ALÈS Chômage en hausse, inflation ralentie : la Banque de France présente un point de conjoncture à Gard entreprises
L'association présidée par Jean-Pierre de Faria recevait, ce mardi matin, la directrice départementale de la Banque de France, Nathalie Ravet, pour un point de conjoncture régional, national et européen. La croissance se ralentit et le chômage augmente, tandis que l'inflation marque un peu le pas. Le retournement de conjoncture est espéré pour 2026.
Nathalie Ravet était bien dans son rôle ce mardi matin. C'est-à-dire, en tant que directrice départementale de la Banque de France, "diffuser de l'information économique au pofit des entrepreneurs et des banquiers". Et il y avait justement de ces deux catégories dans la vingtaine de professionnels qui ont assisté au point de conjoncture qu'elle est venue donner sous l'auspice de Gard entreprises, réseau de TPE-PME que préside celui qui est aussi maire de Saint-Ambroix, Jean-Pierre de Faria.
Contexte international, bilan et perspectives ont occupé l'heure d'exposé que Nathalie Ravet a livré. Elle a, en premier lieu, rappelé la croissance observée en 2023, de 3,1 % dans le monde, 0,6 % pour l'Union européenne et 0,9 % en France. "Le ralentissement a été marqué à partir de l'été 2023, alors que le deuxième trimestre avait été tiré par les exportations." La projection française, pour 2024, reste bloquée à 0,9 %, estimation de la Banque de France qui s'est finalement imposée au Gouvernement, lui qui s'était montré plus optimiste et court désormais après dix milliards d'économies budgétaires. 2025 devrait voir la croissance passer à 1,3 %. Moins que l'UE, cette fois-ci, qui atteindra + 1,5 %, quand le monde sera à 3,2 %.
Après une inflation montée à 5,7 % en 2023 (soit 0,3 point de plus que l'UE), les prix devraient augmenter de 2,5 % en 2024, avec l'espoir d'atteindre les 1,8 % en 2025. La BCE, qui avait fortement augmenté ses taux directeurs pour freiner l'inflation, espère justement une retour normalisé autour de 2 %. Le taux qui ne devrait pas baisser, en revanche, c'est celui du chômage. De 7,3 % en 2022, il rejoindra les 7,8 % en 2025. Dans le Gard, il est déjà de 9,9 % La Banque de France pense qu'il n'atteindra néanmoins pas le niveau d'avant la crise sanitaire et devrait recommencer à baisser en 2026.
Le taux d'épargne élevé, un frein à la croissance pour la Banque de France
"Le taux d'épargne était autour de 21 % pendant la crise sanitaire, enchaîne Nathalie Ravet. Aujourd'hui, il est autour de 16 %. C'est bien plus qu'avant la crise sanitaire et ça représente surtout un frein à la croissance." Sous "l'effet de la hausse du SMIC, qui a pris 11 % en quelques mois", la Banque de France chiffre à 6 % la hausse des salaires en 2023 "au niveau macro-économique", s'empresse de préciser Nathalie Ravet. "En 2024, on attend plus de 4 % de hausse."
Alors que l'activité du BTP ralentit en 2024, Nathalie Ravet s'attend là à une remontée dès 2025, le secteur étant soutenu par la commande publique à l'approche... d'une année électorale. Globalement, la Banque de France fait le constat d'un secteur industriel régional porté par la filière aéronautique. Mais l'affirmation vaut bien plus pour l'ancienne Midi-Pyrénées que pour le Languedoc-Roussillon, et a fortiori le Gard, qui n'a quasiment aucun lien avec la production d'Airbus industrie.
Enfin, Nathalie Ravet fait aussi le constat de délais de paiment qui ont tendance à s'allonger, malgré les mesures prises pour que les institutions soient de meilleurs payeurs. Quant aux défaillances d'entreprise, elles ont dépassé, à l'échelle régionale, celles recensées sur l'année pré-Covid, en 2019. L'activité immobilière est le secteur le plus touché. Dans ce constat, "le Gard est un des départements qui a eu une moindre augmentation des défaillances d'entreprises", tempère la directrice de la Banque de France.