Ce mercredi 14 décembre à la bibliothèque, l’instituteur et directeur de l’école primaire d’Aubord, Thierry Chambon, dédicaçait son conte de Noël, « Le renne prend les rênes ». C’est l’histoire de la tournée du Père Noël qui ne se passe pas du tout comme prévu et qui tourne à la catastrophe. Parti de Laponie, le Père Noël débarque dans un petit village du Gard, dont le nom pourrait commencer par « A ». Chargé de cadeaux, et accompagné par un renne, il débute sa tournée.

Mais, crise énergétique oblige, les habitants ont allumé la cheminée et le brave homme, couvert de suie, est confondu avec un cambrioleur et poursuivi par le GIGN de la gendarmerie du village d’à côté. Pendant ce temps, le renne s’impatiente, se promène dans le village, s’amuse et fait quelques bêtises. Le livre nous emmène dans une balade cocasse au sein d’un petit village gardois où l’on rencontre les commerçants et le maire Christian Mandat ("Christian" en hommage au frère de l’auteur, et "Mandat" pour le mandat d’un maire). Bien entendu, toute ressemblance avec des personnes ou des situations ayant existé ne saurait être que fortuite…

De passage à Aubord, il finira par y rester

« J’avais écrit une petite nouvelle au sujet du Père Noël sur Facebook. On m’a dit que c’était une belle histoire alors je l’ai écrite dans un livre », explique le professeur des écoles. Habitant de Clarensac, il a débarqué à Aubord en 2001 pour une année. Mais il a tellement aimé le village qu’il y est resté en tant qu’instituteur, puis directeur de l’école primaire du village qui compte aujourd’hui 156 élèves et 7 classes. « Il était très gentil et avait beaucoup d’humour », confie Manon, ancienne élève, venue acheter et faire dédicacer le livre avec sa maman.

C’est le quatrième livre du professeur des écoles. Ses trois premiers racontent l’autre côté du tableau. Des nouvelles, des billets d’humour et une histoire complète sur l’école. « J'écrivais les comptes rendus des conseils avec parfois des billets d’humour. Il faut savoir rire de tout de peur d'en pleurer », lance l’instituteur.

Humour et dyslexie

Il a souffert de sa dyslexie, mais cette maladie lui a permis de jouer avec les mots avec humour. Le théâtre et l’écriture l’ont beaucoup aidé à jouer avec ces mots qui lui échappaient. « C'est un peu une revanche sur la vie pour moi, sur mes difficultés à écrire. Même si vous êtes dyslexique, vous pouvez y arriver. Je suis capable de relire vingt fois une phrase qui contient le mot grillade au lieu de grillage et de ne pas le voir. Mais aujourd’hui je sais jouer avec », confie le père de famille qui, à 55 ans, a réussi à dompter la dyslexie en manipulant les mots, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs, petits et grands.