, « avec 4 000 téléchargements dès les premiers jours du festival », affirme Pierre Beffeyte.
Encouragés par ce bon départ, les associés décident d’enrichir leur application, avec une partie organisation de l’emploi du temps du festivalier, et intègrent en fin d’année dernière l’accélérateur de la French Tech Culture Avignon, The Bridge. « On a pensé au décloisonnement des festivals, explique le directeur du développement de la French Tech Culture Jean-François Cesarini. Aujourd’hui, six festivals sont référencés sur l’application. »
Ainsi, outre le In et le Off, l’application référence les Suds, à Arles, l’Avignon Jazz Festival, le festival Résonance et Villeneuve en Scène. « La French Tech nous a aidé à réfléchir régional et à créer des passerelles entre les festivals », explique Pierre Beffeyte. « Le cloisonnement des publics est de plus en plus flou, appuie Stéphane Krasiewski, administrateur des Suds. On souhaite ouvrir le festival, créer des passerelles entre les esthétiques. » Pour le président de l’Avignon Jazz Festival Jean-Michel Ambrosino, cette application sera utile pour « décloisonner le public habituel. »
« C’est une nouvelle conception du festival »
Concrètement, To see or not to see référence les événements, qui sont notés et commentés par les spectateurs, qui peuvent les recommander. En fonction de l’ordre de préférence du spectateur et de ses disponibilités, l’application va calculer son « planning idéal » pour qu’il puisse voir les événements choisis, et ce sur un ou plusieurs festivals. Un partenariat avec la TCRA permet à l’application de guider le spectateur pour savoir comment se rendre sur place, « et on travaille avec Covoitur’Art (une start-up accélérée par The Bridge qui propose du covoiturage culturel, ndlr) », affirme le directeur de la start-up, « pour mutualiser les flux de spectateurs », ajoute Jean-François Cesarini. Il est également possible d’acheter ses billets à partir de l’application. « C’est une nouvelle conception du festival », résume Pierre Beffeyte, qui estime que cette application « va permettre d’optimiser et de voir plus de spectacles ».
L’application revendique déjà plus de 5 000 téléchargements, avec une nette accélération ces dernières heures avec l’ouverture du Festival d’Avignon. Une ville ou To see or not to see se sent bien, puisque Pierre Beffeyte a déplacé le siège social de sa start-up de Paris à Avignon, et les emplois qui vont avec, de quoi réjouir le président du Grand Avignon Jean-Marc Roubaud qui estime que l’application est « promise à un bel avenir. »
L’application To see or not to see est disponible gratuitement sur iOS et Android.
Thierry ALLARD