Publié il y a 2 h - Mise à jour le 09.10.2024 - Louis Valat - 3 min  - vu 92 fois

VÉZÉNOBRES « Gardons Alabri » : un dispositif renforcé pour protéger les habitants et entreprises du risque inondation

De gauche à droite : le directeur de l'EPTB Gardons, Lionel Georges, le président Max Roustan et sa première vice-présidente Méryl Debierre. Enfin, Etienne Retailleau, directeur adjoint.

- Louis Valat

Dans un contexte de réchauffement climatique et de multiplication des épisodes de crues, l’EPTB Gardons étoffe son programme « Gardons Alabri », conçu pour protéger les habitants du bassin versant des Gardons grâce à des diagnostics gratuits et des travaux de prévention contre les inondations, désormais élargi aux entreprises et exploitations agricoles.

C’est dans les nouveaux locaux à Vézénobres, récemment rénovés et agrandis, avec un vaste atelier dédié à l’équipe en charge de l’entretien de la végétation des cours d’eau – le siège principal restant à Nîmes – que l’EPTB Gardons nous a accueillis en début de semaine. Aux côtés de son président, Max Roustan, le syndicat a présenté la nouvelle phase de son dispositif « Gardons Alabri », qui vise à protéger plus de 50 000 habitants du bassin versant contre les inondations. « À l’époque, nous avions eu l’idée de construire des barrages, ce qui semblait être une bonne solution, car cela permet de retenir l’eau. Mais cela ne suffit pas pour empêcher les inondations. Si des précipitations importantes tombent, un barrage peut céder et perdre son utilité », a expliqué Max Roustan. Le programme « Gardons Alabri », lancé en 2010 et renouvelé à plusieurs reprises, mise désormais sur la prévention en offrant aux propriétaires d’habitations situées en zone inondable des diagnostics gratuits et des travaux adaptés pour renforcer la protection de leurs biens.

Un programme élargi et renforcé

La troisième phase du programme « Gardons Alabri », lancée en septembre 2024, a déjà démontré son efficacité lors des inondations de 2014, et s'affirme désormais plus ambitieuse que jamais. En plus des particuliers, le dispositif s’étend aux entreprises de moins de 20 salariés, aux campings et aux exploitations agricoles, des secteurs particulièrement vulnérables aux crues. Ces nouveaux bénéficiaires pourront également profiter des diagnostics gratuits réalisés par le bureau d’études Osgapi, mandaté par l'EPTB Gardons pour évaluer les risques et proposer des solutions techniques adaptées.

De gauche à droite : le directeur de l'EPTB Gardons, Lionel Georges, le président Max Roustan et sa première vice-présidente Méryl Debierre. Enfin, Etienne Retailleau, directeur adjoint. • Louis Valat

Le diagnostic, qui consiste à déterminer la hauteur potentielle des crues à partir d’un levé topographique, permet ensuite de recommander des travaux de protection, comme la pose de batardeaux pour bloquer l’entrée d’eau au niveau des portes ou, dans les situations plus critiques, la construction d’un espace refuge pour protéger les occupants en cas de montée rapide des eaux. Avec près de 100 opérations en cours sur tout le territoire, ce dispositif continue de s’étendre pour renforcer la résilience du bassin versant face aux crues. Des campagnes de communication sont d’ailleurs en cours dans les secteurs de Remoulins, Montfrin et Uzès, afin d’inciter les habitants à participer aux diagnostics.

Une prise en charge facilitée

L’un des atouts majeurs du dispositif réside dans la prise en charge financière des travaux. L’EPTB Gardons, avec le soutien de l’État et du Département, assure une couverture des coûts pouvant aller jusqu’à 100 %. L’État finance 80 % des travaux, et le Département peut ajouter 20 % supplémentaires sous conditions de ressources, permettant ainsi à certains foyers de bénéficier d’une aide complète. L’équipe « Gardons Alabri » accompagne également les propriétaires tout au long du processus, facilitant les démarches administratives et la réalisation des travaux. Les mesures proposées visent à renforcer la résistance des logements face aux inondations. En plus des batardeaux, il est souvent recommandé de surélever les prises électriques, de déplacer les systèmes de climatisation ou d’installer des clapets anti-retour pour empêcher les remontées d’eau dans les canalisations.

Une initiative qui fait école

« L’EPTB a toujours été à l’avant-garde, et nous continuons de l’être, précise Max Roustan, président de l'EPTB Gardons. On a tenté de nous prendre le dispositif Alabri, ce qui nous a contraints à engager une procédure pour protéger notre marque. Pourquoi ? Parce qu’avec notre modèle de financement public, si un acteur privé s'en emparait, il pourrait tromper les gens. À ce jour, nous avons réalisé 15 100 diagnostics, sachant que sur les 200 000 habitants du bassin, 50 000 sont exposés au risque d’inondation, soit un quart de la population. Tout est gratuit, y compris l’obtention des financements. Nous nous occupons de tout. » Le succès du dispositif a d’ailleurs inspiré d’autres collectivités. Aujourd’hui, une trentaine d’entre elles, notamment dans des bassins versants voisins, ont adopté la solution « Gardons Alabri », qui fait désormais l’objet d’une marque déposée.

L'équipe de l'EPTB Gardons et l'équipe verte de Romuald Barre.  • Louis Valat

D’autres projets pour sécuriser le territoire

En parallèle du dispositif « Gardons Alabri », l’EPTB Gardons mène d’autres projets d'envergure pour sécuriser le territoire contre les inondations. Parmi eux, la sécurisation du barrage de Sainte-Cécile-d'Andorge, dont les travaux débuteront l’année prochaine, a été confirmée par Lionel Georges, directeur de l'EPTB Gardons. Ce chantier, d’une durée prévue de quatre ans, mobilisera plusieurs dizaines de millions d’euros pour renforcer les infrastructures et mieux contenir les crues, même en cas de précipitations extrêmes.

Louis Valat

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