LAUDUN-L’ARDOISE Fadilec fête ses trente ans et annonce son rachat par le groupe Fauché
L’entreprise spécialisée dans les automatismes industriels et la robotique basée à Laudun-l’Ardoise et à Vénissieux près de Lyon a fêté ses trente ans ce jeudi. L’occasion pour son gérant et fondateur Didier Farigoule de regarder dans le rétroviseur, mais aussi d’annoncer le rapprochement de son entreprise avec le groupe Fauché.
L’histoire démarre le 14 novembre 1994, il y a trente ans presque jour pour jour. Ce jour-là, Didier Farigoule, 27 ans, décide, avec comme bagage son « âme de bâtisseur, de bricoleur », sa formation technique et son début de carrière professionnelle dans le monde des automatismes, de monter sa boîte. « Je trépignais, ça n’allait pas assez vite, je voulais me lancer », rejoue-t-il trois décennies plus tard, le cheveu bien plus long aujourd’hui qu’à l’époque, la faute à un pari perdu.
Ce jour d’automne 1994, il démarre donc « seul, mais avec une envie énorme », dans le garage de ses parents à Saint-Priest, près de Lyon. De son précédent poste, il garde un contact au service communication de Renault, qui pense à ce débrouillard pour concevoir et fabriquer un casque de Formule 1 géant en résine pour le Salon de l’automobile de Paris. « J’ai dit OK, même si ça n’avait rien à voir avec mon métier », se souvient-il. Mais comme « entreprendre, c’est prendre des risques », répète-il, ça marche et l’entreprise démarre.
Pourquoi Fadilec ?
Tout simplement « l’abréviation de Farigoule, Didier et électricité », dévoile l’intéressé, qui affirme avoir choisi ce nom car il fallait en choisir un.
En 1997, l’entreprise unipersonnelle change de statut et embauche son premier salarié dans la région lyonnaise. « On y passait tous nos week-ends, pendant une bonne dizaine d’années », affirme Didier Farigoule, qui à l’époque fait la navette entre Lyon et le Gard, où sa famille s’est installée. C’est donc naturellement qu’en 2007, lorsqu’il créé Fadilec Services, Didier Farigoule l’implante dans le Gard, à Laudun-l’Ardoise. Le premier salarié de la structure passera son entretien d’embauche à la salle des mariages de la mairie, l’entreprise n’ayant alors pas encore de locaux. Très vite, il rentre le CEA dans son portefeuille client, et réalise des projets dans le nucléaire notamment.
L’entreprise se développe, compte en quelques années une cinquantaine de salariés et forme des apprentis, « une centaine de jeunes en trente ans », rappelle le chef d’entreprise, qui rejoint en 2013 le cluster Alfadir avec quatre autres PME pour pouvoir répondre aux gros marchés. En 2018, l’entreprise lance Fadilec Innovation System, pour concevoir et fabriquer des robots et faire de la recherche & développement, « un vecteur pour capter des jeunes talents », commente-t-il.
Une PME qui « joue dans la cour des grands, mais pas avec les mêmes armes »
Fadilec travaille en France, à l’étranger, parfois loin comme au Qatar ou en Arabie Saoudite, se diversifie dans le spatial, la chimie. Aujourd’hui, l’entreprise pèse 52 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. « Et la suite ? », avance le chef d’entreprise, d’« un bateau de plus en plus gros, de plus en plus difficile à diriger, encore plus dans le contexte d’aujourd’hui », expose-t-il. Une PME qui « joue dans la cour des grands, mais pas avec les mêmes armes », constate-il. Alors il y a quelques mois, le chef d’entreprise a « pris un peu de recul » et une décision, matérialisée jeudi dernier.
« Nous avons signé un rapprochement avec une grande entreprise qui me semble avoir les mêmes valeurs que moi, le groupe Fauché, un acteur électricien national de plus de 2 500 salariés », annonce Didier Farigoule. Le PDG du groupe Fauché, Christophe Guitton, a fait le déplacement depuis le siège de l’entreprise dans le Tarn-et-Garonne pour parler de de groupe âgé de 61 ans, qui compte « plus de 80 agences, 120 implantations dans toute la France, 2 800 collaborateurs et 450 millions d’euros de chiffre d’affaires. » Un groupe « indépendant, dont plus de 80 % du capital est détenu par ses collaborateurs », rajoute Christophe Guitton.
Un groupe récemment arrivé sur le Gard rhodanien, qui a « des grands projets » pour ce territoire et autour de Lyon, les deux secteurs où Fadilec est implantée. « Nous sommes complètement en phase, je suis convaincu des complémentarités de nos métiers », affirme le PDG de Fauché. Didier Farigoule a certes vendu, mais ne quitte pas le navire pour autant : pour la première fois depuis plus de trente ans, il a signé un contrat de travail, « un CDI chez Fadilec, où je reste boss des entités, annonce-t-il. Je ne pars pas avec ma planche de surf. »
Les officiels
Monique Novaretti, conseillère régionale, félicitera Fadilec « pour toute l’innovation apportée sur le territoire », innovation soutenue par la Région Occitanie à hauteur d’1,9 million d’euros tout de même.
Éric Giraudier, président de la CCI Gard, saluera « la responsabilité, la prise de risque, le développement et la réflexion » de Didier Farigoule, qui a aussi su « s’insérer dans un territoire. »