MÉJANNES-LES-ALÈS Neuf ou d'occasion, le marché du camping-car toujours porteur malgré l'inflation
Le salon du camping-car et du van aménagé a ouvert ses portes au parc des expositions de Méjannes-les-Alès ce jeudi 2 novembre. Concessionnaires et acheteurs ont jusqu'à dimanche pour faire des affaires.
Il n'est pas encore 10 heures ce jeudi quand Alain, parapluie en main, patiente avec une dizaine d'autres personnes devant les grilles encore fermées du parc des expositions de Méjannes-les-Alès sous un léger crachin. Venu de Bourg-en-Bresse visiter un proche qui vit près d'Alès, le sexagénaire en a profité pour faire un crochet à Méjannes-les-Alès où se tient le salon du camping-car et du van aménagé jusqu'à dimanche.
Il est bien renseigné et sait que la précédente édition a été annulée en raison d'une pénurie de composants électroniques nécessaires à la fabrication des véhicules. À moins d'un an de la retraite, cet adepte de la moto qui "adore le côté itinérant du voyage" a la ferme intention de s'offrir le camping-car de ses rêves. "Je voulais un voilier, mais ma femme n’aime pas trop la mer. Alors ça sera un camping-car", raconte Alain.
Le couple a épargné "toute notre(sa) vie" pour rendre possible cet achat qui se fera sous peu avec un budget bien précis : 60 000 euros. Dès ses premières minutes de déambulation parmi la centaine de véhicules neufs exposés (200 au total si l'on y ajoute l'occasion), Alain se rassure en constatant qu'il est dans le vrai en ayant chiffré une telle somme, même si certains modèles plus onéreux (aux alentours de 80 000 euros) lui seront hors de portée.
Comme Alain, plus de 4 000 visiteurs sont attendus au cours du week-end, tandis que Rudy Lequin, directeur de la concession TPL Nîmes qui organise l'évènement en collaboration avec Libertium, s'attend à "battre le record" à la vue du nombre de "clics" générés sur les réseaux sociaux en amont. "Il y a beaucoup de gens qui viennent d'Ardèche et de la Drôme", assure Rudy Lequin, tout en mentionnant que les Cévenols sont également au rendez-vous.
Et si les retraités sont toujours majoritaires, le Covid a de son propre aveu "rebattu les cartes". "Une nouvelle clientèle de primo-accédants est arrivée, des quadragénaires se lancent aussi. Le camping-car n'a plus cette connotation has been", justifie notamment le directeur de la concession nîmoise TPL. D'après Élodie Guissard, chargée de communication visuelle chez TPL, "la démocratisation du télétravail, le fait de pouvoir travailler de n'importe où" a hautement contribué au rajeunissement du profil de l'acheteur.
D'autant que le duo ne manque pas d'arguments pour convaincre les visiteurs d'investir dans un tel véhicule. "T'as un mariage. Si tu ne veux pas prendre la route parce que t'as picolé, tu dors dans ton camping-car. Tu veux aller rendre visite à tes petits enfants qui habitent à l'autre bout de la France sans les déranger en dormant chez eux, tu prends ton camping-car. Au hasard de ton passage, tu peux découvrir des endroits où tu ne te serais jamais arrêté. Les gens adorent ce côté épicurien de la démarche", fait savoir le très loquace Rudy Lequin.
Bien que l'acheteur vise avant tout le confort et la praticité, "surtout s'il a l'intention de passer six à huit mois de l'année dans son camping-car", il accorde également un intérêt à l'aspect esthétique. "Surtout madame", sourit Rudy Lequin. "Si je devais en acheter un, ça serait la priorité", confirme Élodie Guissard. Au parc des expositions, les camping-cars neufs trônent à l'intérieur, les occasions à l'extérieur. Un coin premium agrémenté des dernières nouveautés sorties au mois de septembre enrichit également l'offre sur place.
Dès le premier jour, un fort attrait pour le camping-car court et compact s'est observé. Aussi, le jeudi est plutôt dédié aux connaisseurs ayant de réelles intentions d'achat. "Il y a des gens qui viennent le jeudi en repérage, prennent le temps de la réflexion et reviennent le week-end pour acheter. D'autres sont là dès le premier jour pour rafler la bonne occasion", relate le coorganisateur. Et Élodie Guissard de conclure en affirmant que les salons représentent "50 % du chiffre d'affaires" annuel de TPL. Rien que ça !
Le salon en images :