Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 05.09.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 6279 fois

FAIT DU SOIR Nouveau gouvernement : l'heure de Christophe Rivenq est-elle venue ?

Christophe Rivenq.

- DR

À 58 ans, Christophe Rivenq, premier adjoint à la mairie d’Alès et président de l’Agglomération, pourrait rejoindre le futur gouvernement de Michel Barnier. Fort de son expérience de terrain, localement, et de son ancien rôle comme président des Républicains du Gard, le prétendant à la mairie d’Alès, réputé aussi localement pour sa capacité à fédérer, bénéficie de relations anciennes et de valeurs politiques communes avec l’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, entre autres.

Cette fois c'est la bonne ? Alors que son nom revenait régulièrement dans les discussions – ses valises étant même prêtes – pour prendre la tête du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires dans le gouvernement remanié d’Élisabeth Borne, sa nomination semblait presque comme actée dans les cercles politiques locaux. Il était attendu sur des dossiers majeurs comme la politique des territoires, l’urbanisme, l’aménagement foncier, le logement et la politique de la ville. Pourtant, à la surprise de certains, y compris du principal intéressé, cette nomination n’a finalement pas eu lieu.

Dans le même temps, fidèle à ses engagements, Christophe Rivenq n’a jamais caché son attachement au bassin alésien, ce territoire où il s’est forgé une solide assise électorale. Ses ambitions y sont d’ailleurs bien connues : sauf retournement de situation, il se lancera pour la première fois dans la course aux élections municipales de 2026, avec l’objectif de succéder à Max Roustan, qui occupe le fauteuil de maire d’Alès depuis près de trois décennies. En vue de préparer cette transition, selon des sources proches des deux hommes, Max Roustan pourrait même passer la main dès 2025 à son plus fidèle collaborateur. Dans le but de renforcer ainsi son ancrage local avant l’échéance électorale de 2026. À condition ensuite d'être élu par les Alésiens. Mais l’avenir de l'homme politique pourrait-il finalement se dessiner autrement ?

Un parcours politique empreint de nombreuses expériences

Cadre du RPR puis de l’UMP, Christophe Rivenq a mené une carrière politique marquée par de multiples responsabilités. Il a dirigé plusieurs campagnes électorales, qu’elles soient municipales, législatives ou régionales, et a aussi occupé des fonctions stratégiques, notamment en tant que délégué départemental adjoint des jeunes RPR (Rassemblement pour la République) de l’Hérault de 1986 à 1995, puis secrétaire départemental adjoint de la fédération RPR de l’Hérault de 1998 à 2000. En 1993, il rejoint Max Roustan comme assistant parlementaire, avant de devenir directeur de cabinet du député-maire en 1995. Bien qu’il se soit présenté sans succès aux élections régionales en 1992 et 1998, il n’a cessé de renforcer son influence. Depuis 2022, il est délégué régional Occitanie du mouvement "Nous France" dirigé par Xavier Bertrand, tout en exerçant la présidence de l’Agglomération d’Alès et ses 72 communes. En 2023, il quitte la présidence des Républicains du Gard pour lancer son propre mouvement territorial, baptisé "1+1 = Trois", acronyme de « Territoires résilients, optimistes, innovants et solidaires ». Ce nouveau cadre politique, qu’il décrit comme « pragmatique, dépolitisé et de bon sens », vise à dépasser les divisions traditionnelles en favorisant la coopération. Christophe Rivenq espère de cette manière, rallier les indécis, les déçus de la politique traditionnelle et les abstentionnistes, dans une tentative de redynamisation du paysage politique local.

Le président d'Alès Agglomération Christophe Rivenq. • Objectif Gard

Un avenir national ?

Il apparaît comme l’un des plus fidèles alliés de Xavier Bertrand, régulièrement pressenti pour Matignon. Il y a quelques heures encore, son nom résonnait dans les couloirs de l’Élysée comme un homme politique capable de peser dans la balance. Selon nos informations, Christophe Rivenq et Xavier Bertrand ont échangé à plusieurs reprises cet été, même pendant les congés du président de l’Agglomération d’Alès, lors des tractations avec Emmanuel Macron. Cependant, c’est finalement Michel Barnier, 73 ans, qui succède à Gabriel Attal deux mois après les élections législatives. Pas tout à fait le même profil que Xavier Bertrand. Ancien sénateur et ministre sous François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, Michel Barnier, ancien adhérent de l’UDR, a également été conseiller politique à l’UMP. Et Christophe Rivenq connaît bien l’UMP, pour y avoir été membre du conseil national et secrétaire départemental adjoint de la fédération gardoise. La question se pose alors : aurait-il de nouveau la possibilité d’obtenir un ministère, comme celui de la Cohésion des territoires ? Contacté récemment, Rivenq nous a confié : « L’expérience en politique est une valeur qui devrait être valorisée et mettrait aujourd’hui l’église au milieu du village. Il faut revenir à la politique de territoire. » Son profil semble correspondre à cette vision. Il a ajouté : « Bien sûr que ça m’intéresserait dans cette configuration-là. »

Christophe Rivenq est aussi premier adjoint au maire d'Alès. • Objectif Gard

Il y a tout de même une réalité. Christophe Rivenq a toujours affirmé publiquement son attachement à Alès. « Serais-je plus heureux à Paris qu’à Alès ? Je ne le pense pas », nous avait-il d’ailleurs confié il y a encore quelques jours. Alors que Michel Barnier est nommé, Christophe Rivenq tempère pour le moment : « Je ne pense pas être appelé, je resterai sûrement ici et c'est très bien. » Malgré les nombreuses discussions et spéculations, il apparaît que la perspective d’un poste ministériel ne semble pas complètement au goût du jour pour Christophe Rivenq. Toutefois, la situation mérite une attention particulière, notamment en raison de ses relations anciennes avec Michel Barnier. Bien que leurs échanges se soient estompés ces dernières années, il est plausible que le nom du premier adjoint de Max Roustan à la mairie d’Alès ressurgisse sur la table si le fraîchement élu Premier ministre venait à solliciter les conseils de Xavier Bertrand, par exemple, pouvant éventuellement ouvrir la voie à un ministère, soit celui initialement prévu à l’époque d’Elisabeth Borne, soit un autre.

Louis Valat

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