Dans un contexte national particulièrement tendu, suite à la tragique mort d’Éric Comyn, un gendarme de 54 ans abattu il y a une semaine par un conducteur multirécidiviste après un refus d’obtempérer, l’inauguration du tout nouvel hôtel de police d’Alès s’est déroulée ce mardi 3 septembre au matin. Bien que certains aient déjà eu l’occasion de visiter les lieux cet été pour diverses raisons, le commissariat étant officiellement en service depuis le 5 juin, d’autres ont découvert pour la première fois les nouvelles installations lors de cette cérémonie. Dans cet édifice moderne, en verre, se trouvent la police municipale donc mais aussi la Brigade environnement, le service d’occupation du domaine public, le Centre de supervision urbaine (CSU), le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, le Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD) et les gardes champêtres.

Huit policiers d'abord félicités

La cérémonie a débuté aux alentours de 11h15 sur le grand parking du nouvel hôtel de police municipale. De nombreux invités étaient présents, parmi lesquels le sous-préfet Émile Soumbo, les députés Pierre Meurin et Alexandre Allegret-Pilot, le sénateur Laurent Burgoa, la sénatrice Vivette Lopez, ainsi qu’Abdelkrim Grini, procureur de la République, de certains maire de l'agglomération comme Philippe Ribot ou Sylvain André, entre autres. Le maire d’Alès, Max Roustan, avait également convié un large public, qui s’est joint aux officiels. Le préfet Jérôme Bonet, l'édile alésien, son premier adjoint et président de l’Agglomération Christophe Rivenq, et Aurélie Génolher, conseillère régionale représentant Carole Delga, ont rejoint l'assemblée après avoir salué les agents de police municipale et rurale alignés sur le côté. Une minute de silence a ensuite été observée, suivie de l'exécution en chœur de la Marseillaise. Plusieurs agents ont été décorés dans la foulée pour leur changement de grade, et quatre autres ont été chaleureusement remerciés pour leur courage et leurs actes de bravoure.

Directeur de la police municipale d'Alès, c'est Stéphane Duong qui a supervisé ce moment de la cérémonie durant laquelle Aurélie Génolher, Christophe Rivenq, le préfet Jérôme Bonet et le maire Max Roustan ont remis des lettres de reconnaissance aux agents pour leur intervention en juin dernier. À 3 heures du matin, après une longue journée de travail, toute la brigade s’était malgré tout mobilisée pour retrouver un véhicule Kia signalé comme volé. Grâce à leur réactivité et leur coordination exemplaire, le véhicule a été localisé, ainsi que des éléments clés pour l’enquête (relire ici). « Votre réactivité, votre bonne coordination et votre implication au service des Alésiens sont à citer en exemple », a souligné Duong.

Une relocalisation longtemps espérée 

Après le protocole, les prises de parole se sont concentrées sur le nouveau lieu, tant attendu par les agents. L’inauguration de l'hôtel de police municipale et rurale d'Alès avait été prévue plus tôt, mais les échéances ont été repoussées en raison de l'actualité politique du début de l'été. Dans son discours, le maire d'Alès, Max Roustan, a évoqué les circonstances qui l’ont conduit, avec le soutien de la Région et de l’État (pour ce dernier à hauteur de 920 000 €), à relocaliser la police municipale et rurale de la ville. « Rappelez-vous l'ancien hôtel de police municipale (situé à l'angle du Parc des Bosquets, NDLR) conçu pour 10 personnes alors qu'ils étaient 50. Ils ont traversé des moments difficiles, ont tenu bon, et je les en remercie. Ils ont attendu, mais pas pour rien », a souligné Max Roustan, maire de la commune depuis 29 ans. Le nouvel hôtel de police, avec ses 800 m² de surface, un parking de 1 000 m² et un vaste garage en sous-sol pour accueillir les véhicules de service, semble répondre aux « besoins de proximité et de sécurité exprimés par les Alésiens », mais aussi et surtout aux attentes des 120 agents des différents services, selon le maire. Un gain de temps et une efficacité notables.

Pour assurer la sécurité des administrés, la municipalité a installé dans ces nouveaux locaux un dispositif renforcé comprenant plus de 183 caméras, ainsi qu’une présence systématique lors des festivités et des opérations de tranquillité. Les initiatives telles que les Voisins vigilants, les Commerçants vigilants et la Maison Protection y sont également intégrées. À l’intérieur du bâtiment, les services rendus à la population incluront la gestion des objets trouvés, les déclarations de chiens dangereux, la fourrière auto et animale, les licences de taxis, ainsi que la gestion des foires et marchés et d’autres aspects liés à l’occupation du domaine public. Le maire a également annoncé la mise en place de nouveaux services, tels que la procédure de transaction municipale pour traiter les dégradations légères et la création d'une brigade de tranquillité publique pour répondre aux incivilités du quotidien et aux problèmes du centre-ville. Le nombre de caméras sera également augmenté pour renforcer la sécurité.

