ALÈS Un grand débat autour de Francis Wurtz sur le thème de la paix
Ce jeudi soir, à l'Espace Cazot, le PCF d'Alès a organisé un débat public, en compagnie de Francis Wurtz, ancien député européen et ex-président du groupe parlementaire Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NGL). Spécialiste reconnu des questions internationales, Wurtz est venu échanger autour d'un sujet essentiel, à savoir la possibilité ou non, de la paix dans le monde.
Plus de cent personnes étaient réunis ce jeudi soir dans un Espace Cazot, vêtu pour l'occasion de drapeaux rouges et d'affiches du PCF. La raison de ce rassemblement ? Francis Wurtz, une figure éminente du PCF, venu échanger avec des militants et des citoyens engagés sur des thématiques fortes tels que la guerre en Ukraine, ainsi que la question centrale de la Palestine, qui a suscité un vif intérêt parmi les participants. L'objectif était d'offrir, avec sérénité et diplomatie, des éléments de réponse sur l'issue potentielle de ces conflits, en s'appuyant sur son expérience et ses connaissances, en particulier en ce qui concerne la question de la Palestine, qu'il a fréquemment visité au cours de sa carrière politique riche.
Le point de vue de Wurtz
Avant d'ouvrir le débat au public, qui comprenait des personnalités telles que Sylvain André, maire de Cendras et président des maires ruraux du Gard, Martine Sagit, secrétaire générale de la CGT d'Alès, ainsi que Patrick Malavieille, ancien député et candidat aux élections européennes de 2024, Francis Wurtz a abordé les trois points essentiels qu'il juge cruciaux pour une éventuelle paix au Proche-Orient, concernant le conflit entre Israël et le Hamas. Et manifestement, le moins que l'on puisse dire, est que l'assemblée attendait avec impatience son éclairage sur le sujet.
La prise de parole de Francis Wurtz, divisée en trois parties, visait dans un premier temps à éclaircir les événements du 7 octobre pour éviter toute récupération de cette tragédie. En tant qu'ancien membre du Parti communiste français, il a souligné son expérience personnelle avec le Hamas, qu'il avait analysé en tant qu'observateur pour l'Union européenne en 2006. Il a clairement nommé l'attaque du 7 octobre comme un acte terroriste et indiqué ensuite "ne jamais avoir soutenu le Hamas", estimant qu'il "nuisait et rendait un très mauvais service à la cause palestinienne". Une déclaration qui a suscité une certaine division parmi les membres de l'assemblée lors du débat ultérieur, certains soutenant qu'il s'agissait d'un groupe de résistants et d'autres le qualifiant de groupe terroriste, alimentant ainsi l'éternel débat sur la question.
Dans un second temps, il a tenu à clarifier que la guerre menée par Israël "n'a rien à voir avec une riposte au massacre du 7 octobre", qu'il s'agissait là d'une "idée fausse". "Il n'y a aucune justification possible pour un pouvoir qui prend de telles décisions telles que la coupure d'électricité et la restriction des ressources alimentaires, ce qui conduit à la famine", a-t-il affirmé avec un calme qui en a impressionné plus d'un. Saluant également le "courage et la lucidité" des voix qui s'élèvent pour dénoncer cela, à Alès, en France et ailleurs.
Dans une ultime partie de son discours, le septuagénaire a réitéré ce qu'il considérait comme le point central pour atteindre la paix dans cette région du monde : la "cessation de l'occupation et de la colonisation". Il a affirmé que "plus nous tardons à résoudre les problèmes fondamentaux tels que l'occupation, la colonisation et la répression, plus l'injustice, la frustration et le désespoir s'enracineront dans la société palestinienne." Ensuite, la question des moyens a été soulevée, affirmant avec certitude que la guerre est très coûteuse pour Israël, selon Wurtz. Le dernier nommé a souligné qu'Israël n'aurait pas les mêmes capacités si des pays comme les États-Unis - et la France, a-t-il ajouté après avoir été interpellé - "cessaient de fournir régulièrement des armes".
La paix n'est pas seulement un monde sans guerre, c'est plus que cela. C'est aussi mettre fin à l'insécurité mondiale, globale et humaine dont on ne parle pas beaucoup mais qui fait bien plus de victimes que les guerres en elle-mêmes. L'insécurité alimentaire fait plus de 10 millions de morts, 2 milliards de personnes sont en insécurité sanitaire, 750 Millions de personnes sont en insécurité culturelle et ne savent pas lire ou écrire. Un monde de paix prend en considération tout cela.
Francis Wurtz
Un grand débat animé
Bien que Francis Wurtz ait abordé occasionnellement le sujet de la guerre en Ukraine en dénonçant les actions de Vladimir Poutine, le débat passionné revenait constamment sur le conflit au Proche-Orient, qui perdure depuis de nombreuses décennies. De nombreuses voix se sont alors élevées dans l'assemblée, parfois convergentes dans leur conviction globalement partagée. Ils se surnommaient même "les convaincus". Pourtant, même au sein de ce groupe uni, les opinions divergeaient, exprimées néanmoins dans un esprit de respect mutuel. De temps à autre, quelques individus interrogeaient l'ancien député sur le réel engagement des casques bleus à Gaza, ou critiquaient le manque d'implication "passionnée" de Francis Wurtz - ce à quoi il répondit que pour convaincre, il faut faire preuve de diplomatie et de calme -, tandis que d'autres se limitaient à exprimer leurs opinions.
En fin de compte, la visite du politicien Francis Wurtz à Alès a été un honneur pour l'assemblée largement affiliée au PCF. Son expertise a été accueillie avec honneur par certaines personnes interrogées et a permis d'apporter un éclaircissement sur un sujet aussi vaste, sombre et difficile à verbaliser que la paix.