Une vingtaine de salariés de la plateforme logistique Lidl à Lunel étaient en grève ce mercredi 23 octobre à l'appel de l'Unsa, sans pour autant bloquer l'entrepôt. "Licenciements abusifs, intimidations, quotas inatteignables, primes non respectées..." La liste des griefs évoqués par les grévistes réunis devant la plateforme logistique de Lunel est longue. "Cela fait 10 ans que les salariés qui commençaient à 5h avaient droit de prendre une pause entre 6h30 et 6h45. Les managers venaient même fumer avec nous, se souvient Jonathan, l'un des employés. Puis, ils ont fait une réunion pour nous annoncer que désormais, on n'avait plus le droit de prendre cette pause supplémentaire si on n'avait pas atteint le quota de 1200 colis la veille", dénonce-t-il. 

"1200 colis à la journée c'est irréalisable"

Une décision qui ne passe pas pour les grévistes alors que certains d'entre eux se sont vu refuser leur coupure avec leurs collègues car ils n'avaient atteint que 1000 ou 1100 colis la veille. "1200 colis à la journée c'est énorme, c'est irréalisable", assure pourtant Claudine Guiraud, déléguée régionale et nationale Unsa. Cette dernière accuse également l'entreprise de mettre la pression sur les salariés et de créer des divisions entre les plus anciens et les jeunes qui viennent d'arriver. "Certains ont des hernies discales ou d'autres problèmes de dos et bénéficient donc d'adaptations de postes. Cela ne plaît pas à la direction qui fait des comparaisons entre les nouveaux arrivés et les plus anciens." L'un des salariés abonde dans son sens : "Ils viennent tous les quarts d'heure avec leurs tablettes pour nous demander où on en est de nos quotas !", déplore-t-il alors qu'un turn over très important "dégrade aussi les conditions de travail." 

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Plus grave encore, les grévistes accusent leur direction d'intimidation. "Au moins quatre ou cinq personnes ont déjà été convoquées par nos supérieurs qui leur ont dit de faire attention, leur rappelant qu'ils ont un enfant ou un crédit de maison à payer..." Claudine Guiraud dénonce également un problème de versement des "primes de froid" sur l'entrepôt de Beaucaire qui stocke les produits frais ou surgelés. "Les salariés n'ont reçu que 90h de prime de froid alors qu'ils sont dans une plateforme de froid donc ce n'est pas possible, ils ne sont pas en temps partiel", explique-t-elle. La syndicaliste ajoute que sur ces deux plateformes, rattachées à la direction régionale de Lunel, des "licenciements abusifs, des plannings qui ne sont pas respectés dans les magasins, ou encore des accidents de travail qui ne sont pas déclarés à cause de la pression des managers", sont à déplorer. Une ancienne salariée d'un Lidl situé au Pontet, qui accuse l'entreprise d'avoir procédé à un "licenciement abusif", était également présente pour soutenir les grévistes.

La direction réfute ces accusations

La direction estime de son côté que "s'il y avait réellement des problèmes sociaux aussi importants que ceux qui semblent être soulevés, s'il y avait de graves problèmes de management, des licenciements abusifs, des pressions etc, les autres syndicats se seraient manifestés en collaboration avec l'Unsa. Il n'y aurait pas eu que 18 personnes sur 200 préparateurs de commande."

Suite à la publication de l'article, Lidl France a souhaité réagir : "La santé et la qualité de vie de nos salariés est notre priorité. Nous sommes en dialogue permanent avec les organisations syndicales de la plateforme de Lunel."