Publié il y a 1 an - Mise à jour le 20.01.2023 - Propos recueillis par Corentin Migoule - 4 min  - vu 1887 fois

FAIT DU SOIR Philippe Ribot : "Je regrette de ne pas avoir mieux expliqué ma démarche"

Ribot

Philippe Ribot a répondu à nos questions sur divers sujets. (Photo Objectif Gard)

Le maire de Saint-Privat-des-Vieux, par ailleurs président de l'association des maires du Gard, commente l'agression dont a été victime l'édile de Manduel, revient sur l'échec de sa troisième place dans la course à l'élection législative l'an dernier et livre son regard sur le fonctionnement d'Alès Agglomération. Interview.

Objectif Gard : Récemment, le maire de Manduel a été victime d'une agression (relire ici). Ce n'est pas la première fois qu'un élu fait l'objet d'un acte similaire. Quelle(s) réponse(s) l'association des maires du Gard que vous présidez peut apporter face à ce fléau ?

Philippe Ribot : C’est à l’image de la société. Les rapports entre les gens sont de plus en plus tendus. On le voit dans les écoles. Il y a même des vigiles aux urgences. On met des vigiles partout maintenant ! À titre personnel ça ne m'est jamais arrivé. J’essaie de faire attention. Quand je dois faire des remontrances aux gens, je le fais de manière mesurée. Avec l’association des maires de France, on suit des formations. L'an dernier mon collègue Aurélien Colson, spécialiste des négociations, a animé une conférence-débat à ce sujet. On a aussi suivi des ateliers très intéressants avec des négociateurs du GIGN dans le cadre d’un partenariat avec la gendarmerie nationale. Avec des mises en situation pour apprendre à mieux gérer les situations tendues. Ça a été plébiscité par les élus et on continuera à en faire. De manière générale, je suis très satisfait de la réaction de services de l’État, du Parquet et de la gendarmerie qui prennent très au sérieux ces faits de violences envers les élus. Il y a une très bonne prise en charge ! L’an dernier, il y a eu un problème avec un élu de Cardet. Les auteurs ont pris deux ans de prison dont un an ferme. Par contre, je ne suis pas pour une justice d’exception pour les élus. Pour l’infirmière, l’enseignant ou le chauffeur de bus qui se fait insulter ou malmener, la réponse doit être la même. Il faut que ces remises en cause de l’autorité soient punies. Bien sûr en fonction de la gravité des faits et du recueil de preuves.

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Philippe Ribot a répondu à nos questions sur divers sujets. (Photo Objectif Gard)

Revenons à cette campagne des Législatives en juin dernier et cette troisième place synonyme de "défaite". Comment l'avez-vous encaissée ?

Le dimanche soir, mon équipe était plus déçue que moi. Je le voyais venir. Je commence à être blindé. Disons qu'il y a des choses qui dépendent de soi et d’autres non. Je regrette en revanche de ne pas avoir mieux expliqué ma démarche et posé l’enjeu. L’enjeu était simple : éviter d’avoir quatre députés RN dans le Gard. Ma réflexion était simple : je ne voulais ni de Mélenchon, ni de Le Pen. Très sommairement, c’était le sens de ma démarche. Tout en voulant assurer la promotion et la défense d’un territoire que je connais parfaitement.

Avec le recul, regrettez-vous la migration de l’UDI à LREM (aujourd'hui rebaptisée Renaissance) quelques semaines avant l’élection ?

Avec l’UDI, j’ai eu des discussions. Notamment avec le secrétaire national. Le problème c’est qu’ils ont été incapables de choisir. Je voulais une candidature d’union pour le territoire, elle n'est jamais arrivée.

Mais en partant chez LREM, vous pensiez vous donner le plus de chances de l’emporter ?

Pour une élection législative, il ne faut pas avoir l’investiture quinze jours avant. Déjà que la campagne a été courte… Donc à un moment donné, quand tu sens qu’il n’y a pas de dynamique, il faut prendre une décision. La majorité présidentielle est venue me voir. J’ai pris mes responsabilités et j’ai foncé. Par contre j’avais posé une condition, c’était celle de ne pas adhérer à En Marche. Je voulais être libre. Je m’étais juste engagé à siéger dans le groupe Agir, ex-UDI/LR, en cas de victoire. Mais même en me hissant au deuxième tour ça n’aurait pas été simple. La vague RN était très forte. Je pense que Mélenchon faisait plus peur que Le Pen.

Justement, un député Rassemblement national a été élu. Quel est votre regard sur les premiers mois de Pierre Meurin à la tête de cette 4e circonscription du Gard ?

Je ne l’ai pas rencontré officiellement. Je l’ai vu à quelques cérémonies de vœux. Rien de plus. Pour le territoire, alors qu’il y a tellement de projets à porter en termes de justice et d’éducation notamment, c’est dommage ! Quand tu as la possibilité d'avoir un député qui siège dans la majorité, c’est toujours un peu mieux. Ça permet d’avoir des relais et d’aller plus vite. Mais c’est comme ça. Je suis à fond dans mon mandat de maire et de conseiller départemental. 

Christophe Rivenq se félicite souvent de la "bonne ambiance" qui règne entre des élus de tous bords à l'Agglo, où "la politique politicienne" n’a pas sa place. Qu'en pense le vice-président que vous êtes ?

L’Agglo a toujours fonctionné de manière relativement harmonieuse. Tout est voté par l’ensemble des élus, c’est que ça convient à tout le monde. Les Communautés de communes ont cet intérêt : c’est que logiquement, même si ce n’est pas le cas partout, il n’y a pas de groupes politiques. On fait des comités des maires depuis longtemps. Bien avant que ça devienne obligatoire. Il y a de jolis projets à mener. On travaille sur de grandes compétences au service du territoire, donc il ne peut pas y avoir de politique. On est dans le concret. Dans le dur !

Enfin, en qualité de conseiller départemental du canton d'Alès 2, quel est le projet majeur de la deuxième partie de mandature ?

Celui qui nous obsède le plus, c’est celui du collège de Salindres. L’actuel est obsolète et il n’est pas envisageable que nous n'en construisions pas un nouveau. Ça devrait se faire à quelques dizaines de mètres de l’actuel. Pour le confort et la sécurité de tous, il est temps de passer à une autre dimension !

Propos recueillis par Corentin Migoule

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