NÎMES/UZÈS Le festival "Au-delà des écrans" interroge l'adolescence et ses changements
L'adolescence. On l'a tous vécue ou on va tous la vivre. Souvent considérée comme un passage, la MDA (Maison des adolescents) du Gard a décidé de faire un arrêt sur image et de questionner cette période à travers le cinéma. Cela a donné le festival "Au-delà des écrans" qui va fêter sa 3e édition du 11 au 16 mai.
L'élaboration de ce festival est entièrement pilotée par 18 jeunes des secteurs de Nîmes et d'Uzès qui se prénomment les Z'iconautes. Se glissant dans la peau de programmateurs, ils ont sélectionné, non sans débat, les six courts-métrages qui seront projetés pendant plusieurs soirées aux cinémas le Sémaphore et le Capitole. "On a retenu ceux où on se reconnaissait le plus", livre Nais, lycéenne uzétienne qui participe au projet. Tous les courts-métrages suivent le même fil rouge de l'édition : "Transversoi". "Se dit d'un ado qui transmute, traverse, transmet et transgresse", définit sa camarade Roxane du collège Lou Redounet.
Les Z'iconautes ont également créé l'affiche du festival, planchent sur l'organisation des diverses animations. Ce seront aussi eux qui échangeront avec le public à l'issue des projections. "C'est assez impressionnant d'être face aux spectateurs. Mais on a une responsabilité à expliquer et un intérêt à partager notre vision des courts-métrages, de créer un lien", explique Evan, lycéen de Charles-Gide, qui a déjà participé l'an dernier au projet. Pour lui et ses camarades, c'est vraiment l'occasion de mettre un premier pied dans le monde du 7e art. D'autant que beaucoup d'entre eux souhaitent en faire leur métier plus tard.
Un court-métrage réalisé par les Z'iconautes eux-mêmes dévoilé pendant les projections
"C'est bien que ce soient les jeunes qui prennent les rênes du festival. Ce sont eux les spectateurs de demain dans les cinémas. On manque cruellement en France de festivals pour le public adolescent", glisse Jean Rochas, PDG du cinéma Le Capitole d'Uzès, partenaire de l'évènement. Cette manifestation a pour objectif de légitimer la parole des jeunes dans l'espace public mais aussi de montrer au public un reflet des thématiques qui leur sont importantes.
Tout le travail de préparation du festival est mené depuis septembre pendant des stages de programmation durant les vacances mais aussi lors de temps de cohésion les week-ends. Entre Nîmes et Uzès, six soirées de projections sont prévues. Le public pourra découvrir en deux fois la sélection de courts-métrages mais aussi deux longs-métrages choisis par les cinémas partenaires : "100 kilos d'étoiles" de Marie-Sophie Chambon et "Les pires" de Lise Akoka et Romane Gueret.
Et petite surprise : certains Z'iconautes vont tourner leur propre court-métrage pendant les vacances de printemps et le film final sera aussi projeté pendant le festival. Les spectateurs de tous âges sont invités à les découvrir dans les salles obscures. Les séances sont entièrement gratuites grâce au financement de la CAF. L'an passé, presque 400 personnes s'étaient déplacées sur les quatre jours. "Vu qu'on a six soirées cette année, on aimerait frôlé les 600 spectateurs", espère Arnaud Gonzalez, coordinateur de la Maison des Adolescents 30.
Le programme :
. Soirée d'ouverture : jeudi 11 mai, de 18h30 à 20h30, au Sémaphore de Nîmes : projection de "100 kilos d'étoiles" suivie d'échanges avec l'équipe du film.
. Sélection de courts-métrages (partie 1) : vendredi 12 mai, de 18h30 à 20h30, au Capitole d'Uzès; puis le samedi 13 mai, de 10h30 à 12h30, au Sémaphore de Nîmes. Projection de "Elina" de Hani Dombe et Tom Kouris, "Junior" de Julia Ducourneau et "Les baleines ne savent pas nager" de Mathieu Ruyssen.
. Sélection de courts-métrages (partie 2) : dimanche 14 mai, de 18h30 à 20h30, au Capitole d'Uzès; puis le lundi 15 mai, de 18h30 à 20h30, au Sémaphore de Nîmes. Projection de "Haut les coeurs" de Adrian Moyse Dullin, "Corps brûlant" de Laurianne Lagarde et "Va dans les bois" de Lucie Prost.
. Soirée de clôture : mardi 16 mai, de 18h30 à 20h30, au Capitole d'Uzès : projection du long-métrage "Les pires" suivie d'échanges avec l'équipe du film.