ALÈS Deux lauréats ex æquo, une première pour le Cabri d'Or
Il a été impossible pour le jury de les départager. « Ma cabane sans peine » d'Alain Guyard et « Les Cévennes en 70 dates » de Jean-Paul Chabrol et Frédéric Cartier-Lange se partagent donc le Cabri d'Or 2024, remis ce vendredi 8 novembre dans la salle du Languedoc de l'hôtel de ville.
L'année 2024 restera gravée dans l’histoire du prix du Cabri d'Or, qui célébrait cette année son 40ᵉ anniversaire et la 38ᵉ édition de sa remise. Avec d'abord un record de 30 ouvrages en lice – un millésime exceptionnel (relire ici) –, le prix a, pour la première fois, distingué deux lauréats ex æquo. Une configuration inédite pour cette prestigieuse récompense.
Il aura fallu plusieurs mois de lectures et de débats passionnés aux membres du jury du Cabri d'Or, qui œuvrent de concert depuis plus de dix ans, comme le rappelle la présidente de ce dernier, Marion Mazauric. En collaboration avec le comité de lecteurs, qui a apporté sa contribution pour la quatrième année consécutive, et soutenus par la librairie Sauramps, la ville d’Alès, son Agglomération, ainsi que l'Académie cévenole.
« Trente, c'est trop pour moi ! » a plaisanté le maire, Max Roustan, qui a avoué par la même occasion ne pas avoir pu lire tous les ouvrages, alors qu'à la création du prix, seuls huit livres figuraient en lice. C’était Pierre Rabhi qui l’avait emporté cette année-là, avec Du Sahara aux Cévennes. « En 2023, avec 20 ouvrages, on disait déjà que c’était du jamais vu depuis sa création » se souvient Thierry Martin, président de l'Académie cévenole. « Avec ce prix littéraire, Alès bénéficie d’une chance atypique : celle de dévoiler à tous, les richesses de la création intellectuelle que les Cévennes savent inspirer. »
Une couronne pour deux
Ils sont trois, mais co-lauréats d’un même prix. Ce vendredi, après avoir présenté les œuvres en lice, Marion Mazauric, présidente du jury, a de nouveau souligné l’attrait grandissant des Cévennes : « Les Cévennes deviennent un fantasme national, un lieu universel qui parle à tous, y compris aux auteurs non cévenols. Un livre situé dans ce cadre est forcément remarquable. » De quoi attiser l’impatience autour de l’annonce du grand vainqueur : « Qui cela va être cette année ? » chuchotait-on dans la salle. Mais la réponse ne résidait pas dans le « qui », mais dans le « quels » lauréats.
Incapable de départager deux œuvres qui ont tant séduit le jury, le prix a été décerné ex æquo à Ma cabane sans peine d’Alain Guyard, aux éditions Le Dilettante, ainsi qu’à Les Cévennes en 70 dates aux éditions Alcide, signé par Jean-Paul Chabrol et illustré par Frédéric Cartier-Lange. Pour Ma cabane sans peine, le jury a salué une œuvre « intelligente » et « extrêmement plaisante ». « Alain Guyard maîtrise l’art de la satire. C’est un philosophe de bar et de terroir, assez provocateur. C’est très drôle, il ne l’est jamais autant que lorsqu’il dit du mal des autres, mais avec un sens de l’autodérision. C’est un véritable cours de philo. On se régale de marcher avec lui dans les Cévennes », a souligné le jury. Pour Les Cévennes en 70 dates, c’est un véritable coup de cœur. « Même pour ceux qui connaissent les Cévennes, ce principe de prendre 70 dates donne une vision incroyable, extrêmement facile à lire et qui va satisfaire tous les historiens, car les deux auteurs sont des spécialistes incontestés. Nous sommes très fiers de ce livre », a-t-il été déclaré.
Les deux ouvrages sont d'ores et déjà disponibles en librairie.