À partir du lundi 12 février, et jusqu’au 7 avril, une concertation publique va démarrer autour du sujet épineux de la ligne à très haute tension qui doit relier Fos-sur-Mer à Jonquières-Saint-Vincent dans le Gard. Au programme, des réunions (sur inscription, aussi accessibles en distanciel), des ateliers autour de l’environnement, du cadre de vie, de l’économie et de l’agriculture (sur inscription eux-aussi) et un bus mobile présent sur les marchés et dans les communes. Un site Internet sera également disponible durant toute la durée de l’opération, sur lequel les administrés pourront s'informer et poser des questions.

La tournée s’arrêtera à Jonquières-Saint-Vincent le 15 février, à Bellegarde le 6 mars et à Fourques le 19 mars. L’objectif ici est de recueillir les avis et les questions des habitants afin de préciser un tracé de la nouvelle ligne électrique “à moindre impact”, donc ayant le moins de conséquences possibles sur un territoire qu’ils savent riche et complexe. Il est, de fait, prévu que l’emplacement de chaque pylône soit discuté avec les riverains.

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D’ici là, la zone d’étude du projet, et les scénarii des tracés ont été révélés : le premier fuseau évite Beaucaire par l’Ouest, continue à l’Est de Bellegarde avant de continuer dans les Bouches-du-Rhône le long de la D35 jusqu’à Fos-sur-Mer. Le second contourne Beaucaire et Tarascon par l’Est, et descend la Plaine de la Crau jusqu’au littoral. Trois transversales, une au Sud de Beaucaire, une au Nord de Fourques et une au Sud d’Arles, sont prévues pour offrir plus de flexibilité à la ligne. Cet ensemble propose donc aujourd’hui jusqu’à huit tracés différents, qui seront donc affinés en 2025.

Petit rappel, cette ligne à très haute tension (près de 400 000 volts), longue de 65 kilomètres, a pour objectif via une optimisation et un renforcement du réseau électrique, de répondre aux enjeux de la transition énergétique prévus pour 2030. Elle serait donc essentielle à une décarbonation des énergies de la région de Fos-sur-Mer, qui est tout de même la deuxième zone d’émission de CO2 en France après Dunkerque (Nord), d’autant plus que la commune prévoit un fort développement industriel.

Une douzaine de projets ont d’ores et déjà été acceptés et devraient se concrétiser d’ici 2028 dans la commune. Un fort développement économique (principalement industriel) dans la région serait donc une des conséquences vertueuses de la ligne, ce qui la rend donc indispensable, à en croire les différents acteurs du projet, à l’avenir du territoire et de nos enfants.

"On va entendre râler et gueuler, mais à un moment donné il faut que chacun prenne ses responsabilités"

Développement industriel oui, mais surtout autour de Fos-sur-mer. Et le Gard dans tout ça ? Aucun représentant gardois n’était présent (une absence qui peut être expliquée par le maire de Beaucaire qui dit ne pas avoir été invité à l'événement), et le seul avantage annoncé pour le département est celui d’une sécurisation de l’approvisionnement électrique. Voilà qui n’est pas sans rappeler le discours de Julien Sanchez, le maire de Beaucaire, qui s’est vivement opposé au projet. “Arles, Tarascon et Beaucaire sont carrément considérés comme la poubelle des Bouches-du-Rhône”, avait-il déclaré le 30 janvier dernier.

Un avis qui n’est pas partagé par le maire de Fos-sur-Mer, René Raimondi. “Je pense qu’il y a une prise de conscience qui doit être générale. Et dans ce débat qu’on a eu, je pense que tout le monde doit rentrer dans cette configuration. J’entends qu’il y a des maires qui ne sont pas contents d’avoir des pylônes électriques sur leur territoire.[...] On va entendre râler et gueuler, mais à un moment donné il faut que chacun prenne ses responsabilités.”