PONT DU GARD Yasuhiro Chida expose ses œuvres lumineuses, poétiques et immersives
C’est une expérience immersive au moins autant qu’une exposition, c’est à la fois sombre et lumineux, simple et incroyablement minutieux : l’artiste japonais Yasuhiro Chida expose au Pont du Gard jusqu’au 1er octobre.
En Anglais, light veut dire à la fois léger et lumière. Tout est dans le titre de l’exposition donc, « Light as space » : Yasuhiro Chida sculpte la lumière, l’espace, l’obscurité, les mouvements imperceptibles de l’air, à travers des installations de fils (l’exposition en compte environ 80 kilomètres) sur lesquels il projette des rayons de lumière comme une composition musicale.
Et ce savant enchevêtrement de fils maintenus au sol par des grosses pierres, ainsi éclairé, prend un relief surprenant : le parcours de l’exposition, qui fait passer le spectateur au coeur de l’oeuvre, en fait une expérience immersive, déstabilisante, et très vite on perd la notion du temps et de l’espace. Par endroits, des bancs sont disposés, histoire de méditer quelques instants devant le spectacle accompagné par une musique spécialement composée pour les oeuvres.
Yasuhiro Chida base son oeuvre « sur le point d’accroche de la lumière », note Marie-Cécile Conilh de Beyssac, de la résidence artistique Echangeur 22, partenaire de l’exposition. L’artiste joue avec la lumière et ses effets, ses reflets, comme avec cette oeuvre composée en morceaux de verre fondus par Yasuhiro Chida lui-même sur place, balayés par des rayons qui créent des vagues lumineuses en se reflétant. Idem avec une autre installation, composée d’une source lumineuse sur laquelle se forme une goutte à intervalles réguliers, ce qui projette au sol des formes organiques. Outre la lumière, le point commun entre toutes ces oeuvres tient à l’émerveillement.
Yasuhiro Chida expose dans le monde entier, mais l’exposition du Pont du Gard est, avec 8 installation et 5 pièces plus petites, « la plus grande exposition de ma carrière », précise l’artiste. Deux mois de montage ont été nécessaires, et l’artiste a créé des oeuvres originales pour l’exposition, comme ce cube en fil à plomb, hommage aux bâtisseurs de l’aqueduc romain. « C’est une exposition qui fera date », avance le président de l’Établissement public du Pont du Gard Patrick Malavieille.
Si l’exposition durera six mois, elle reste par essence éphémère. « Pour moi, ce côté éphémère, c’est la beauté, comme un feu d’artifice », estime Yasuhiro Chida. Si ses oeuvres le sont, gageons que le souvenir de cette exposition hors normes chez le visiteur resteront tout sauf éphémères.
« Light as space » de Yasuhiro Chida, jusqu’au 1er octobre sur le site du Pont du Gard, entrée inclue dans le billet d’entrée du musée.