Renaud Orsucci, directeur de territoire Gard-Lozère pour Véolia Eau, est intervenu en ouverture du conseil municipal d'Aramon, jeudi dernier. Dans sa malette, deux dossiers, le second découlant du premier.

Lors des relevés effectués à partir du mois de novembre 2022, les agents de Véolia Eau - délégataire du service public d'eau potable de la commune depuis le 1er janvier 2022 et pour une durée de 12 ans - ont constaté des défaillances sur de nombreux compteurs. Ceux-ci présentaient une consommation anormale "très faible ; voire nulle", précise Renaud Orsucci. Et cela serait directement dû aux appareillages, tous estampillés de la marque Elster, posés par le délégataire précédent. 

"Nous avions rencontré cette problématique à Nîmes, ajoute le directeur Gard-Lozère. Cela a plusieurs impacts, d'abord la perte de recettes pour la collectivité", ainsi que pour le délégataire et un manque de volumes vendus dans le cadre du calcul de rendement de réseau et de l'indice linéaires de pertes.

Enfin Renaud Orsucci pointe du doigt un risque de surconsommation et donc de gaspillage d'eau. Les compteurs d'eau défaillants seront donc remplacés. Une opération qui s'accompagnera de la mise en place de la télérelève grâce à des appareils munis de tête émettrice, sur l'ensemble de la commune, dans un délai de deux ans maximum. 

Des ondes de très faibles puissances

Les informations seront transmises depuis ces têtes émettrices par des relais installés sur des équipements publics jusqu'à un concentrateur qui trouvera sa place sur le château d'eau. Une réunion publique devrait être organisée par la Municipalité en début d'année 2024 pour répondre aux différentes questions des Aramonais.

Mais déjà le représentant de Véolia Eau anticipe, notamment en matière de prévention des risques sur la santé. "Les transmissions sont d'une durée de quatre secondes par jour. Les ondes sont de très faibles puissances (868-870 MHz), similaires à celle d'une télécommande de portail. C'est sans danger pour la santé", martèle-t-il.

Coût de l'opération : près de 160 000€

Et le même d'énumérer les avantages de ce système pour le particulier : facture au réel, maîtrise de sa consommation "avec une baisse estimée entre 25 et 35%", et une alerte en cas de surconsommation. Pour la collectivité, il permettra le suivi des recettes, des dépenses ainsi que des arrêtés de restriction. Forcément, cela a un coût. À savoir 159 127€ dont 84 127€ à la charge du délégataire pris sur le fonds travaux prévu au contrat et 75 000€ investis par la commune.

Les abonnés subiront une hausse annuelle de 6,51€ HT. "Le tarif de l'abonnement passera de 15€ HT à 21,51€ HT par an en tarif de base du contrat, soit 23,92€ HT au 1er janvier 2024", indique Renaud Orsucci.  

Des sommes qui n'ont pas manqué de faire réagir l'opposition, Cécile Calamel et Marin Grasset particulièrement. "N'aviez-vous pas identifié, dès la prise de délégation, ces défaillances ?", a interrogé la première. Impossible sans état des lieux, lequel a été fait lors de la relève des compteurs.

"N'est-il pas possible de nous retourner contre l'ancien délégataire. 160 000€, c'est une somme considérable pour notre commune ?", a suivi le second. Aucune réponse concrète n'a été apportée par Pascale Prat, maire d'Aramon, concernant une éventuelle procédure. Les six élus d'opposition ont voté contre cette délibération portant sur l'avenant au contrat de concession du service de l'eau public, de l'eau potable et de l'eau brute.