Le Tennis Club (TC) de Bellegarde a été récompensé du label « Club engagé » par la FFT, il est le seul club du Gard dans la catégorie or à avoir été reconnu par la fédération pour ses engagements envers le développement durable, la parité ou encore l’accessibilité du tennis pour tous. « C’est la reconnaissance d’un engagement qui ne date pas de l’année dernière » indique Laurent Darty, président du club, « Nous on était déjà engagé sur pas mal de choses, notamment à travers des dispositifs publics comme l’Agence Nationale du Sport (ANS) ».

Décerné en septembre dernier, il n’a officiellement été célébré qu’à la mi-mars en présence notamment de Juan Martinez, maire de Bellegarde et président de la CCBTA, mais aussi de Johan Gallet, premier adjoint, Stéphane Duplissy, président du comité de tennis gardois et Dominique Decoux, vice-présidente de la fédération du tennis français. « On est le premier club a organiser une cérémonie de ce type, l’idée c’est d’amener les gens à s’interroger sur nos démarches, sur ce qu’on fait, ce qu’on veut, ce qu’on cherche… Plus les gens s’interrogeront, plus on aura de chances de les sensibiliser à notre démarche ».

Le TC a ainsi affirmé 13 engagements, divisés en quatre thématiques : « limiter l’impact environnemental », « agir pour une économie plus responsable », « lutter contre les discriminations » et « informer, sensibiliser et former. ». « C’est un engagement formel, qui a aussi la volonté de travailler de manière transversale avec d’autres associations, et d’y associer aussi le monde entrepreneurs. On ne pourra pas faire quelque chose d’efficace ou porteur si on ne met pas en place tout un écosystème ». Le réseau engagé du TCB est déjà en cours de construction, puisque certaines entreprises comme Sarpi Véolia à Bellegarde, la commune et la communauté de communes, ainsi que quelques associations nîmoises soutiennent l’initiative du club sportif.

Pour tenir ses engagements, le club de tennis bellegardois a plusieurs projets : le développement d’un jardin pédagogique et d’un compost sur le terrain du club, la réduction de l’utilisation du plastique… Le prochain tournoi open, prévu en avril, sera ainsi le théâtre de la mise en pratique de deux engagements : la parité d’une part, avec notamment une augmentation de la mise gagnante pour les joueuses. « Il sera doublé par rapport à celui des hommes, habituellement c’est plutôt l’inverse. C’est risqué économiquement, parce qu’on a moins de participantes que de participants, mais c’est un moyen de faire venir de bonnes joueuses et d’avoir de bons matchs. »

Un laboratoire d'idée

« On veut faire de ce lieu à la fois un laboratoire d’idées et un espace où peuvent se déployer des actions sur ces thématiques-là » affirme Laurent Darty. « Ce qu’on souhaite, c’est que cette démarche fasse des émules et diffuse de bonnes pratiques pour que d’autres puissent nous emboîter le pas ». Dans cette optique, le club intervient également dans les écoles locales. « Ça va plus loin que juste une découverte du tennis. On travaille en amont avec les enseignants, et on essaie de mettre en place des ateliers qui vont renforcer des compétences travaillées en classe. »

Le sportif et l'associatif

Si certains adhérents soutiennent ces engagements pris par le club, beaucoup s’interrogent sur l’intérêt que peut avoir la structure dans toutes ces démarches. « En général, un club de tennis s’occupe de tennis, un club de foot s’occupe de foot… Mais nous sommes une association sportive, qui a deux dimensions : le sportif, et l’associatif. Cette dernière, pour moi, elle est fondamentale, on crée et on restaure du lien. C’est un espace de vie et de transition : des gens passent par-là, des enfants grandissent dans des associations, et c’est là qu’on peut acquérir un certain savoir-être. On ne peut pas faire l’économie de cette responsabilité-là. Ok, on fait du tennis, mais est-ce qu’on ne peut pas en profiter pour aussi véhiculer autre chose ? »