NÎMES La relève arrive et se souvient de Jòrgi Gros
Réussite incontestable des premières Rencontres Jòrgi Gros.
La première édition des « Rencontres Jòrgi Gros, un poète dans la ville » a battu son plein du 8 au 10 novembre, lors d’un week-end festif et convivial pour célébrer l’écrivain, le poète et le conteur occitan et nîmois.
Plus de 500 personnes sont venues vivre les différents moments proposés par MASC (Mouvement des Arts Sonnants et Chuchotants), l’association organisatrice, et ses partenaires Nîmois : Compagnie Beau Parleur, Compagnie Lou Chaleil, Association Faraboles, IEO 30, MARPOC, Les Amis du Prolé, le Petit Théâtre de la Placette et le Comité de Quartier de la Placette, avec le soutien de la Ville de Nîmes, du Département du Gard, de la Région Occitanie et de l’Etat (FDVA).
Notons la généreuse participation de l’entreprise Nîmoise HUP MEDIA (David Boudier), spécialiste des bâches publicitaires, la goutteuse contribution de la Cave des Vignerons d’Estézargues (Anna Tyack) et l’illustration signée Thiriet.
Et il faut bien dire que pour une première, ce fut une belle « capitada » (réussite en langue d’òc) !
« De l’ouverture à la Maison de la Région par le vernissage de l’exposition du CRIDOC « Jòrgi Gròs »à la clôture par le baleti du groupe Cabr’e can au Foyer Albaric, une quinzaine de bénévoles et une vingtaine d’intervenants se sont démenés pour que les réjouissances soient belles et fortes pendant les douze rendez-vous proposés » explique Pascal Marconato de l’association M.A.S.C.
Retour sur le programme. Vendredi 8 novembre, lors de l’ouverture des festivités Pascal Marconato a d’ailleurs rappelé l’origine et la finalité de ces rencontres. « Une histoire d’affection, Jòrgi Gròs est mon ami, mon maître et une affaire de transmission : l’enjeu et de faire connaître l’homme et faire vivre son œuvre. »Puis l’apéritif offert par la Région Occitanie a été ponctué par deux chants écrits par « lo Jòrgi » : « Zoriada » interprétée par le groupe Prima Vera et « La chanson de la Roumèque » entonnée par l’assemblée et les enfants de la Calandreta Aimat Serre.
Le soir, au Petit Théâtre, la famille d’artistes de Jòrgi Gros (Martine, Lise, Delphine, Loucia) a démontré tout son talent au service de l’œuvre de leur cher parent conteur-poète-faiseur de chansons.
Le lendemain, le samedi 9 novembre, à 11h, sur la Placette eut lieu le vernissage de l’exposition du photographe Philippe Ibars qui rassembla une belle petite assemblée autour des bâches-photos suspendues tel un étendage entre les arbres de la Placette.
Intitulée « Gens de la Placette », elle présente des figures actuelles d’habitants de l’emblématique quartier de Nîmes, que le Jòrgi appelait « le nombril du monde ».
Un repas partagé en mode « Auberge nîmoise » a alors permis aux convives de déguster quelques spécialités locales préparées par l’intendant des Rencontres (Michel Lafont) ou apportées par les participants : brandade, anchoïade, tapenade…
Une série de causeries a ensuite ponctué l’après-midi à l’intérieur du Petit Théâtre de la Placette.
Ester Lucada (Claudine Paul) a présenté au public les principaux personnages des contes de Georges Gros, vus des quatre coins de la Placette.
« Les calandrons, élèves de la classe de Corinne Lhéritier de l’école bilingue Calandreta Aimat Serre, ont brillamment exposé leur projet de cartographie des contes de Jòrgi Gròs qui permettra prochainement de situer de façon précise les lieux où se déroulent les récits du conteur nîmois. »
Lise Gros (conteuse et fille de JG) et Daniel Ollive, chercheur, ont présenté le recueil de contes inédits « Lei camins de Miquèu l’Ardit » et permis de prendre toute la dimension, encore inconnue et non explorée, de l’œuvre de Jòrgi Gròs.
La soirée du samedi a donné place à un magnifique spectacle de contes et de chansons « Contem cantem lo Jòrgi » pendant lequel se sont succédé des artistes aux personnalités et aux styles très variés. Côté chanson, de fidèles interprètes du parolier Jòrgi Gròs (Cabifol, Serge Valentin, Boris Bruguière, Billy, Michel Georges) comme des chanteurs néophytes dans ce répertoire ayant carte blanche pour d’étonnantes reprises (Les bandits du Vidourle, Pepe Martinez), sans oublier le magnifique Blues de la Placette de Jean-François Homo.
Côté conte, le conteur viganais d’origine nîmoise, Serge Valentin, raconta alors avec précision et malice le célèbre conte Lo lilaç de l’estèla, Guy Chambrier, de la Compagnie Lou Chaleil, accomplit une belle performance avec le récit passionné et passionnant d’un conte peu connu de JG : Lo chivau de mar, tandis qu’Idelette Rochat livrait Ventabren, son conte emblématique et hiératique. La soirée fut articulée de main de maître par Claire Chevalier, Teddie Allin, Jean-François Homo et Denise Daniel, un quatuor aux annonces et présentation pleine d’humour et de légèreté.
« Enfin, le dimanche, à 15h au Petit Théâtre de la Placette, une séance spéciale en l’honneur de monstre sacré de Nîmes (et des Cévennes !) : « Méfi, la Roumèque ! » animé par Véronique Fiol, présenté par Denise Daniel, ce moment de témoignages et d’échanges, a permis de partager souvenirs personnels, connaissances ou de recherches sur le thème et avait commencé par le 1er conte écrit par « lo Jòrgi » : le Battoir perdu dit par Teddie Allin accompagné au chant et instruments par Claire Chevalier. »
Les festivités se sont clôturées par un sympathique bal folk dans la salle du foyer Albaric avec le groupe Cabr’e can et une centaine de danseurs et de danseuses endiablés.
« Pendant tout le temps des rencontres, chasseur de sons et collecteur de paroles, Boris Bruguière a interviewé et enregistré des témoignages sur Jòrgi Gròs et les a diffusés dans son ingénieux système « Radio Jòrgi ». Remercions toute l’équipe des bénévoles et les partenaires qui ont joué le jeu de la réussite pour cette première édition de ce festival qui a tenu toutes ses promesses et va sans doute être reconduit en 2025. A l’an que ven ! »