La semaine s'achève à Alès sur une note de légèreté, à l'image de son maire, célébré en ce jour pour son quatre-vingtième anniversaire, bien que sa date officielle soit dimanche. Pour l'occasion, et sans qu'il n'en soit informé au préalable — il est probable qu'il n'aurait pas souhaité organiser une telle célébration — le Lou Regain affiche complet, réunissant élus, partisans, ainsi que membres de sa famille et amis, tous présents pour honorer l'une des figures politiques du département. Avec 29 ans de mandat en tant que maire, devenu député honoraire et décoré de la Légion d'honneur, les faits sont là, Max Roustan a su marquer de son empreinte la vie politique locale.

Aux alentours de 19 heures, les portes s'ouvrent. À l'entrée ? Le maire. Ce dernier, probablement informé de l'organisation de la célébration le concernant, prend finalement soin d'accueillir les convives, qu'il connaît sans exception. Pour ce vendredi soir au Lou Regain, l'ambiance studieuse des habituelles réunions laisse place à une atmosphère de fête. Les chaises alignées ont disparu, remplacées par des mange-debout, des petits-fours et des coupes de champagne. Fidèle à son humour, l'édile lance à l'assemblée : « Quatre-vingts ans, ça fait beaucoup ! Trente, ce serait mieux. Voilà dix ans que je demande à mon médecin de m'écrire une ordonnance pour rajeunir de trente ans, mais il refuse toujours. »

Sur place, un membre du conseil municipal commente : « Max Roustan donne tout pour cette ville d'Alès, sacrifiant sa vie personnelle et sa famille au profit de l'intérêt commun. Et cela n'a pas de prix. Bien sûr, comme tout homme politique, il est critiqué, peu importe son bord. Néanmoins, peu importe son opinion politique, Max Roustan gagne le respect de tous. On peut être d'accord ou en désaccord avec lui, mais il est respecté, et c'est cela qui est beau à célébrer. » Plus loin, c'est sa personnalité qui est soulignée par un soutien proche : « Je pense que c'est son authenticité qui lui vaut l'affection des Alésiens. Max (Roustan, NDLR) est vrai, il n'hésite pas à dire ce qu'il pense. Dans un monde où l'authenticité se fait rare, il est important d'avoir quelqu'un comme lui, qui s'exprime sans filtre. »

Vers une retraite politique ?

La question est dans toutes les têtes. Célébré en héros par, il faut bien le dire, une majorité de partisans et de sympathisants, mais pas seulement, à 80 ans, dans quelques heures, le maire d'Alès se rapproche de la fin de ce qui pourrait être son dernier mandat politique. Malgré des préoccupations de santé, qu’il affirme, lui et son entourage, avoir surmontées, Max Roustan se montre aujourd'hui en pleine forme. Sauf que selon nos informations, il devrait céder sa place à son plus proche collaborateur, Christophe Rivenq, dans les mois ou semaines précédant la célébration de ses 30 ans à la tête de la municipalité. Les célébrations sont prévues pour février 2025, le mois d'après le premier adjoint devrait prendre le relais. Toutefois, la perspective d’une prolongation de son engagement politique reste ouverte, car en politique, et en 2024 plus que jamais, rien n’est jamais définitivement acté.

Mais au sein de la municipalité, les tractations se multiplient en douceur, chacun cherchant à définir son rôle à jouer dans la future équipe de l’actuel président de l’Agglomération d’Alès. La succession semble actée en interne et ne fait plus l'ombre d'un doute. Si certains se voyaient se présenter, il n'en sera rien, le candidat est tout trouvé. Ce soir, c’est donc à la fois l’homme et sa carrière politique qui ont été célébrés boulevard Gambetta. Une décoration spéciale avait été mise en place, ornée notamment de photos souvenirs retraçant son parcours. En fin de soirée, entouré de sa femme Monique et de sa fille Corine, Max Roustan a soufflé ses quatre-vingt bougies et ouvert ses cadeaux, avant de lancer la musique et de prolonger la fête car il n'y a pas que la politique dans la vie...