ÉDITORIAL Plan d'action pour le climat : "y'a qu'à, faut qu'on"
Ambitieux. C'est le mot. Reste à savoir si les bonnes intentions seront suivies d'effets. Dans le plan pour le climat présenté par l'exécutif, il est prévu une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Comment ? La fumée blanche n'est pas encore sortie !
La France veut montrer l'exemple. La Première ministre a annoncé hier, lundi, un plan d'action pour le climat qui va nécessiter des efforts considérables, en particulier pour les entreprises. Sans détailler précisément les mesures... À part peut-être la fin des moteurs thermiques pour les véhicules neufs à partir de 2035. Et encore, on ne comprend pas très bien comment cela impactera, alors que le plan d'action est fixé pour des résultats concrets d'ici 2030. Soit cinq ans avant. Par ailleurs, cette mesure sera efficace à la seule condition que des bornes électriques soient présentes dans tout le pays, y compris en zone rurale. Et que l'électricité soit abordable financièrement... Après les transports, l'objectif est de s'attaquer aux habitations. L'exécutif veut remplacer les différents modes de chauffage par de nouveaux équipements en chaudières à gaz mais sans dire comment et avec quel matériel ? La question du coût du gaz fluctuant en fonction des guerres ici ou là n'a pas non plus été abordée. Enfin, tous les secteurs d'activités seront concernés, à commencer par les plus grandes entreprises de transports, les industriels du bâtiment et de l'énergie, mais aussi de l'agriculture. Pour les détails et le financement de cette révolution écologique, il faudra patienter... Pour le moment, l'unique objectif de cette prise de parole est de laisser penser que la France respectera enfin ses engagements européens qui prévoient une neutralité carbone. Jusqu'à présent, on ne peut pas dire que ce soit le cas. Puisque la baisse des émissions de gaz à effet de serre est à l'heure actuelle de 25 %. D'ici six bonnes années, il faudra faire deux fois mieux. Matignon et l'Élysée sont confiants. D'autant que des mesures sont déjà en place pour l’achat de voitures électriques, pour l'acquisition d'énergies renouvelables. Sans compter les contraintes imposées dans l'immobilier tertiaire. Le reste ? C'est le conseil de planification écologique autour d’Emmanuel Macron qui fera toute la lumière dessus. Espérons que tout ce beau monde n'ait pas encore des intentions d'écologie punitive. Car les Gilets jaunes et opposants politiques sont déjà dans les starting-blocks...