« Policiers, gendarmes et pompiers, le courage dont vous faites preuve chaque jour pour assurer ce service public mérite notre respect, notre soutien et surtout les moyens nécessaires pour accomplir votre mission », a déclaré Max Roustan. À la suite de cette phrase, l'édile a également évoqué, tout en assumant, sa décision, malgré les réticences de certains élus, d’armer la police municipale et de renforcer le dispositif de caméras. Un engagement financier d'environ 2 350 000 euros, comprenant la rénovation de ce bâtiment, soutenu par l’État et la Région. Avec un budget de fonctionnement de 5 millions d’euros par an, représentant 10 % du budget communal, « un devoir et un droit envers les Alésiennes et les Alésiens. »

Avec ce nouvel hôtel, un cinquième et dernier objectif atteint

L'une des prises de parole très attendue ce mardi matin était celle de Bruno Mazuc, conseiller municipal délégué à l'Administration générale (Prévention contre la délinquance, Sécurité, CLSPD, Voisins vigilants). L'élu a exprimé son admiration pour Max Roustan, Christophe Rivenq et Marian Mirabello, en rappelant les objectifs fixés au début du mandat. « Ça fait 26 ans que je vous connais et que je vous apprécie tant sur le plan professionnel que sur le plan humain. Je connais parfaitement votre intérêt pour la sécurité publique et votre engagement envers le bien-être de vos administrés », a-t-il déclaré.

L'élu à la Sécurité a précisé que les cinq objectifs fixés avaient été non seulement atteints mais largement dépassés. Le premier objectif, l’armement de la police municipale, lui tenait particulièrement à cœur. Le deuxième était le remplacement du directeur de la police municipale, Marc Fabre. « Nous devions recruter un professionnel expérimenté, doté d’une autorité naturelle et d’un sens aigu du commandement. Stéphane Duong, à la tête de la police municipale depuis trois ans, a parfaitement réussi cette transition. » Le troisième objectif était la création d'une police intercommunale avec huit gardes champêtres compétents. « Ce ne fut pas une tâche facile, mais aujourd’hui, ce service est très présent et investi dans toutes les missions de l'agglomération », a-t-il ajouté.

Sous l’autorité de Max Roustan et de son directeur de cabinet, le quatrième objectif était de maintenir un niveau élevé du CISPD d’Alès avec ses quatre groupes thématiques. « Avec l’aide de tous les maires et des élus de l’Assemblée, le CISPD a été voté à l’unanimité et fonctionne très bien, comme en témoignent les résultats obtenus. » Enfin, le dernier objectif était celui réussi ce mardi. Celui de reloger la police municipale. 

Un important centre de vidéoprotection

Après les discours, l’inauguration du nouvel hôtel de police allait enfin pouvoir se concrétiser avec la découverte des locaux. Christophe Rivenq, qui n’a cessé de saluer le travail des agents tout au long de son discours, a également exprimé, son admiration pour le préfet Jérôme Bonet. Ce dernier, ancien directeur central de la police judiciaire, a manifesté quant à lui sa fierté pour ce nouveau projet : « C’est le centre névralgique où toutes les informations convergent. Cet outil (l'hôtel de police municipale et rurale, NDLR) est d’une aide essentielle. » L'homme choisi à ce poste par Gérald Darmanin, ministre démissionnaire de l'Intérieur, a ajouté que, dans sa carrière, il avait souvent vu les caméras jouer un rôle important dans la résolution des enquêtes : « Chaque fois qu’un drame ou un acte de délinquance se produit, les policiers se demandent d’abord : ‘Qu’avons-nous en vidéo ?’ » Avant de passer à la visite, le préfet a adressé un message poignant aux agents présents : « Chers policiers municipaux, la noblesse de votre engagement ne doit pas faire oublier que vos missions sont périlleuses et complexes. Une mission réussie est une mission dont on revient. Prenez soin de vous. »

Les élus ont ensuite retiré le drap qui recouvrait la plaque commémorative, marquant officiellement l’inauguration du bâtiment. La visite a permis de découvrir les différents espaces, mais c’est la grande salle de supervision vidéo (le centre de vidéoprotection) qui a particulièrement captivé l’attention des visiteurs autorisés à entrer. Le député de la quatrième circonscription, Pierre Meurin, a plaisanté en la comparant à une « véritable salle de cinéma », tant le dispositif de caméras est impressionnant. Les nombreux écrans et la sophistication du système ont non seulement intrigué l'assemblée mais ont aussi suscité de nombreuses questions, notamment de la part du nouveau député de la cinquième circonscription, Alexandre Allegret-Pilot. Ce dernier a notamment posé plusieurs questions aux agents présents pour mieux comprendre comment ce système contribue à renforcer la sécurité des Alésiens et à améliorer la gestion des incidents.

Le bâtiment représente en tout cas un bond en avant pour la ville d'Alès et sa sécurité. Avec ses équipements de pointe et sa technologie avancée, il a pour objectif d'améliorer le quotidien des agents. Ce nouvel espace, fruit d'un effort commun entre la municipalité, l’État et la Région, reflète leur engagement commun à renforcer la sécurité locale. Pour les policiers rencontrés ce matin et les quelques citoyens alésiens présents, il représente bien plus qu'un déménagement : c'est une promesse de protection renforcée pour chaque habitant.